Behind the Scenes of SBS French Radio with Christophe Mallet
[04 min 19 sec] Part 1
Jessica : Bonjour Christophe, bienvenue sur French Voices !
Christophe : Bonjour Jessica, bonjour à tous !
Jessica : Alors, Christophe, il y a quelques semaines, j’ai eu le… le plaisir de visiter les… les studios de SBS et tu m’avais interviewée sur mes podcasts précisément. Donc aujourd’hui, on inverse les rôles et c’est toi qui passes à l’interrogatoire. T’es prêt ?
Christophe : Impeccable, je suis prêt, allons-y !
Jessica : Alors, SBS fête ses 40 ans cette année, donc je pense que c’est une bonne occasion de… de revenir sur… donc qu’est-ce que c’est SBS, l’histoire de sa naissance et comment est-ce que ce service a grandi ?
Christophe : Ouais déjà moi aussi je fête mes 40 ans cette année donc c’est à la fois…
Jessica : Oh, bah bon anniversaire !
Christophe : Merci ! (rires) Mais c’est à la fois voilà…
Jessica : Et bonne fête ! Et bonne fête, j’ai vu que c’était la Saint Christophe aujourd’hui !
Christophe : C’est la Saint Christophe également ouais.
Jessica : Ouais.
Christophe : Non, c’est vrai que voilà, moi partout, il y marqué 40 ans, 40 ans, partout, c’est à la fois je suis content pour SBS et puis…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Un petit pincement au cœur pour moi quand même. SBS est donc né en 1975. Et c’est né d’une histoire un peu intéressante parce que c’est né quand il a fallu créer la Sécurité Sociale en Australie, donc le Medicare, et donc ça a été… ça a été créé à ce moment-là. Il y a eu le… l’envie de créer une radio qui parlait aux différentes communautés qui parlaient pas forcément l’anglais pour pouvoir… eh bien expliquer… aux gens qui parlaient bah différentes langues autres que l’anglais… de leur dire bah voilà, Medicare, ça va être ça, la Sécurité Sociale ça va être ça. Voilà les bénéfices, etc. etc. Et puis c’était un projet qui devait durer 6 à… 6 à 8 mois. Et puis bah au bout de 6 à 8 mois, ils se sont dits on a quand même un très bel outil entre les mains, c’est quand même un petit bijou qu’on a… qu’on a construit doucement comme ça. Alors, c’était très communautaire, hein, c’était pas du tout professionnalisé avant. Et… et partant de là, donc ils ont commencé à développer les langues. Et le français est apparu en 1976. Donc du coup, le programme en français a 39 ans et non pas… et non pas 40 ans. Donc on célébrera nos… nos 40 ans l’année prochaine. Et puis voilà, donc on est partis… à la base, je crois qu’il y avait quelque chose comme… comme six langues, et aujourd’hui eh bien on « broadcasts » en 74 (soixante-quatorze) langues.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Alors pour ceux qui parlent le belge ou le suisse, je dirais c’est septante-quatre langues. Mais c’est bien soixante-quatorze, un 7 et un 4, c’est la radio au monde qui a le… le plus de langues euh… à travers bah sa programmation. Et puis 5 ans après la création de cette radio, il y a eu la télévision qui est apparue, et à partir de là, ça a tout changé, ça a professionnalisé le… le… le bébé, je dirais. Et… et puis voilà, donc ça a changé les choses et on est devenus multi-plateformes, avec eh bien la télévision, la radio au départ, parce que c’est ce qu’il y avait, ce qui était existant. Et puis bah depuis, ça s’est… ça s’est changé, il y a toujours la télévision, il y a en fait trois chaînes de télévision, il y a plusieurs chaînes de radio, on est sur les grandes ondes, on est sur la FM, on est également en ligne, on est sur la radio digitale… on est dans les magazines. Donc c’est devenu un… un vrai groupe média.
Jessica : Ouais.
Christophe : L’avantage, c’est qu’on est restés… eh bien un… un… un « public broadcaster », comment tu dis en français ? (rires)
Jessica : « Public broadcaster », vous êtes euh… toujours… une entreprise publique je pense, ouais.
Christophe : Voilà, on est toujours… voilà. On est restés un… un … une entreprise publique donc en fait, on appartient à chaque contribuable australien qui paie ses impôts en temps et en heure.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et… et voilà donc on fait partie vraiment du tissu social aujourd’hui de… de… de SBS.
Jessica : Voilà, donc au début c’était une petite… en fait, une campagne d’informations pour les… les auditeurs étrangers. Et aujourd’hui c’est… donc c’est une radio nationale et… télévision également. Alors tu disais 74 langues. Donc il faut… il faut réussir à les… à les caser dans la grille des programmes. Combien d’heures sont octroyées à la diffusion en français par… par jour ou par semaine ?
Christophe : Alors c’est par semaine. On a 4 heures de français par semaine. Donc on a 4 émissions de une fois… de une heure.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et… et ça c’est… ça change selon les… les résultats du recensement, donc s’il y a tout plein de Français, ou des francophones ou des francophiles qui… qui parlent le français à la maison, bah si vous êtes en Australie, c’est pas mal de le dire sur vos feuilles de recensement.
Jessica : Aaah !
Christophe : Puisque c’est comme ça que sont dérivés les chiffres à la fin pour dire eh bien il y a tant de personnes qui parlent le français donc le besoin est de tant d’heures par… par… par émission, par langue. Ça a été…
Jessica : Hm. Donc c’est proportionnel à la population en fait.
Christophe : Exact… exactement. Ça a été revu il y a 5 ans. On avait avant 5 programmes, on est descendus à 4 programmes. Et en fait, c’est plutôt positif parce que c’était pas… c’était… 5 programmes selon les chiffres du recensement, c’était trop par rapport à ce qu’on… ce qu’on aurait dû avoir. Le bon chiffre, c’est 4.
Jessica : D’accord.
Christophe : Maintenant, c’est le bon chiffre sur les recensements, je fais vraiment un appui là-dessus, c’est-à-dire que en fait, on… on sait très bien qu’il y a beaucoup plus de Français qui parlent… beaucoup plus de gens qui parlent le français en Australie, ils l’ont simplement pas mis sur les feuilles du recensement puisqu’officiellement, il y a 58.000 personnes qui parleraient le français en Australie.
Jessica : Hm.
Christophe : Et toi et moi, on sait très bien que le chiffre il est pas du tout à ce niveau-là, il est plus autour de 150.000 à 200.000 Français. Donc on devrait avoir plus de programmes donc…
Jessica : Ouais.
Christophe : Faut vraiment noter que vous parlez le français sur vos… sur vos feuilles de recensement.
Jessica : D’accord, donc ça vous permettra d’avoir plus d’heures de… de diffusion en fait.
Christophe : Ouais, je veux pas faire la manche mais oui.
Jessica : (rires) D’accord. Et à préciser d’ailleurs, tu m’avais bien expliqué que par exemple, donc quand vous faisiez les informations etc., c’était pas axé seulement sur la France mais sur la francophonie, donc vous parlez aussi de l’Afrique, du Canada etc.
Christophe : Ah oui, alors ça c’est… ça c’est un des points de… qui est… qui est très fort, que je renforce au jour le jour.
Jessica : Hm hm.
Christophe : C’est que ok, moi je suis Français, mon collègue il est Mauritien et notre programme, c’est un programme en français, à défaut d’être un programme français. Donc eh bien la France est traitée exactement au même niveau que la Belgique, que le Canada, que toute l’Afrique, que les îles, que le… que… etc. Nous, on est vraiment autour d’une culture qui est une culture autour de la langue et non pas une culture autour du pays. Alors, c’est vrai que eh bien… parce que la France a une rayonnance qui est peut-être un peu plus forte que d’autres pays, on a beaucoup plus de contenu qui est français.
Jessica : Hm.
Christophe : Qui est français et qui vient de France avec une origine française. Mais c’est vraiment pas le… l’objectif, c’est plutôt la nature des choses qui fait ça. Et on fait un énorme, énorme, énorme effort, et ça j’insiste, on fait vraiment un énorme effort pour… pour inclure par exemple l’Afrique francophone. C’est vraiment un de mes cheval de bataille parce que on est une langue et faut préserver la langue avant tout, plus que… que le pays ou… ou l’historique justement par rapport au pays, ou la force d’un pays par rapport à un autre.
Jessica : Hm. Donc programmes francophones seraient peut-être mieux que programmes en français pour lever toute ambigüité à ce niveau-là. Mais c’est un… c’est un point qui était important de faire je pense.
Christophe : Oui, alors moi je m’efforce à… à travailler sur vraiment répéter, on est SBS en français, plutôt que SBS français.
Jessica : Hm hm. Ouais.
Christophe : Le seul problème c’est l’anglicisation de ça puisqu’on est SBS French.
Jessica : Ouais.
Christophe : Et donc… et non pas « SBS in French ».
Jessica : « In French ». Hm hm.
Christophe : Mais croyez-moi que ça fait partie de mon cheval de bataille tout ça.
[11 min 00 sec] Part 2
Jessica : Hm hm. Alors, toi tu es producteur exécutif du programme en français. Alors, d’abord comment est-ce que tu as commencé dans la radio ? Comment est-ce que tu es arrivé sur SBS ?
Christophe : Avec un énorme coup de chance. (rires). Il en faut mais il faut aussi peut-être savoir les saisir les chances quand elles arrivent. Mais c’est vrai que moi mon…
Jessica : Ouais.
Christophe : Mon… mon profil était pas du tout du tout dans la radio. Je travaillais dans l’informatique, je m’occupais d’un gros logiciel qui s’appelait « SAP » et puis c’est… je travaillais pour une grande marque de… une grande marque de chocolats qui s’appelle Mars, qui fait les chocolats Mars.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et voilà, et donc je travaillais dans une entreprise que j’adorais, vraiment un boulot que… que j’aimais bien mais qui m’a vite fatigué en fait. Et au bout d’un moment, j’ai fait de la radio pour m’amuser. Radio communautaire sur Triple Z, pour pas les nommer. Il y avait un programme mauritien. Et je travaillais avec eux mais c’est vraiment très communautaire, pour s’amuser etc. Et puis partant de là, bah les gens de SBS m’ont… m’ont écouté, m’ont entendu, m’ont apprécié, m’ont demandé de venir. J’ai fait des essais. Ils m’ont demandé de rester et puis bah j’ai dit oui. Et… et en fait, en disant oui, j’ai… j’ai un peu claqué la porte de ce que je faisais avant, décidé de prendre un risque et de… et de partir bah en… en vacataire. Donc de devenir vacataire à SBS, donc de… de quitter mon boulot à plein temps, et mon emploi. Donc j’avais la possibilité de le faire mais j’ai su le faire. Et donc je me suis donné un certain nombre de temps pour réussir et puis bah en fait, la personne qui m’a recruté, eh bien 6 mois après elle est partie à la retraite et… et en fait il a… ils ont rouvert le job, j’ai postulé, je l’ai eu, et j’ai changé de carrière. Voilà. Le reste c’est une histoire.
Jessica : Hm. Donc c’était vraiment le… le bon timing avec la bonne opportunité.
Christophe : Ouais après j’ai…
Jessica : Ca fait combien de temps aujourd’hui ? Oui ?
Christophe : Alors, ça va faire à peu près 6 ans, un petit peu moins de 6 ans.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Après peut-être que je rentrais vraiment… voilà, j’étais la bonne personne au bon moment, au bon endroit etc. C’est… les planètes s’alignent souvent… et bah voilà, là elles se sont clairement al… alignées pour moi.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Faut aussi dire que quand il y a eu le… l’opportunité pour le travail, il y a eu presque 250 personnes qui ont postulé euh…
Jessica : Ouah !
Christophe : Pour ce rôle. Donc peut-être ça veut quand même dire que je faisais l’affaire. Quelque part, c’est… c’est ce que je veux dire. Mais voilà, j’ai eu de la chance que l’opportunité arrive à ce moment-là et… et puis voilà, il a fallu la saisir mais c’est peut-être la meilleure… une des meilleures choses que j’ai fait dans ma vie.
Jessica : Donc changement de carrière. Et donc aujourd’hui en quoi exactement consiste tes… tes différents rôles au sein de SBS ?
Christophe : Alors moi je fais plein de trucs à SBS. On va parler du programme en français d’abord. Donc c’est vrai que nous, on a…
Jessica : Oui.
Christophe : Au sein du programme en français, pour les gens qui veulent aller en savoir plus, c’est « sbs.com.au/french ». Euh… donc là, là sur ce programme-là, on a un programme d’une heure. Sur une heure, il y a un journal, qui est un journal en français avec une vue australienne. Parce qu’à la fin, on est quand même un programme qui est payé par le contribuable australien.
Jessica : Hm hm.
Christophe : On n’est pas du tout un programme qui appartient à la France ou la Belgique ou au Canada ou à l’Afrique. On est un programme qui est australien donc les infos sont australiennes, en français.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et… et puis après on a bah le sport et puis on déploie après sur la… sur la culture plutôt du magazine pour complét… pour compléter l’heure, avec eh bien soit de l’information, soit des rubriques, soit des… des invités, des… des interviews, des… des rencontres etc. Donc ça c’est… mon rôle à moi, c’est de présenter cette émission mais c’est également de l’organiser, donc je suis un peu le chef de tout ce qui est français pour SBS. Donc ça, ça veut dire bah organiser les interviews, organiser les « rosters », organiser qui… qui travaille sur quoi etc.
Jessica : Qu’est-ce que c’est les « rosters » ?
Christophe : C’est des plannings. C’est un mot en français.
Jessica : Ah d’accord.
Christophe : Le planning, voilà le planning. Et puis bah voilà, organiser la vie du programme et puis tout ce qui va avec. C’est-à-dire les… les relations avec les autres personnes et… et les relations internes et externes que le programme peut avoir…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Tout en défendant la langue.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et en étant un peu le porte-drapeau de la langue. Ça c’est un des volets. Et puis SBS étant ce que c’est, en fait, c’est tellement une boîte avec des opportunités intéressantes, il y a à peu près 4 ans, j’ai pris la main sur une radio, qui s’appelle « SBS Chill », qui est une radio du monde. Alors c’était pas une radio du monde mais ça l’est devenu. Et puis en 4 ans, on a forgé vraiment une… une belle petite audience en Australie où on est une radio… on se veut être la radio la plus éclectique du monde. Bon c’est un peu notre… notre gimmick mais on doit pas être loin de l’être. Parce qu’on joue de la musique, 24 heures sur 24 sans présentateur et sans… sans promotion, sans publicité, sans rien.
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est juste de la musique et… c’est vraiment un voyage travers la planète. On peut vous emmener sur des chants zoulous avec de la musique traditionnelle croate. Mais tout sur une atmosphère de… de relaxation et de… de détente. Et on joue vraiment sur la carte du… du voyage. C’est vraiment une radio qui vous emmène sur le… sur le voyage. Et puis ma troisième casquette, c’est le sport en fait. Parce que je suis un fervu/un… ?
Jessica : Féru ?
Christophe : C’est ça le mot, je suis un féru de sport et… pas forcément un grand sportif mais j’aime le sport, j’aime l’ambiance du sport
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et donc je m’occupe au sein de SBS, de la radio, eh bien d’un… d’un… de la façon dont on couvre le sport. C’est-à-dire que bah en fait, voilà, au gré des années, j’ai eu le temps de faire sept… ça va être mon septième Open d’Australie, j’ai fait cinq grands prix, et puis bah tout ce qui va autour. J’ai fait le Tour de France aussi, j’ai eu la chance de partir en France pour couvrir le Tour de France.
Jessica : Ah oui ! Ah, super !
Christophe : Voilà, pleins de petites aventures qui font que… que la vie est plutôt… est plutôt cool en fait et… enfin pas cool, cool c’est pas forcément le mot, mais elle est plutôt hyper intéressante en tous cas au sein de… au sein de SBS, donc ce que je fais au jour… au jour le jour, hein.
Jessica : Oui, il y a pas de monotonie. Dis-donc, quand t’es à l’Open d’Australie, c’est-à-dire que tu es… sur place sur le site dans une loge et que tu… tu commentes en direct ou tu fais les… ? Oui ?
Christophe : Alors, on fait pas… on fait pas de commentateurs… on fait pas de… de match par match, parce qu’on n’est pas les diffuseurs officiels.
Jessica : D’accord.
Christophe : Les diffuseurs officiels, c’est Channel Seven. Mais nous, en fait on est présents quand même toute la journée hein. J’y suis du matin 10h à quand ça se finit. Ça se finit généralement à… ca peut se finir à 1 heure du matin, 2 heures du matin.
Jessica : C’est tard, ouais. Ouais.
Christophe : Et voilà, on rencontre les joueurs, on a des interviews avec eux, on les fait en multi-langues, on travaille en 18 langues. Euh et puis… et puis voilà. Voilà, moi généralement je chapeaute un peu tout ça donc je m’occupe de la langue française. Donc je m’occupe du français, de tous les joueurs francophones, mais également je m’occupe aussi bah de tous mes collègues qui font dans leurs autres langues et s’assurer que ben les interviews sont faites, que… elles sont bien… bien envoyées à la rédaction, bien diffusées, bien mises en ligne etc. etc.
Jessica : Hm.
Christophe : Et voilà, j’ai eu des bons moments, j’ai eu des moments très personnels avec Roger Federer par exemple. Qui… qui… voilà.
Jessica : Ah oui !
Christophe : Oui, Roger Federer m’a demandé pourquoi je portais pas mes chaussures roses alors que d’habitude je porte toujours mes chaussures roses.
Jessica : Ah bon !
Christophe : En fait, tous les ans, juste pour raconter la petite anecdote, c’est que… grâce à la radio suisse, qui sont des amis à nous au programme…
Jessica : Ouais.
Christophe : Eh bien la radio suisse, après chaque match de Federer, a… a ce qu’on appelle un « one to one », c’est-à-dire un entretien en tête-à-tête avec Federer.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Juste trois questions. Et sur les cinq dernières années, eh bien sur chaque interview, j’ai été emmené par mon collègue de la radio suisse, qui m’autorise à être là, dans la même pièce. Donc on est trois dans la pièce, il y a Roger Federer, le journaliste de la radio suisse et moi. Et on se rencontre, bah en fait tous les deux jours, sur la durée du tournoi, pour discuter de sa progression.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et… eh bien au gré des années, Roger Federer a… sûrement au moins compris mon nom et a vu qui j’étais et il a compris et que ben souvent je porte des chaussures roses, et un… un jour j’avais pas mes chaussures roses et il m’a demandé : « Pourquoi tu n’as pas tes chaussures roses, Christophe, aujourd’hui ? ».
Jessica : C’est vrai ? Bah alors il faudra que tu les postes sur Instagram ou Facebook tes… tes chaussures pendant le prochain Open. Qu’on puisse vérifier que tu les portes bien.
Christophe : Ouais. En fait, je le fais tout le temps mais… (rires).
Jessica : Ah bon ! Ah bah je… je suivrai cette année, ouais.
Christophe : Pas de problème.
[18 min 34 sec] Part 3
Jessica : Alors, t’as eu d’autres… peut-être invités marquants ou personnalités mémorables… d’autres anecdotes que tu pourrais nous raconter ?
Christophe : Oui, c’est… le plus dur en fait c’est… c’est de se souvenir de qui on a. Parce que ça va tellement vite…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Qu’en fait, on avance et puis c’est… souvent, on se retourne un an, deux ans en arrière et puis on se dit, ah oui mince, j’ai… lui, je l’avais interviewé, c’est vrai. Si je regarde juste un petit peu dernièrement, sur l’année, j’ai eu une année 2014 qui a été extraordinaire. Si je regarde par rapport à l’année dernière. 2014, 2015, ça a été vraiment génial. Mais 2014, j’ai eu la chance sur l’espace de très peu de temps, d’un mois et demi, d’interviewer le président François Hollande… et c’était la… la seule interview qu’il ait fait en Australie. Il a même pas fait un « one to one » avec n’importe quel autre média français mais il m’a fait une interview avec moi.
Jessica : Ouais.
Christophe : Donc ça c’était un… vraiment un… même si c’était très court, mais ça a été vraiment un super… un super moment. Parce qu’on parle pas au président de la république facilement…
Jessica : Hm hm.
Christophe : C’est vrai que j’ai été invité à dîner avec lui, on était à sa table. Donc voilà, c’était vraiment un gros moment avec la visite officielle du président. Parce que bah voilà, on… se retrouver à table avec François Hollande et Laurent Fabius…
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est quand même extraordinaire.
Jessica : Alors, t’étais impressionné ou… ou finalement, ça… ça s’est passé comme si vous étiez amis de toujours ?
Christophe : Non, pas amis parce que t’es… tu l’es pas. Mais… non sans être impressionné, non c’est… tu connais un peu ta place, c’est… tu… faut simplement vivre le moment. C’est se rendre compte qu’on est à table avec le président de la république française et le ministre des affaires intérieures/des affaires extérieures/des affaires étrangères. Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. Voilà, c’est des gens qu’ont quand même une sacrée carrure.
Jessica : Hm.
Christophe : Et puis voilà, on se sent… je vais pas dire qu’on se sent tout petit mais on se sent… voilà, faut… faut… faut accepter le moment en fait, faut vraiment le vivre. Mais la semaine d’avant en fait, j’avais eu un tête à tête avec Christine Lagarde, qui était donc la… la… qui est toujours la présidente du… du Fonds Monétaire International.
Jessica : Hm.
Christophe : Et ça c’était… c’était un vrai bon moment parce que je l’ai eue… elle a fait CNN et moi, en fait. Donc ça c’était beau. Et en fait l’interview était en français, trois questions, ça s’est bien passé et puis… la petite anecdote, c’est que la personne qui s’occupait de sa relation publique à la fin m’a demandé de… de me dépêcher. En fait, après une question et une réponse, elle m’a… elle voulait couper, et c’est Christine Lagarde qui a dit : « Non, non on continue ». Et après elle a été la… la disputer un petit peu sa femme en lui disant : « Il y a toujours le temps pour le français, il y a toujours le temps pour le français ».
Jessica : Ouah !
Christophe : Et… et ça j’ai trouvé ça beau parce que en fait…
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est elle qui a… elle m’a fait une petite accolade en disant merci. Et puis trois semaines après, j’ai eu Lionel Jospin, l’ancien… l’ancien premier ministre français également. Alors c’est très franco-français, ça va à l’encontre de ce que j’ai dit il y a… il y a quelques minutes… mais ça reste…
Jessica : Ouais. Bah, Federer est suisse.
Christophe : Voilà, c’est vrai. Mais ça reste des beaux moments ça, en l’espace de trois, quatre semaines, on rencontre des gens qui sont vraiment extraordinaires. Et en tous cas, ce qui est clair, c’est que j’aurai pas mal de choses à raconter à mes petits-enfants à un moment ou à un autre parce que c’est… voilà, c’est des moments qui… qui… marquent un peu quand même une… une vie professionnelle. Avec juste pour rajouter un truc, c’est qu’en fait… en se rendant compte de quelque chose… c’est qu’en fait, c’est… ce qui me permet à moi de faire tout ça, c’est l’Australie. Parce que si j’étais en France, si j’étais journaliste en France, je serais attaché à un service politique ou à un sport, ou à… ou à une seule chose. Et je ferais ça le jour et la nuit.
Jessica : Hm.
Christophe : Aujourd’hui, en étant en Australie, en étant à SBS, ça me permet de faire toutes ces choses-là à la fois.
Jessica : Hm.
Christophe : C’est qu’en fait, il y a pas de journalistes en France qui ont à la fois interviewé Federer et le président de la république, et l’ancien premier ministre, et… et tel ou chanteur. Vous voyez ?
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est vraiment un éventail qui… aujourd’hui, l’Australie me permet d’avoir cet éventail.
Jessica : Bah oui, j’allais te demander, est-ce que c’est… c’est ça qui te plait le plus dans ta… dans ta vie melbournienne ?
Christophe : Ouais, complètement. Je… je travaille énormément d’heures mais pour moi c’est presque pas du travail, c’est-à-dire que tous les jours, on rencontre des nouvelles personnes, on rencontre des nouvelles aventures, on partage un peu un petit moment de leur vie, et puis… et puis voilà, c’est sympa de revoir un peu les… les gens progresser après. Il y a des gens qu’on a… qu’on a connus qu’étaient pas tellement connus et puis qui sont… qui sont partis voler de leurs propres ailes par exemple. Par exemple, je pense à… si je reviens au tennis, Eugénie Bouchard.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Eugénie Bouchard, c’est une joueuse que j’ai suivie depuis… depuis deux ans.
Jessica : Ouais.
Christophe : Trois ans maintenant, ça fera sa troisième année. Moi Eugénie Bouchard, j’ai été l’interviewer au… au… au bord des cours alors qu’elle était en qualif. Et…
Jessica : Ouais.
Christophe : Et aujourd’hui, elle a fini en demi-finale de l’Open ou en quart de finale de l’Open etc. Et… et c’est vrai que par exemple, il y a des beaux moments, c’est qu’en fait que elle par exemple, en parlant de reconnaissance… quand elle avance dans le tournoi, il y a des médias qui commencent un peu à s’intéresser d’elle et… en fait, la dernière fois, quand elle est arrivée en demi-finale, on était une dizaine de journalistes, et elle a dit : « non, non je parle qu’à… qu’à une seule personne ». Et c’était moi.
Jessica : Ouais.
Christophe : Donc en fait c’est moi qui ai dû faire les trois questions parce qu’elle voulait pas répondre à cinquante personnes. Et comme moi je suis là depuis deux ans et qu’elle voit qui je suis, et ben voilà, elle s’est… elle s’est… elle s’est dit bon bah voilà, je lui parlerai à lui, ce sera très bien comme ça quoi.
Jessica : Ca donne l’impression que c’est pas une radio qui s’intéresse qu’aux… qu’aux grands. Et du coup, il y a… il y a un juste retour des choses une fois qu’ils… qu’ils accèdent à un… à un plus gros… à un plus haut degré. Ils se rappellent… ils se rappellent de toi donc c’est…
Christophe : Ouais, je sais pas parce que pendant… pendant un moment… pendant… pendant très longtemps notre slogan à SBS, ça a changé là depuis. Mais c’était « 7 milliards d’histoires ».
Jessica : Ouais.
Christophe : Et… il y a 7 milliards de personnes sur la planète hein. Donc l’histoire c’est vraiment ça, chaque personne a une histoire, donc c’est vraiment ça SBS.
Jessica : Ouais, ouais.
Christophe : C’est qu’en fait on est à propos de toutes les histoires. Et les histoires que les gens peuvent apporter, si petites ou si grandes qu’elles peuvent être. Il y a pas de… il y a pas de préférences là-dessus.
Jessica : Mais c’est toujours ça, non ? C’est… c’est « Seven Billion Stories and Counting » le slogan non ?
Christophe : Non, ça a… ça a changé non. Non, ça c’est… c’est plus ça.
Jessica : Ah bon ? Qu’est-ce que c’est maintenant ?
Christophe : Euh… je sais pas.
Jessica : D’accord.
Christophe : Mais ils sont en train de le réformer. Mais le « Seven Billion Stories and Counting », il existe plus. Avant, c’était « Six Billion Stories », là…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Là, c’était « Seven Billion Stories » mais la raison pourquoi ils arrêtent, c’est qu’en fait ça peut pas être « Eight Billion Stories ». Parce que « Six Billion Stories » ça fait SBS, « Seven Billion Stories », ça fait SBS. Et…
Jessica : Ah !
Christophe : « Eight Billion Stories », ça ferait EBS. C’est… ils peuvent pas faire ça.
Jessica : D’accord. Ah c’est super intéressant ça. (rires).
[23 min 37 sec] Part 4
Jessica : Alors tu as mentionné à plusieurs reprises que tu avais donc… que ce soit pour Christine Lagarde ou Federer ou… même François Hollande, à chaque fois, tu as trois questions seulement donc c’est super… super strict.
Christophe : Ouais.
Jessica : Est-ce que c’est difficile de préparer ces trois questions-là ?
Christophe : En gros, généralement je prépare jamais. C’est que j’ai peut-être préparé un peu dans ma tête la… ma question d’entrée.
Jessica : Ah oui.
Christophe : Mais généralement, je vais essayer de rebondir sur les… c’est une discussion.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et ça c’est vrai si l’interview, elle dure un quart d’heure ou si l’interview elle dure 30 secondes. Pour moi… pour moi, c’est hyper important de… de rebondir sur la… sur ce qui est dit. Je viens pas avec un agenda, je viens jamais avec un agenda dans une interview. Je viens avec des idées peut-être sur lesquelles je voudrais emmener. Mais je laisse l’interview m’emmener quelque… je laisse l’interviewee, donc la personne interviewée m’emmener dans… dans un chemin. Sans jamais… moi je vais jamais vraiment essayer de renforcer ou de… de forcer le chemin d’une interview. Je préfère que ce soit une discussion, et je pense qu’aujourd’hui, les gens qui écoutent les programmes, je pense que c’est apprécié. C’est-à-dire qu’en fait, tu peux t’asseoir avec nous, et puis bah en gros, ce sera une discussion comme toi t’aurais peut-être pu l’avoir avec cette personne.
Jessica : Hm.
Christophe : C’est qu’en fait le but c’est d’être curieux mais moi je prépare… je vais pas dire que je prépare jamais parce que c’est pas vrai, mais je vais jamais écrire mes questions. Je vais jamais venir avec des questions pré-déterminées.
Jessica : Hm.
Christophe : Christine Lagarde, je suis allé avec… avec une première question que… qui était un peu formée dans ma tête, elle était pas écrite.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et puis bah partant de sa réponse, j’ai… j’ai posé autre chose, et puis partant de sa deuxième réponse, j’ai posé autre chose. Jusqu’à temps qu’on m’arrête. Voilà, c’est tout, c’est comme ça que ça se passe (rires).
Jessica : Hm. D’accord, d’accord, très bien. Alors, j’aimerais revenir sur un ou deux aspects donc… que tu as mentionnés plus tôt. Donc le journal, le journal d’actualité en français, est-ce que tu pourrais raconter un petit peu comment ça se passe pour… pour créer le journal au quotidien ? Le journal d’information ?
Christophe : Ouais, alors… il y a… il y a plusieurs niveaux de choses à faire. Première chose, c’est de se tenir au courant tout le temps. C’est-à-dire que… on peut pas arriver le matin, pas vraiment arriver le matin en disant « bon, il s’est passé quoi ? ». Parce que faut avoir de la profondeur sur ce qui se passe, sur l’actualité. Donc en gros, faut jamais se déconnecter. Ça, c’est un point à la fois positif parce que je suis… quand on me pose des questions, je suis au courant de ce qu’il se passe.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et j’aime bien être au courant de ce qui se passe. Mais… mais c’est aussi un point négatif parce que… parce que c’est quand même assez fatigant globalement, mentalement. Mais c’est vrai. C’est… faut pas… on peut pas se déconnecter, c’est pas possible. Donc…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Typiquement, une journée c’est que le journal est à 13 heures. Moi j’arrive au bureau, il est généralement 8 heures et demie, 9 heures. Et puis on va s’atteler tout de suite un peu à la tâche, à regarder ce qui se passe, à prendre un peu la… la température de ce qui se passe à travers la planète. Puis faut… faut juger. Savoir que… bah je sais pas un attentat au Burundi, est-ce qu’il a plus ou moins d’importance, ou comment peut-il être lié avec un attentat en Afghanistan, ou est-ce qu’il se passe des choses en France, la crise du porc euh… je sais pas, le nouveau… nouveau premier ministre en Belgique, etc. Donc faut avoir cette profondeur pour savoir et juger l’importance des choses.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Mais typiquement voilà, c’est que… en fait, on écoute beaucoup, on est partenaires avec… la radio française RFI. Donc on écoute beaucoup RFI, on a une salle de presse SBS, qui est ici. Pour tout ce qui est couverture d’un point de vue australien, donc en fait nous, c’est savoir… un petit… un savant mélange, je serais tenté de dire…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Entre l’info internationale qui est faite… à la part/de la part de RFI, avec notre info à nous qui est SBS. Le tout est livré en français, donc c’est…
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est savoir comment gérer un journal avec en gros un temps limite qui est aux alentours des 10 minutes. Donc on n’a pas un temps fixe mais entre 10 et 12 minutes, c’est à peu près la… la longueur d’un journal pour nous. Avec ben… avec un maximum d’illustrations sonores. Donc… euh… je sais pas si on parle d’une… de l’élection du nouveau… ou la démission du premier ministre au Canada, bon bah, si j’en parle, c’est bien que j’ai une illustration sonore de… soit le… le premier ministre canadien qui nous dit qu’il a… qu’il a démissionné, soit un journaliste, un envoyé spécial sur place, un correspondant qui… qui est sur place, qui peut nous parler, et qui peut nous dire du sentiment… et des explications venant directement du pays.
Jessica : Hm hm. Hm hm. D’accord.
Christophe : Donc ça c’est un journal, il faut à peu près… sur un point de vue technique, il faut à peu près 4 heures pour créer un journal de 10 minutes. C’est à peu près ce qu’il faut.
Jessica : Hm, hm, hm. Donc grosse sélection plus ensuite donc… donc sélection également d’extraits… d’extraits sonores ou alors interviews avec un correspondant.
Christophe : Oui et puis c’est surtout, c’est quelque chose qui est très fluide. C’est très très… qui… qui change un peu tout le temps. Moi, j’ai des anecdotes où… je me souviendrais toujours. Avant on avait une émission, c’est dans… dans mes toutes premières émissions, on avait une émission le samedi soir à 21h. Et je m’étais… je m’étais préparé toute la journée, l’après-midi à faire mon journal etc. Et puis à 19h40, eh bien il y a le… l’avion du premier ministre et du président polonais qui s’écrase.
Jessica : Oh, ah oui ! Oui, oui.
Christophe : Et… là du coup, mon journal j’ai pu le mettre à la poubelle et le recommencer parce que du coup, ça devient très important.
Jessica : Ouais.
Christophe : Et puis dans… dans le feu de l’action, il a fallu gérer et il a fallu comprendre l’importance des choses. Parce qu’on savait pas tout de suite qu’il y avait le premier ministre et le président dedans. Il y a eu des suspicions autour des Russes. Voilà, là faut… faut faire très attention à ce qu’on dit.
Jessica : Ouais.
Christophe : Parce que… autant on est un service d’information, on est surtout pas un service de désinformation. Donc faut… faut faire super gaffe à ce qu’on… à ce qu’on dit. J’ai d’autres choses autour de… de la mort de Ben Laden par exemple. Où c’est arrivé une heure avant qu’on… qu’on passe à l’antenne.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Bon voilà, ça c’est des… c’est des faits qui changent… qui changent intrinsèquement le… le programme. Et puis bah il y a beaucoup de gens qu’ont… qu’ont des boulots… bah je sais pas, ils peuvent avoir un meeting à 11h, s’ils sont en retard de 5 minutes, c’est pas si grave que ça. Moi je peux pas être en retard d’une seconde.
Jessica : Hm.
Christophe : Mon… mon micro… la lumière, elle s’allume rouge à 13h.
Jessica : Ouais.
Christophe : Et elle s’allume pas rouge à 13h05, ni à 12h48. Voilà. C’est…
Jessica : Hm.
Christophe : Si je suis pas là à 13h, bah c’est… gros problème.
Jessica : Ouais.
Christophe : Donc, voilà il y a beaucoup de pression de ce côté-là. Et aussi pression de… bah de… d’avoir le mot juste à certains moments. Alors, des fois c’est… des fois ça roule, des fois, il se passe pas grand chose et ça roule. Et… puis bah des fois, ça chauffe un peu et puis c’est intéressant donc de… là, d’avoir un collègue avec soi, pour pouvoir justement échanger… mon collègue s’appelle Jean-Noël…
Jessica : Hm hm.
Christophe : On échange beaucoup, on partage de l’information, est-ce que tu ferais ça comme ça, moi je ferais pas ça comme ça, je l’aurais pas dit comme ça, quel est le mot pour ça, est-ce qu’il y a un meilleur mot pour ça etc.
Jessica : Ouais.
Christophe : C’est intéressant l’échange de ce côté-là. C’est… c’est une énergie qui est… faut la… faut la vivre pour la comprendre. L’énergie au sein d’une… d’une petite rédaction comme ça.
Jessica : Hm. Alors avoir le mot juste c’est… fondamentalement le… le travail du journaliste mais c’est vrai que… quand tu… voilà, tu parlais donc… la mort de Ben Laden etc. Peut-être qu’en Australie, c’est peut-être plus particulièrement sensible avec une population aussi multiculturelle, donc variée qui va écouter. Et puis même différentes langues qui sont présentes au sein de… au sein de la rédaction. Le… le choix des mots doit être très… très très sensible encore plus je pense.
Christophe : Oui, mais après il y a un côté positif. C’est qu’en fait, ça nous donne aussi pas mal d’accès à une certaine perspective.
Jessica : Hm hm.
Christophe : C’est qu’en fait on… on travaille tous avec le même objectif : informer et divertir les… les populations australiennes qui parlent une autre langue. C’est pour ça qu’on est là. Et c’est vrai que si bah, il se passe quelque chose avec… parlons directement de Ben Laden, par exemple. Bon bah j’ai… je peux aller voir mes collègues du programme arabe, je peux aller voir mes programmes/mes collègues du programme… mes collègues du programme ourdou qui… qui représentent le Pakistan.
Jessica : Hm hm.
Christophe : Et d’un seul coup, je peux avoir… je peux avoir leur impression.
Jessica : Ouais d’accord.
Christophe : Tout en… tout en… en assumant que… ils ont les mêmes valeurs que moi par rapport au travail. Donc en fait je peux prendre leurs mots et… et si vous voulez, ils ont un peu… ils ont un peu la même vision que moi sur les choses à faire et à dire. Donc c’est des choses qui me permettent de pouvoir échanger assez facilement. Donc… c’est… oui c’est vrai sur le… trouver le bon mot et faire attention à ce qu’on dit mais j’ai aussi ouvertement… je peux aussi ouvertement aller voir quelqu’un et lui dire : « Voilà, il y a cette chose-là qui s’est passée ». Et bon ça c’est des gros évènements mais par exemple on parle, je sais pas de la démission du premier ministre serbe, ça c’est quelque chose qui n’est pas forcément bien couvert dans les médias australiens…
Jessica : Hm hm.
Christophe : Moi je peux aller voir ma collègue serbe et lui dire : « Bon qu’est-ce qui se passe ? ».
Jessica : Toi, tu peux approfondir le sujet. Oui finalement, c’est un super avantage…
Christophe : Ah oui !
Jessica : Tu peux avoir… t’as une panoplie de points de vue avec toi. Hm hm.
Christophe : Absolument.
Jessica : Super ! Alors écoute, dans les show notes, je mettrai donc toutes les informations pour les personnes intéressées pour écouter SBS, SBS Chill, ou pour te suivre aussi sur Facebook. Il y a aussi des photos que tu m’as gentiment envoyées. Donc photos avec François Hollande, et puis d’autres… d’autres personnalités et toi dans les studios. Donc j’invite les auditeurs à… à aller les consulter. Et puis bah quant à moi, je vais te… vraiment te remercier de ton temps, et puis te libérer parce que je sais que tu as d’autres interviews à suivre.
Christophe : Bah merci.
Jessica : Je te dis à la prochaine. Merci à toi Christophe !
Christophe : Merci Jessica !
Jessica : Au revoir, à bientôt.
Christophe : Au revoir.