From Paris to the Australian Outback – the Story of Paris-Bourke and the Map Game
[05 MIN 55 SEC] – PART 1
Jessica : Bonjour Alice !
Alice : Bonjour Jessica !
Jessica : Alors, tu vas bien après ce long week-end ?
Alice : Ah oui, ça va très bien. Et puis le beau temps est arrivé sur Melbourne donc ça va encore mieux !
Jessica : Ouais exactement, et puis il a fait particulièrement beau… alors je précise que… donc j’ai… j’ai parlé d’un long week-end, nous sommes dans… dans l’état du Victoria. Nous sommes toutes les deux à Melbourne. Et ce vendredi… donc c’était vendredi… le début du mois d’octobre… était… était férié pour la première fois à cause d’un… d’un événement sportif. C’était la finale… c’était la veille de la finale du footy, donc le football aux règles australiennes. Et… je pensais que c’était une plaisanterie au début quand…
Alice : Moi aussi ! Ça paraît très surréaliste !
Jessica : Ah oui oui oui ! Quand mon mari m’a dit qu’il y allait avoir… un jour pour se reposer avant la finale, je me suis dit : « Pour les athlètes ? »… non, non non pour les spectateurs (rires). Avant…
Alice : C’est pour commencer les barbecues et…
Jessica : Avant voilà la journée des barbecues et des bières, il faut bien se reposer. Oui, il faut dire que l’Australie, c’est quand même une nation assez sportive et donc… on en a parlé dans l’épisode précédent avec donc Rémi de Caramelicious[1] au début du mois de novembre il y a… le premier mardi de novembre[2] est férié pour le Trophée de Melbourne, la Melbourne Cup. Pour le cricket, il y a Boxing Day donc le… le 26 (vingt-six) décembre[3]. Et il n’y avait rien pour le footy. Donc ça a été réparé et… et voilà. Donc nous avons eu un… un long week-end. Voilà, pour ce petit aparté[4] pour commencer. Alors… une deuxième chose c’est que… on a convenu de se tutoyer alors qu’on s’est… on ne s’est en vérité jamais rencontrées et c’est la première fois qu’on se parle. Euh… mais est-ce qu’on pourrait… est-ce que tu pourrais peut-être expliquer les… les quelques raisons, les petits points communs qu’on… qu’on aurait et qui font qu’on… bon, on se tutoie.
Alice : Alors c’est très simple. J’avais reçu ton e-mail pour me proposer de… de participer à ton podcast…
Jessica : Hm hm.
Alice : Et j’étais chez une amie et je retrouvais plus ton e-mail et… mais je me souvenais de ton prénom et de ton nom de famille aussi. Du coup, j’ai cherché sur internet pour retrouver ton podcast et je suis tombée sur un site qui s’appelle Copains d’Avant[5], où il y avait ta date de naissance et l’endroit, le lieu où tu avais fait tes études. Et donc nous partageons la même année de naissance et… et nous avons toutes les deux fait nos études à Angers.
Jessica : Ouais.
Alice : Et durant les mêmes années, en plus.
Jessica : Ouais, donc on s’est peut-être croisées sur le campus.
Alice : Exactement.
Jessica : Donc le monde est petit. T’étais dans… dans quelle section ?
Alice : C’était sur le campus de Belle-Beille.
Jessica : Eh oui, moi aussi ouais ! Qu’est-ce que tu étudiais ?
Alice : Le campus des sciences. J’étudiais la biologie et la science de la vie et de la terre[6].
Jessica : Ah bah c’était en face alors !
Alice : Voilà. Bah on s’est peut-être croisées au RU du… des étudiants.
Jessica : Alors le RU, donc c’est le restaurant universitaire. Ou bien peut-être au… au sport. Est-ce que tu faisais des activités ?
Alice : Non, pas avec… avec l’université non.
Jessica : Hm hm. D’accord. Ouais, et donc des études de… de science. Est-ce que… alors, est-ce ta profession aujourd’hui est scientifique ?
[09 min 24 sec] – PART 2
Jessica : Déjà, est-ce que tu pourrais peut-être expliquer donc d’où tu viens, et puis quand et comment tu es arrivée en Australie ?
Alice : Alors comment je suis arrivée en Australie, c’est… c’est assez simple. Avec mon mari, on avait envie de… de voyager. De voir de nouveaux horizons. Et il a reçu une proposition de travail pour aller dans l’outback australien. Et donc nous sommes partis deux ans pour aller vivre à Cobar dans le New South Wales.
Jessica : Ouais.
Alice : Donc pour situer un peu Cobar, c’est… 700 (sept cents), un peu plus de 700 (sept cents) kilomètres à l’ouest de Sydney et 800 (huit cents) je crois… 840 (huit cent quarante), je crois, kilomètres au nord de Melbourne.
Jessica : Alors, ça c’est… c’est quoi ? C’est la… la campagne ou ça reste une ville assez importante ?
Alice : C’est l’outback. C’est une petite bourgade… pas très grande…
Jessica : Ouais.
Alice : Avec une population minière qui peut changer drasti/drastiquement d’une semaine à l’autre.
Jessica : Ah ouais, d’accord. Qu’est-ce qu’on… qu’est-ce qu’on y exploite ?
Alice : Alors il y a plusieurs mines et… donc la population peut varier entre 4000 (quatre mille) habitants et elle peut descendre à 2000 (deux mille) très rapidement.
Jessica : Hm hm.
Alice : Mais alors à Cobar, il y a pas grand-chose, il y a quoi… il y a une petite supérette, il y a deux pubs, des bars…
Jessica : Ouais.
Alice : Une pharmacie dans laquelle on peut acheter des glaces.
Jessica : Oui, on achète beaucoup de choses étranges en pharma… en pharmacie, oui, j’ai remarqué aussi.
Alice : Oui (rires) ! Des cadeaux aussi (rires).
Jessica : Oui, des cadeaux oui !
Alice : Des piles, on va les chercher à la pharmacie (rires).
Jessica : C’est vrai.
Alice : Et il y avait aussi un hôpital. Mais un hôpital sans docteur.
Jessica : Ah !
Alice : Les docteurs venaient par avion une fois par semaine, le jeudi[7], au début.
Jessica : Aaah ! Avec les Royal Flying Doctors peut-être ?
Alice : Ils prenaient juste l’avion et puis ensuite, ils ont fermé l’aéroport à Cobar donc du coup, il y a pas eu de docteur pendant… pendant pas mal de mois.
Jessica : Mais alors, c’est très isolé… c’est… comment s’est passée l’intégration parce que c’est un changement de vie quand même radicalement différent ?
Alice : Non, c’était pas facile. C’était une aventure magnifique mais il y avait beaucoup de défis parce que pour remettre dans le contexte, quand je suis arrivée, je parlais pas anglais du tout.
Jessica : Ouais ! C’est le problème de beaucoup de… de Français expatriés ici je crois. Ouais, ouais.
Alice : C’est ça !
Jessica : Hm hm.
Alice : Et puis mon mari travaillait à plein temps[8]. Donc du coup, bah j’ai dû ouvrir un compte, aller à la banque, trouver une maison, tout ça avec mon petit dictionnaire.
Jessica : Hm hm, ouais.
Alice : Et c’était… c’était pas facile, parce que les gens dans l’outback, leur accent est très fort, très prononcé.
Jessica : Ah oui, en plus, c’est vrai ! Et les enfants étaient déjà nés ou c’était juste vous deux ?
Alice : Alors du coup, non. Mon fils avait un an et demi.
Jessica : Oui ! D’accord.
Alice : Voilà, mais la communauté était très… bienveillante en fait.
Jessica : Hm hm.
Alice : On a emménagé et puis deux jours plus tard, il y a des voisins qui sont venus toquer[9] à la maison. Ils… ils m’ont dit quelque chose que je n’ai pas compris et deux heures plus tard, ils sont revenus avec un frigidaire et un canapé. Avec une table et des chaises parce que…
Jessica : Ouah ! Ils vous ont donné ça ?
Alice : Ils nous les ont prêtés[10] parce que en fait… notre déménagement n’allait arriver que deux mois plus tard.
Jessica : Ah oui ! Ouais.
Alice : Voilà donc juste comme ça, parce qu’ils ont vu que notre maison était vide.
Jessica : Ouah, c’est super gentil!
Alice : C’est très gentil… il y avait vraiment… la communauté est très éclectique. Il y avait des familles qui viennent d’Afrique du Sud, du Canada, d’Indonésie. Du coup, il y avait beaucoup d’entraide entre les mamans. Parce qu’il faut s’imaginer que là-bas, il fait 45 (quarante-cinq) degrés… il peut faire 45 (quarante-cinq) degrés pendant plusieurs semaines.
Jessica : Ouah ! Ouais.
Alice : Donc avec les petits enfants, bah il faut sortir le matin avant 7 (sept) heures, aller se balader dans le bush…
Jessica : Hm hm.
Alice : Et sinon, on s’organisait des journées entières chez les unes ou chez les autres, à cuisiner ensemble, ou à s’occuper des enfants.
Jessica : Donc ça, c’était excellent pour l’anglais du coup ?
Alice : C’était très bon pour l’anglais, oui.
Jessica : Ouais, ouais.
Alice : Donc une très belle communauté.
Jessica : Et ensuite, vous avez… vous êtes arrivés à Melbourne ?
Alice : Non, alors… là-bas j’ai eu… j’ai eu ma fille là-bas. Donc comme il y avait pas de docteur, il a fallu conduire à deux heures du matin 160 (cent soixante) kilomètres pour… pour aller accoucher.
Jessica : Oh là là ! Oh il faut pas qu’il y ait trop urgence quand même !
Alice : Non, faut pas ! Et puis… donc on est restés là-bas un peu plus de deux ans.
Jessica : Ouais.
Alice : Et après nous avons déménagé dans la Hunter Valley. Donc la Hunter Valley, c’est à deux heures au nord de Sydney.
Jessica : D’accord.
Alice : Donc changement de paysage, c’est très vert là-bas, c’est très très beau. On vivait au milieu d’une ferme de chevaux.
Jessica : Ouah ! Ouais.
Alice : Très très beau. Grand changement.
Jessica : Ouais. Alors quelle est… quelle est ta profession ou quelle est celle de… de ton mari ? Qu’est-ce que vous faisiez là dans la Hunter Valley ?
Alice : Mon mari est ingénieur mécanicien. Et donc moi je… je le suis finalement (rires). J’ai fait des études de science et en parallèle, je prenais des cours de dessin le soir aux Beaux Arts.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et ensuite, j’ai fait des études de décoratrice d’intérieur.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et en arrivant en Australie, à Cobar, j’avais pas le droit de travailler parce que j’étais sur le… le visa de mon mari.
Jessica : Ouais.
Alice : Donc du coup, je me suis investie dans le dessin et la peinture. Et avec les enfants, j’en ai profité pour fabriquer et créer tout un tas de jouets pour eux.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et en partageant tout ce que… tout ce que je faisais, j’ai commencé un blog que j’ai nommé Paris-Bourke.
[14 min 50 sec] – PART 3
Jessica : Alors, d’où vient ce nom Paris-Bourke ?
Alice : Alors Paris parce que mon fils est né à Paris et Bourke parce que ma fille est née à Bourke. Et je trouvais que c’était un nom qui racontait un peu une histoire de…
Jessica : Votre voyage.
Alice : Voilà, c’est ça.
Jessica : Ouais.
Alice : Deux villes qui s’opposent, autant géographiquement que culturellement.
Jessica : Ah oui ! C’est vrai, ouais, ouais, ouais, ouais très bien. Et puis un garçon, une fille…
Alice : C’est ça !
Jessica : L’un est né en France, l’autre en Australie, en ville, et dans le… dans l’outback. Formidable. Alors donc justement, vous allez… alors quand je dis vous, je pense que j’inclus donc ton… ton mari et ta famille. Alors vous allez faire le festival français donc Paris to Provence[11].
Alice : Oui voilà pour la première fois.
Jessica : Qu’est-ce que… c’est la première fois ?
Alice : Oui.
Jessica : Qu’est-ce que vous allez y… y présenter ? En fait, qu’est-ce que c’est donc le… le… le business, si on peut l’appeler comme ça, je sais pas, tu me diras… Paris-Bourke ?
Alice : Paris-Bourke. Donc… je vends… j’ai fabriqué et créé un jeu qui s’appelle « The Map Game ». Donc c’est un jeu de société qui est imprimé sur du tissu. Où l’on y voit la carte de l’Australie. Ou maintenant la carte de France aussi parce qu’il y a un deuxième jeu. Et les joueurs voyagent autour du pays en suivant les régions, les animaux, le patrimoine naturel.
Jessica : Ouais.
Alice : Et le but c’est d’arriver en Tasmanie pour l’Australie… après avoir franchi toutes les péripéties qu’un voyage peut offrir.
Jessica : Ouais.
Alice : On peut trouver de l’or ou s’ensabler dans le désert selon les aléas du… du jeu.
Jessica : Ah ! Alors… le… le concept, il est venu comment ? C’est à partir des… des péripéties que vous avez eues vous-même ?
Alice : Alors il y a les péripéties qu’on a eues nous-mêmes. L’idée est partie de deux constats très simples.
Jessica : Hm hm.
Alice : Quand on vit depuis plusieurs années en Australie, on se rend compte qu’on tombe toujours sur les mêmes petits souvenirs, les mêmes petits cadeaux à envoyer à la famille.
Jessica : Oui, c’est vrai.
Alice : Le petit kangourou en peluche, ou le petit porte-clefs[12] koala… le tout fait en Chine.
Jessica : Oui, souvent. Oui, oui.
Alice : Souvent. Et donc ça, c’était le premier constat et le deuxième constat, je me suis rendue compte que les Australiens ne connaissaient pas le jeu de l’oie[13]. Je me suis dit que ça devait bien exister un jeu de l’oie avec des petits kangourous à la place des oies ou…
Jessica : Ouais.
Alice : Mais j’ai… j’ai pas trouvé. Et du coup… du coup, ben j’ai décidé d’en fabriquer un d’abord pour mes enfants. Et puis petit à petit, le jeu s’est amélioré et a grandi au fil des soirées jeux avec nos amis australiens. Et donc j’ai eu l’idée de lancer mon entreprise dans la fabrication du jeu « The Map Game ».
Jessica : Ouah ! Donc le… le jeu de l’oie pour donc les Australiens et peut-être les… les autres qui ne… qui ne connaissent pas. Est-ce que vous pouvez expliquer rapidement donc le… le concept du jeu ? Comment… comment on y joue ?
Alice : Bah c’est un jeu très simple avec juste un dé et des pions et il suffit juste de tirer[14] le dé et d’avancer le nombre de cases que le dé indique. Et… et il nous arrive… c’est un peu comme « Snakes and Ladders », je crois qu’ils connaissent bien…
Jessica : Ah oui c’est vrai ! Ouais, ouais, ouais. Ouais, ouais. Hm hm. Voilà, parce qu’on peut donc tomber sur des cases pièges où on doit… donc ou reculer ou passer un tour.
Alice : Exactement.
Jessica : Et puis le but, c’est d’arriver donc le premier… donc au bout du parcours en fait.
Alice : Exactement.
Jessica : Voilà. Donc « The Map Game », c’est… c’est un jeu similaire.
Alice : C’est un jeu similaire.
Jessica : D’accord. Ouais. Alors, c’est un magnifique jeu c’est vrai au niveau du… du design et il y a des… il y a des pions en bois avec des illustrations etc. C’est… c’est vous qui les… donc qui les avez dessinées et donc qui les… qui les fabriquez ?
Alice : Oui, exactement.
Jessica : Parce que ça a l’air artisanal, hein.
Alice : Oui, oui. C’est… c’est moi qui fait tout. Enfin, j’imprime pas le tissu. Ça, ça a été d’ailleurs très difficile pour trouver quelqu’un qui pouvait me l’imprimer.
Jessica : Ouais.
Alice : Parce que je voulais que ce soit fait… fabriqué en Australie.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et je voudrais/je voulais vraiment que ce soit imprimé sur du tissu pour deux raisons. Pour la solidité. Parce qu’on a tous chez nos grand-mères ou dans nos maisons des jeux de société en carton qui sont assez vite abîmés finalement.
Jessica : Qui sont re-scotchés[15], même la boîte, ouais.
Alice : Exactement ! Et du coup, on peut pas le transmettre à la génération suivante et je trouve ça dommage.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et la deuxième raison, c’est parce que le tissu c’est léger et la plupart de mes clients, la majorité de mes clients achètent ce jeu pour l’envoyer à leurs amis ou à leur famille à l’autre bout du monde.
Jessica : Ah bah dis-donc c’est très… très gentil d’avoir pensé à leurs contraintes postales.
Alice : Bah oui !
Jessica : Ouais.
Alice : Voilà, donc j’avais… ces deux éléments dans mon cahier des charges qui étaient… pas faciles à remplir.
Jessica : Hm hm.
Alice : Parce qu’en fait les imprimeurs… ils impriment sur des tailles standard, pour imprimer sur des tee-shirts ou… ou des torchons[16]. Mais le jeu est beaucoup plus grand que ça donc…
Jessica : Ah oui, oui !
Alice : Voilà, il a fallu faire plusieurs prototypes avant d’y arriver.
Jessica : Hm hm. Hm hm. Et les… les petits jetons en bois… donc c’est toi qui les fais aussi manuellement… maintenant ou… ?
Alice : Alors… au début, c’est moi qui les faisais. Maintenant, j’ai trouvé quelqu’un qui me les… qui me les coupe et qui me les ponce comme ça, j’ai juste à… à tamponner le petit dessin dessus.
Jessica : Donc c’est toi qui a créé les illustrations alors ? Si j’ai bien compris.
Alice : Oui. Je voulais que le jeu soit beau et qu’on ait envie de l’accrocher au mur.
Jessica : Ah bah oui, il est magnifique hein ! Et puis alors sur ton… donc sur le… le site internet et le blog il y a un magnifique… c’est dans le logo je crois… donc c’est un… un cacatoès noir je crois.
Alice : Oui, oui.
Jessica : Qui est juste sublime. Bravo pour ça !
Alice : Ben merci. Ben ça, c’est la petite histoire, c’est parce que… pour mon premier marché, où j’ai vendu le… le jeu de l’Australie, j’avais dessiné sur une très grande planche de bois, qui fait un mètre cinquante de haut… j’avais dessiné ce cockatoo noir…
Jessica : Hm hm.
Alice : Banksia cockatoo ça s’appelle et… qui est endémique d’Australie… d’ailleurs on ne le trouve nulle part ailleurs dans le monde.
Jessica : Ouais.
Alice : Et tout le monde le trouvait tellement magnifique que je l’ai mis sur mon logo (rires). Voilà.
Jessica : Ben il est magnifique, ouais je confirme. Allez voir sur… est-ce que tu peux donner l’adresse du… de ton site ?
Alice : Mon site c’est www.parisbourke.com . Voilà tout simple… tout simplement.
Jessica : Voilà. Très bien. Alors donc il y a une version donc de… de « The Map Game »… donc d’Australie et puis une version donc avec la… la carte de France. Est-ce que… bon du coup t’as prévu de… de faire découvrir d’autres pays comme ça, d’autres versions au programme ?
Alice : Euh je sais pas, il faudrait que j’aille… j’aille vivre dans ce pays (rires).
Jessica : Ah oui ! Donc il faut vraiment que ce soit personnel…
Alice : Je… je trouve que c’est important de… de bien connaître le pays. Mais… oui pourquoi pas.
Jessica : Et alors sur le blog, il y a aussi beaucoup de… d’idées de bricolage très… très ingénieuses et très uniques.
Alice : Merci.
Jessica : Donc pour les… les parents qui ont des enfants, c’est vraiment formidable. Quelles sont tes… peut-être tes valeurs ou les… tes sources d’inspiration derrière ces… ces créations ?
Alice : Euh… mes sources d’inspiration, c’est d’abord d’utiliser toujours des beaux matériaux, donc du bois, du tissu. Et de pas trop utiliser tout ce qui est plastique. Parce que souvent quand on cherche des activités pour les enfants sur internet, on trouve du… ce qui s’appelle du « craft ».
Jessica : Oui.
Alice : Fait avec du papier ou des plastiques…
Jessica : Travaux manuels.
Alice : Oui.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et du coup, je… j’essaie de m’éloigner de tout ça et de toujours utiliser des… des beaux matériaux.
Jessica : Voilà. Donc pour des raisons esthétiques ou c’est… c’est… éthique ?
Alice : Des raisons esthétiques et tactiles aussi.
Jessica : Tactiles. Hm hm.
Alice : Et éthiques bien sûr. Qu’on puisse retransmettre… faire… faire passer l’objet fabriqué.
Jessica : Alors, est-ce que c’est toute la famille qui est aussi créative ou c’est… c’est plutôt toi… et ton mari ?
Alice : C’est plutôt moi mais mon mari aime beaucoup bricoler et il a fabriqué beaucoup d’étagères chez nous… même des lits… donc oui, il aime beaucoup travailler le bois.
Jessica : Oh super ! Et les enfants je suppose que donc ils adorent faire des activités manuelles avec toi ?
Alice : Exactement oui. On leur a offert une perceuse manuelle pour eux et ils étaient ravis.
Jessica : Ouh là là moi j’aurais peur de mettre une perceuse entre les mains de mes enfants mais je serai peut-être une maman trop… trop stressée je sais pas ! Ça va, c’est une… une perceuse pour enfants ?
Alice : Non, c’est pas pour enfants mais c’est manuel, donc il y a pas d’électricité, il faut juste tourner la manivelle pour que ça perce le bois.
Jessica : Ah d’accord, oui ! Quand tu as dit manuelle, j’imaginais sans fil[17].
Alice : Ah oui, non non !! (rires).
Jessica : Oui.
Alice : Non, non c’est pas électrique, c’est… enfin voilà, ça va au rythme de…
Jessica : Ah ils vont pouvoir faire des supers… des supers choses avec alors.
Alice : Ah oui !
[23 min 37 sec] – PART 4
Jessica : Alors est-ce que tu pourrais présenter un petit peu donc justement ta famille ? Quel âge… quel âge ont… ont tes enfants et puis qu’est-ce que chacun de vous… qu’est-ce que vous aimez ou… ou pas d’ailleurs ? Qu’on vous connaisse[18] un peu mieux.
Alice : Alors, mon fils à 10 (dix) ans maintenant et… ma fille à 7 (sept) ans et demi. Ils parlent… ils sont tous les deux bilingues, parce que… nous avons d’ailleurs la double nationalité maintenant.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et… mon fils aime beaucoup voyager. Il est toujours en train de demander : « Quand est-ce qu’on part encore en voyage ? ».
Jessica : Alors il veut aller où ?
Alice : Toujours aller camper, partir à l’aventure, prendre le train…
Jessica : Oh super ! Ouais.
Alice : C’est sa passion. Et ma fille, elle, aime beaucoup les travaux manuels. Donc elle est toujours en train de dessiner, elle a toujours un petit carnet avec elle. Elle dessine ce qu’elle voit et elle découpe du papier beaucoup. Voilà.
Jessica : Oh super ! Donc comme maman un petit peu hein.
Alice : Un peu oui.
Jessica : Ouais, ouais. Et donc par rapport à leur… donc tu dis qu’ils sont totalement bilingues… donc ton mari est français.
Alice : Oui, mon mari est français aussi.
Jessica : Okay.
Alice : Ils sont devenus bilingues, bah très facilement en fait. Ma fille est née ici donc avec les… les amis, on parle seulement anglais.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et on essaie de parler seulement français à la maison. Mais ça, c’est pas toujours facile.
Jessica : Voilà, c’est ce que j’allais demander. Ah vous… même entre Français ? Parce que bon, nous on est dans un couple mixte donc c’est vrai qu’il y a… il y a les deux langues…
Alice : Ah oui !
Jessica : Mais vous êtes tentés de parler anglais entre vous aussi ?
Alice : Eh oui ! Et il y a des matins les… les enfants commencent à jouer ensemble et ils se parlent en anglais.
Jessica : Ouais.
Alice : Directement ou… de temps en temps en français. Et c’est vrai que quand on passe plusieurs années à l’étranger, on oublie des mots aussi. Des mots français. Quand je fais ma liste de courses…
Jessica : Oui.
Alice : Je me dis « zucchini », qu’est-ce que c’est déjà en français ? Comment on dit « zucchini » ? (rires).
Jessica : Alors le mot…
Alice : Je cherche le mot « courgette » !
Jessica : Le mot « courgette » en anglais existe quand même !
Alice : C’est vrai ?
Jessica : Oui, oui oui. Mais je sais pas si on l’utilise vraiment en…
Alice : Ah oui !
Jessica : En Australie mais… il y a d’autres pays anglophones où on dit pas « zucchini » mais « courgette ».
Alice : Ah je savais pas ça !
Jessica : Et le même avec « aubergine ». Moi d’ailleurs quand j’ai appris mon… le vocabulaire à l’école, qu’on faisait les fruits et les légumes… j’avais appris « aubergine »…
Alice : Et pas « eggplant »?
Jessica : Non, je connaissais pas jusqu’à… j’ai habité à… La Trinité et Tobago donc… Trinidad and Tobago, c’est un… un pays anglophone et…
Alice : Hm hm.
Jessica : Et voilà j’entendais « eggplant, eggplant »… qu’est-ce que c’est « eggplant » ? Ah mais c’est une aubergine ! Donc oui il y a des… il y a des mots qui changent en fait selon les… les pays hein.
Alice : Ah oui ! Oui, oui.
Jessica : Finalement. Ouais. Oui, donc c’est… il y a eu quand même un long chemin de parcouru… que ça soit au sens propre ou au sens figuré… donc par rapport à l’anglais et…
Alice : Tout à fait.
Jessica : Et votre expatriation, ouais.
Alice : Tout à fait.
Jessica : Alors, oui pour le festival français… donc c’est la… c’est la première fois que vous… que vous allez le faire, comment est-ce que vous… vous vous préparez ?
Alice : Alors déjà j’essaie d’avoir… un bon stock.
Jessica : De jeux ?
Alice : Un bon stock de jeux à vendre. Surtout des jeux français évidemment.
Jessica : Oui, oui c’est vrai.
Alice : Mais aussi des jeux australiens pour les Français qui ont envie… de faire des cadeaux pour Noël.
Jessica : Hm hm, c’est juste avant Noël, c’est très pratique, c’est vrai !
Alice : C’est ça, c’est pratique.
Jessica : Ouais.
Alice : Voilà, j’ai ma dé/la décoration de… de mon stand qui… ça y est, j’ai déjà une idée de comment je vais le faire donc…
Jessica : Qui est prête, ouais. Et donc… en se rendant au… au festival français, on pourra donc te rencontrer toi Alice et tu seras… est-ce que tu seras avec ta petite famille ?
Alice : Bah peut-être. Peut-être. Pas les trois jours mais… peut-être le samedi, ils seront tous là.
Jessica : D’accord, super ! Donc si vous écoutez et que vous êtes dans la région de… de Melbourne entre le 20 (vingt) et le 22 (vingt-deux) novembre, donc c’est le vendredi, samedi et dimanche… donc allez à Como House and Garden, c’est à South Yarra au… au festival français et puis passez dire bonjour à Alice !
Alice : Avec plaisir !
Jessica : Je passerai ! Définitivement, ouais.
Alice : Et vous pourrez même jouer, d’ailleurs. On installera des tables et vous pourrez jouer au « Map Game ».
Jessica : Ah bah super ! Là, il faut pas me le dire deux fois ! (rires). Oui, on disait, juste un petit peu avant l’enregistrement que… ben voilà, la… quand j’ai… quand j’ai trouvé ton site, ça a joué sur ma corde sensible[19] parce que je suis une grand fan de… de jeux de société également. Donc, vous jouez à des… à des jeux de plateau[20] aussi chez vous ou vous jouez plutôt à créer vos jeux ?
Alice : Oui, on… Alors à les créer, beaucoup.
Jessica : Ouais.
Alice : Mais on organise… avec d’autres familles des soirées jeux. Parce que finalement jouer c’est assez universel.
Jessica : Oui.
Alice : Même si on parle pas la même langue.
Jessica : Hm hm.
Alice : Et c’est important pour les enfants mais je pense que c’est aussi important pour les adultes. D’ailleurs il a été prouvé que ça augmente la productivité et la collaboration au travail.
Jessica : Ah c’est vrai ?
Alice : Oui, oui oui. Donc…
Jessica : Ah oui ! Ça renforce l’esprit d’équipe aussi peut-être…
Alice : Exactement.
Jessica : Ça fait travailler les méninges.
Alice : Ouais.
Jessica : Ouais. Ouais, ouais. Et puis le jeu… est aussi bien sûr très « socialisateur » mais ce qui est intéressant, quand on introduit les… les premiers jeux aux enfants, c’est de… un petit peu les règles qui sont des règles de vie donc attendre son tour… respecter les règles du jeu, sans tricher etc.
Alice : Eh oui, oui. Et les enfants apprennent beaucoup que le… le succès, ça vient aussi après… après plus/après plein d’erreurs ou… et que dans la vie, tout ne dépend pas de nous finalement.
Jessica : C’est vrai. C’est vrai, très bien, ouais, ouais, ouais. Bonne observation. Sur les jeux de stratégie oui, ça peut être lié à des… des mauvais choix. Mais après sur les jeux…
Alice : Bah les jeux avec les dés, c’est… il y a… il y a aussi une part de hasard
Jessica : Une partie de hasard. Et puis quelques fois, on retourne à la case départ.
Alice : Exactement.
Jessica : Et on recommence.
Alice : Et on recommence.
Jessica : Oui, donc en fait il y a toute une symbolique. Aimer jouer, c’est pas seulement aimer ne rien faire finalement. C’est être très actif hein.
Alice : Ah oui ! Tout à fait.
Jessica : Bon bah alors merci beaucoup Alice de… de t’être prêtée à l’interview pour French Voices. On se donne rendez-vous au mois de novembre à Paris To Provence.
Alice : Bah merci, c’était avec plaisir.
Jessica : Oh ben moi de même. Et puis bonne préparation surtout pour ce… ce tout premier festival. Bonne chance !
Alice : Merci beaucoup Jessica !
Jessica : Au revoir, à bientôt !
Alice : Au revoir !