Discover New Caledonia (Part 1)
[05 min 30 sec] – PART 1
Jessica : Bonjour Franck !
Franck : Bonjour Jessica !
Jessica : Bonjour ! Tu es responsable d’accueil à l’office de tourisme de Nouméa. Alors tout d’abord, merci beaucoup d’avoir accepté de me consacrer un petit peu de temps pour présenter aux auditeurs de French Voices le territoire de la Nouvelle Calédonie. Une question que je me posais pour commencer en… en préparant donc l’interview : comment est-ce qu’on appelle les habitants de Nouvelle Calédonie et les habitants de Nouméa ?
Franck : Alors les habitants de Nouvelle Calédonie sont appelés les Calédoniens[1].
Jessica : Hm hm.
Franck : Et les habitants de Nouméa eh bien, les Nouméens.
Jessica : Nouméens, d’accord.
Franck : Voilà.
Jessica : Et toi tu es Nouméen ? Tu es né à Nouméa ?
Franck : Alors, je suis Nouméen, voilà, je suis né à Nouméa, j’ai grandi à Nouméa et je vis actuellement à Nouméa, oui.
Jessica : D’accord. Et donc aujourd’hui tu fais découvrir Nouméa aux…
Franck : Tout à fait, voilà.
Jessica : D’ailleurs, la Nouvelle Calédonie, c’est un territoire qui est assez méconnu donc même pour nous Français de… de métropole. Si on me dit Nouvelle Calédonie, je pense… seulement… j’ai seulement une image d’un bel archipel avec un… un lagon ou une belle plage (rires). Donc il faut absolument nous… nous en dire plus. Est-ce que on pourrait commencer par situer la Nouvelle Calédonie sur… sur la carte du monde ?
Franck : Oui, alors… quand on prend sa grande carte en fait et on voit que… enfin, on essaie de regarder un peu au niveau de l’océan Pacifique, on distingue… ce grand archipel l’Australie…
Jessica : Hm hm.
Franck : Voilà, donc… la Nouvelle Calédonie, on peut dire qu’elle est située à 1500 (mille cinq cents[2]) kilomètres en fait à l’est de l’Australie, et on va dire également à 2000 (deux mille) kilomètres au nord de la Nouvelle Zélande, voilà. Juste pour situer un peu la Nouvelle Calédonie. Donc entre l’Australie et la Nouvelle Zélande.
Jessica : Dans les… dans les tropiques, en fait.
Franck : Voilà dans les tropiques, tout à fait.
Jessica : Et… la distance par rapport à la France métropolitaine, tu la connais ?
Franck : Alors, généralement, on dit 22.000 (vingt-deux mille) kilomètres.
Jessica : Ouf ! Ouais, ça fait…
Franck : C’est près de 17.000 (dix-sept mille) kilomètres mais bon généralement ici, en Nouvelle Calédonie, on dit 22.000 (vingt-deux mille) kilomètres quoi.
Jessica : Ah bon, qu’est-ce qui expliquerait cette différence assez importante ?
Franck : C’est… c’est juste, c’est plus joli à dire 22.000 (vingt-deux mille) que 17.000 (dix-sept mille) je pense (rires).
Jessica : Ah bah c’est plus joli donc on s’arrange avec les nombres !
Franck : On s’arrange voilà.
Jessica : Alors, qui sont les… les ancêtres de la… la Nouvelle Calédonie, ces premiers habitants ?
Franck : Alors, ben les premiers habitants, je dirais, le peuple… le peuple premier en fait, le peuple autochtone…
Jessica : Hm hm.
Franck : C’était donc les… les Mélanésiens, qu’on appelle aujourd’hui Kanaks[3] en fait.
Jessica : Hm hm.
Franck : Kanak, bah c’est… on pourrait dire que c’est un mot qui vient à l’origine de… c’est un mot d’origine hawaïenne on va dire. Et ça forme en fait le peuple autochtone de la Nouvelle Calédonie. Voilà.
Jessica : Et aujourd’hui dans la… dans la population et dans la culture de la Nouvelle Calédonie, ils occupent quelle place ces Kanaks, ils sont toujours très présents ?
Franck : Alors… tout à fait. Donc les… la population kanak est très présente en Nouvelle Calédonie… je dirais en pourcentage, je dirais environ 41 % (quarante et un pour cent) à peu près de la population…
Jessica : Ah oui !
Franck : Calédonienne, voilà.
Jessica : Hm hm.
Franck : Ensuite, il faut savoir que la Nouvelle Calédonie en fait, c’est un melting pot de populations… il y a eu pas mal de colonisations de peuplements donc du coup, ce qui fait que… en fait, ça fait de la Nouvelle Calédonie un territoire un peu… on va dire… mélangé on va dire. Donc..
Jessica : Ouais.
Franck : Donc, on a… à la base, on a le peuple kanak. Ensuite, on a la population d’origine européenne. Euh…
Jessica : Hm.
Franck : Donc… les métropolitains et d’autres… d’autres populations en fait d’Europe. Ensuite, nous avons également donc des Indonésiens, voilà. Des peuples d’Indonésie. Des Vietnamiens, des Japonais, des peuples de la Polynésie aussi…
Jessica : Hm hm.
Franck : Qui est située juste à côté, en fait. Essentiellement on va dire wallisienne, Wallis et Futuna, Tahiti… Donc quand on reprend en fait sa grande carte en fait, on peut essayer de distinguer un peu Wallis et Futuna, Tahiti, l’Indonésie et tout. Et en fait, ça forme le peuple de la Nouvelle Calédonie. Alors, bien sûr, ils sont pas arrivés là tous en même temps, il y a eu plusieurs vagues d’immigration en fait, qui ont fait que… ben la Nouvelle Calédonie aujourd’hui est assez, on va dire… métissée.
Jessica : Oui. Donc métissée, voilà au niveau des origines et je suppose, alors qu’il y a beaucoup de langues qui sont présentes sur le territoire, même encore aujourd’hui ?
Franck : Oui, tout à fait. Tout à fait.
Jessica : Ouais.
Franck : Alors en fait, ben… à la base déjà il y a… alors, il y a la langue française, qui est notre langue on va dire officielle, hein.
Jessica : Officielle, ouais. Ouais.
Franck : On va dire ça. Donc du coup, on l’apprend dès la naissance du coup.
Jessica : Hm hm.
Franck : Ensuite, chaque peuple a sa propre… son propre, comment on pourrait dire, dialecte en fait.
Jessica : Oui.
Franck : Là, je parle de la population kanak avant tout, donc on… faut savoir qu’il y a plusieurs dialectes… qu’on soit du nord, du sud, de l’ouest, de l’est, ou bien des îles autour de la Nouvelle Calédonie, donc chacun aura son.. son propre dialecte. Ensuite, vous avez bien sûr les différentes populations qui auront également leur propre langue on va dire maternelle.
Jessica : Oui, voilà, donc tous les… toutes les personnes issues de l’immigration…
Franck : Tout à fait.
Jessica : Qui continuent à préserver… d’accord. Et d’ailleurs, toi tu parles d’autres langues alors, à part le français ?
Franck : Bah non, en fait, à part le français, comme je suis d’origine européenne du coup, voilà donc…
Jessica : Ah ok.
Franck : ll y aura que… que le français et puis… bien sûr, avec l’école, ben on apprend l’anglais et du coup je me suis perfectionné en anglais du coup. Voilà.
Jessica : Hm hm. Oui, je me demandais si les… les gens parlaient beaucoup anglais, je pense à des… par exemple, si on visite la Nouvelle Calédonie et qu’on a un niveau de français très basique, est-ce qu’on peut quand même s’en sortir avec l’anglais ?
Franck : Oh oui ! Oui, oui !
Jessica : Ouais ?
Franck : La plupart des gens ici en Nouvelle Calédonie ne parlent… ne pratiquent pas beaucoup l’anglais mais généralement quand nous avons des touristes… on va dire australiens ou néo-zélandais, ils arrivent quand même à se faire comprendre, soit avec des gestes, ou avec des mots qu’ils ont appris à l’école. Et du coup, bon c’est original mais c’est ce qui fait en fait le charme de la Nouvelle Calédonie. Je dirais.
Jessica : Bon et puis s’ils ont vraiment un gros problème, ils peuvent aller te voir à l’office de tourisme.
Franck : Oui, voilà, c’est ça, c’est ça ! (rires).
[12 min 36 sec] – PART 2
Jessica : Alors, justement pour le tourisme, donc on imagine qu’on a une semaine…
Franck : Oui.
Jessica : Donc sept jours de… de vacances à passer en Nouvelle Calédonie, qu’est-ce que tu recommandes[4] ? Qu’est-ce qui te vient à l’esprit en premier au niveau des sites naturels, culturels et aussi des activités à faire ?
Franck : Alors, je dirais qu’en fait, dans un premier temps, quand on arrive, forcément ben on passe par la capitale : Nouméa.
Jessica : Hm hm.
Franck : Euh je dirais qu’on peut visiter la capitale en une journée…
Jessica : Ah oui, c’est petit !
Franck : Oh oui, enfin… ça… ça a l’air grand en fait. Mais forcément enfin… le Nouméa touristique, il est assez petit. En fait, ça représente… genre le centre de la ville…
Jessica : Hm hm.
Franck : Et en fait, après on va jusqu’à la partie Sud en fait. Et c’est ce qui pourrait représenter le Nouméa touristique. Voilà.
Jessica : Ouais, ouais.
Franck : Alors, on a des… on a des endroits-phare[5] en fait, comme les baies de Nouméa. Des baies, on va dire, essentiellement composées de plages. Des plages de sable blanc en fait.
Jessica : Hm hm.
Franck : Que sont la baie de l’Anse Vata, la baie des Citrons, et puis moins connue mais très originale aussi la baie du Kuendu Beach aussi. En fait, le Kuendu Beach est situé… si on regarde un plan de Nouméa, est situé sur la presqu’île de Nouville. En fait, Nouville à la base[6], c’était une île à l’époque en 1854 (mille huit cent cinquante-quatre), c’était une île à part entière et on l’appelait, l’île Nou, voilà.
Jessica : Ouais.
Franck : Et c’est vrai que quand on visite donc Nouméa, on a tendance à faire déjà dans un premier temps les baies, à se promener en fait en voiture, on fait… Anse Vata, baie des Citrons, on remonte un peu au niveau du centre-ville, on flâne dans les rues. Parce que le centre-ville de Nouméa en fait, il est quadrillé et du coup, c’est très facile d’accès. On peut même se garer et facilement faire le centre-ville à pied, c’est très agréable.
Jessica : Hm hm.
Franck : On a la Place[7] des Cocotiers aussi, un endroit phare du centre-ville, où donc on a pas mal d’animations, voilà, proposées pour… que ce soit pour les touristes comme pour les locaux. On a également pas mal de[8] centres d’intérêt comme les points de vue…
Jessica : Hm hm.
Franck : Alors, des points de vue phare comme… je pourrais citer le point de vue du Ouen Toro, en fait, c’est à l’Anse Vata, et c’est un point de vue en fait qui permet d’observer la baie de l’Anse Vate, baie des Citrons, en hauteur. Et elle permet d’avoir un aperçu aussi sur les îlots qui bordent la ville de Nouméa en fait. C’est très… très joli.
Jessica : Hm hm. Et une fois qu’on a donc passé cette journée à Nouméa, qu’est-ce que tu recommanderais pour le reste du séjour ?
Franck : Alors en fait ben, dans un premier temps, les gens en fait, ce que je conseille, c’est de… de pouvoir remonter un peu dans la partie Nord, voilà. Euh… ce que je conseille en premier lieu, c’est de visiter en fait toute la région de la Foa, et puis aller un petit peu plus loin, Bourail, en une journée, ça peut se faire. Donc, la côte ouest, en fait, pour s’imaginer, on part de Nouméa, et on va longer toute la côte ouest pour arriver du côté de Bourail à deux heures de route. Et avant d’arriver à Bourail en fait, on a la… la petite commune de La Foa, c’est une… on pourrait dire une région touristique phare de la côte ouest, où là on va trouver des petites cascades, des petits… pas mal de… de fermes auberges, des coins où on peut aller visiter des tribus[9]…
Jessica : Hm hm.
Franck : Pas mal de belles plages aussi. Donc c’est vrai que… c’est très… c’est divers et varié. Mais c’est très… c’est très joli. Ensuite, on peut remonter, donc une fois qu’on a fait un peu La Foa, Farino, Moindou, ça c’est la région de La Foa. Après on peut remonter du côté de Bourail, où là les… les endroits phare ben c’est… alors, on ne visite pas Bourail sans avoir vu donc le… le bonhomme de la Roche Percée. Ça, c’est une curiosité en fait à Bourail, c’est un… c’est une roche en fait sculptée on va dire avec l’érosion et tout ça. Les vagues…
Jessica : Ah donc sculptée naturellement ?
Franck : Naturellement voilà. Et…
Jessica : Ouais, ouais.
Franck : Et donc on ne visite pas Bourail sans avoir vu donc le bonhomme de la Roche Percée, sans avoir été à la plage de Poé, une plage de sable blanc en fait très jolie, qui s’étend sur à peu près on va dire 17 (dix-sept) kilomètres, voilà.
Jessica : Ah, c’est une grande plage, ouais, ouais.
Franck : Ah oui, oui, carrément.
Jessica : Donc, le mieux pour… pour visiter, c’est de louer une voiture, ou il y a un bon système de bus, un chauffeur privé ?
Franck : En fait… alors, en fait ce que moi je conseille, c’est si les gens ont peu de moyens, c’est de carrément louer son propre véhicule hein…
Jessica : Hm hm.
Franck : Et de pouvoir voilà, sillonner la Nouvelle Calédonie comme bon leur semble en fait. Parce que c’est vrai que il y a des systèmes de bus mais ces bus-là en fait, si vous voulez, ils… ils vont de villages en villages. Et… il y a qu’un bus par jour.
Jessica : Ah oui ! Donc on est vraiment donc soumis à l’emploi du temps… enfin, ouais aux horaires du bus.
Franck : Tout à fait, donc en fait ce que je conseille réellement en fait, c’est de prendre… de louer un véhicule du côté de Nouméa et puis après de remonter la Nouvelle Calédonie, comme ça, en ayant un petit itinéraire de prévu et tout ça.
Jessica : Hm hm.
Franck : Ce que je conseille également aussi, c’est de pouvoir emprunter les… les tours-opérateurs, les tours privés en fait.
Jessica : Ouais, les tours organisés ?
Franck : Les tours organisés, voilà.
Jessica : Ouais.
Franck : Qui permettent… soit à la journée, soit sur deux jours, de pouvoir visiter bon nombre de… de sites naturels et culturels de la… de la Nouvelle Calédonie.
Jessica : Hm hm.
Franck : Ça, je trouve que c’est un bon moyen aussi… de pouvoir avoir un… comment ? Un guide en fait local, qui puisse vous faire visiter… je dirais pas la Nouvelle Calédonie, mais sa Nouvelle Calédonie. Comment lui, il voit la Nouvelle Calédonie et… voilà, ce qu’il pourra nous faire… ressentir quoi. Ce que lui il ressent, on le ressentira aussi. Donc c’est ce que je conseille également. Voilà.
Jessica : C’est très beau expliqué comme ça, pas la Nouvelle Calédonie, mais sa Nouvelle Calédonie, j’aime beaucoup.
Franck : Voilà, ouais j’aime bien. (rires).
Jessica : (rires) Et d’ailleurs, la… la meilleure[10] période pour voyager, ça serait quoi ?
Franck : Alors, ici, enfin… c’est, c’est… enfin… comment on pourrait dire… il y a pas vraiment de période.
Jessica : Il y a pas de saisons en particulier ?
Franck : Ouais, il y a pas de vraiment de saisons parce que… enfin, quand on dit que… enfin, quand on dit chez nous qu’on a froid, il fait genre 22 (vingt-deux), 23 (vingt-trois) degrés.
Jessica : Oui.
Franck : Alors, c’est que voilà, pour un Métropolitain[11] ou bien pour quelqu’un qui vient de l’extérieur, ça reste relativement euh… chaud quoi en fait (rires). Donc du coup, c’est vrai que en fait, enfin la bonne période chez nous, c’est… alors, novembre, décembre, janvier, février…
Jessica : Ouais.
Franck : Voilà, toute la fin de l’année là, et le début de l’autre année en fait, qui coïncide avec les vacances scolaires ici en Nouvelle Calédonie…
Jessica : Hm hm.
Franck : Mais qui coïncide aussi avec… on pourrait dire, l’été. Voilà, l’été en Nouvelle Calédonie.
Jessica : Hm hm. Mais vous avez une saison des pluies également ?
Franck : Oui, alors la saison des pluies, généralement c’est septembre. Voilà, septembre, la saison des pluies, euh… donc c’est vrai que là, il pleut relativement… pratiquement tous les jours du coup (rires).
Jessica : Ouais. Donc c’est peut-être un problème pour visiter pendant cette période alors, c’est peut-être pas idéal ?
Franck : Ouais, voilà. En fait… enfin, il pleut sans vraiment pleuvoir. Il y a… il y a quelques fois des grosses précipitations, mais bon il peut y avoir des précipitations sur une journée, deux journées. Et ensuite, ça va, quoi. Le soleil revient donc… c’est l’idéal en fait.
[21 min 20 sec] – PART 3
Jessica : Alors, on a parlé de la meilleure période pour voyager, tu as fait tes recommandations aussi peut-être donc les… les moyens de visiter donc l’île par rapport aux transports… Est-ce que tu aurais un ou deux autres conseils pour profiter au mieux de son séjour en Nouvelle Calédonie, des petites astuces qu’on pourrait peut-être ne pas connaître ?
Franck : Hm… Alors qu’est-ce que je pourrais vous dire ? (rires)
Jessica : Je sais pas, pour trouver des… des repas à bon coût, ou pas se faire arnaquer, je sais pas au niveau des souvenirs ou… ?
Franck : Ah oui, alors… ben en fait, parlons-en parce que… enfin, au niveau des repas là…
Jessica : Ouais.
Franck : Je sais que la Nouvelle Calédonie en fait, elle est axée sur tout ce qui est nourriture en fait…
Jessica : Ouais, qu’est-ce que ça serait la nourriture ?
Franck : Ben en fait, on a notre plat traditionnel qui est euh… le bougna en fait.
Jessica : Bougna, d’accord.
Franck : Voilà, bougna.
Jessica : Qu’est-ce que c’est ?
Franck : Enfin c’est bougna mais on l’écrit B-O-U-G-N-A (rires).
Jessica : Ouais, ouais.
Franck : Alors, en tant que plat traditionnel en fait… grossièrement, c’est un… c’est… ce sont des légumes locaux en fait…
Jessica : Hm hm.
Franck : Taro, igname, patate douce, manioc… voilà.
Jessica : Hum.
Franck : Mélangés à du lait de coco.
Jessica : Hum. Comme un curry un peu ?
Franck : Voilà, en fait. Et cuits dans… cuits dans des feuilles de banane.
Jessica : Ouais.
Franck : Mais en fait cuits dans un four traditionnel. C’est-à-dire qu’on fait un trou dans la terre, un peu comme ils pourraient le faire en Nouvelle Zélande, en Australie.
Jessica : Ah ouais !
Franck : On fait un trou dans la terre en fait et on… on met le bougna, la préparation en fait. Donc, ces légumes… que l’on agrémente de… donc de lait de coco. On y met souvent donc… alors soit du poulet ou du poisson, ou des fruits de mer, voilà. Et tout ça en fait, on va l’arranger de sorte, de pouvoir le plier et l’arranger dans des feuilles de banane, et tout ça, on va le mettre dans… dans le trou qu’on aura creusé et on mettra des pierres chaudes dessus. Et ça va cuire…
Jessica : Hm hm.
Franck : Ca va cuire, on va dire royalement (rires), pendant une demi-journée à peu près.
Jessica : Ah oui, c’est très long. Ouais.
Franck : Voilà, et donc du coup, quand on ressort, ben forcément on a tous ces légumes là, qui se sont imprégnés du lait de coco et… avec la viande. C’est… c’est énorme[12] quoi. C’est un truc à venir déguster et à essayer quand on vient en Nouvelle Calédonie.
Jessica : Ah, ça a l’air vraiment pas mal. Mais alors qu’est-ce que tu voulais nous… nous dire justement comme conseil au niveau culinaire ? T’allais… t’allais dire quelque chose…
Franck : Oui, alors en fait, il y a pas… il y a pas beaucoup de… de petits… on va dire restaurants qui proposent des… des plats locaux.
Jessica : Ouais.
Franck : Voilà, on en a en… on en a à peu près trois ou quatre en fait sur Nouméa, je dirais.
Jessica : Hm hm.
Franck : Voilà, donc c’est vrai que le… le touriste, quand il débarque à Nouméa et qu’il veut manger le plat traditionnel, donc il y a deux ou trois restaurants qui le servent et ensuite, il faut vraiment sortir de Nouméa, aller du côté de La Foa, de Bourail, ou bien du côté de la… je dis la province Nord parce que… la Nouvelle Calédonie est on va dire découpée, si je puis dire…
Jessica : Ouais.
Franck : En trois collectivités qu’on appelle provinces. Donc il y a la province Sud, la province Nord et la province des Îles Loyauté. Et donc c’est vrai que quand on veut déguster le bougna, voilà, il faut vraiment sortir de… de la capitale, voilà.
Jessica : Donc il faut se donner la peine de rechercher pour pouvoir découvrir et…
Franck : Voilà, tout à fait.
Jessica : Et déguster. Une question donc sur la vie euh… typique locale, enfin je dirais même traditionnelle. Sur le site de l’office du tourisme de Nouméa que je mettrai dans les… les show notes, il y a un document alors qui est anglais, qui s’appelle « costumary gestures »…
Franck : Oui.
Jessica : Et il s’agit de… alors, ça explique « making custom ». Alors, déjà comment on va dire en français et puis est-ce que tu pourrais expliquer ce que c’est ?
Franck : Alors en fait, c’est ce qu’on dit en français le… le geste coutumier.
Jessica : Geste coutumier. D’accord.
Franck : Voilà. En fait, il faut savoir que dans… dans la tradition mélanésienne kanak… donc ils font ce qu’on appelle le geste coutumier. Un peu comme nous en métropole ou bien dans d’autres pays, lorsqu’on va chez quelqu’un, on emmène une bouteille de vin ou un bouquet de fleurs…
Jessica : Oui.
Franck : Donc là en fait, c’est à peu près la même symbolique mais tournée en version on va dire traditionnelle kanak. Donc c’est un morceau de… d’étoffe, qu’on appelle le manou ici. Souvent, on l’appelle aussi paréo…
Jessica : Hm hm.
Franck : Sur lequel on va placer donc un petit billet de… de banque…
Jessica : Hm hm.
Franck : 500 (cinq cents) francs ou 1000 (mille) francs SFP.
Jessica : Alors, SFP, c’est… ?
Franck : Ouais, c’est Pacifique pardon. (rires)
Jessica : Ah d’accord !
Franck : Voilà je dis 1000 (mille) francs Pacifique ou 500 (cinq cents) francs Pacifique. Voilà.
Jessica : Ouais.
Franck : Selon ce qu’on a sur nous. Et ensuite, généralement on met un paquet de cigarettes, mais souvent ben comme moi, je suis pas pour le fait de consommer le tabac…
Jessica : Ouais.
Franck : Donc je préfère mettre souvent un pochon de riz ou un pochon de sucre.
Jessica : Hm hm.
Franck : Voilà, des choses qui pourront être utiles à la tribu en fait. Et ce geste-là, on le présente soit au chef de la tribu ou au représentant de la tribu dans laquelle on va… nous allons, en fait. Dans la tribu dans laquelle on va visiter, quoi.
Jessica : Donc, ça c’est quand on passe sur un lieu où il y a une tribu en fait ?
Franck : Voilà, tout à fait, ouais.
Jessica : Hm hm.
Franck : C’est quand on passe dans un lieu où il y a une tribu et également lorsque l’on va… lorsque l’on est invité euh… chez des habitants de… de Nouvelle Calédonie en fait.
[26 min 41 sec] – PART 4
Jessica : D’accord, ok. Et… alors, une question… une dernière question pour… pour clore un petit peu cette interview donc on… on a bien compris que on… on parle français en Nouvelle Calédonie, c’est un territoire qui est… qui est lié à la France mais qui a un statut particulier. Je me demandais, quel est votre lien avec la France donc est-ce que vous vous sentez aussi français ou bien est-ce que c’est si loin et vous vous définissez avant tout et peut-être même seulement comme calédoniens ? Quel est votre sentiment identitaire ?
Franck : Je dirais qu’au niveau sentiment identitaire, il y a vraiment… comment on pourrait dire… il y a vraiment une demande parallèle en fait.
Jessica : Ouais.
Franck : Si vous voulez, il y a des gens qui vont se sentir euh… à 100 % (cent pour cent) français… qui vivent pour une Nouvelle Calédonie dans la France. Et puis il y en a d’autres en fait qui… qui pensent que la Nouvelle Calédonie en fait, elle peut se suffire à elle-même, elle peut être indépendante et en fait, ne plus dépendre de la France.
Jessica : Hm hm.
Franck : Donc c’est vrai qu’il y a vraiment deux aspects en fait euh… et souvent ben là on.. comment on pourrait dire… on milite pour un… pour un vivre ensemble en fait.
Jessica : Hm hm.
Franck : Qu’il y ait ces deux… ces deux demandes parallèles finalement, les Calédoniens ben ils s’en… on pourrait dire… ben il s’en fichent[13] un peu, je sais pas si j’ai le droit de dire ça mais…
Jessica : Si, si, si, si, t’as le droit, ouais.
Franck : Ouais, ils s’en fichent un peu parce que eux ce qui veulent, c’est vivre ensemble en fait et du coup…
Jessica : Hm hm.
Franck : Et du coup, il y a un hymne en fait, qui… qui… comment qui… je sais pas…
Jessica : Qui est chanté…
Franck : Voilà, qui est chanté. En fait, c’est un… c’est un chef de chœur, à l’époque, je me souviens, qui avait fait ça, c’était dans les années 90[14]-2000 (quatre-vingt-dix – deux mille)…
Jessica : Ouais.
Franck : Il s’appelait Plamen Tzontchev. Bon, son nom vous dira certainement pas grand-chose en fait, c’était un chef de chœur bulgare que j’avais rencontré à l’époque où je travaillais au Centre d’Art donc… à Nouméa.
Jessica : Ouais.
Franck : Et donc, ce… ce chef de chœur avait composé un hymne qui disait : « Soyons unis, devenons frères » en fait.
Jessica : Hm hm.
Franck : Et son refrain, il était chanté à la fois en français et en langue vernaculaire et tout ça, en polynésien. C’est vraiment un… quelque chose de fort, voilà.
Jessica : Ah oui, ça doit être très beau. Ouais, est-ce que tu as le titre de cet hymne ? Peut-être que je pourrais l’ajouter dans les notes ?
Franck : Je crois que c’est : « Soyons unis, devenons frères », je crois que c’est ça en fait.
Jessica : C’est le titre ? D’accord, je vais regarder ça sur… sur internet[15]. Très bien. Bon, alors je pense que je vais… on… je vais devoir te laisser travailler… tu es à l’office de tourisme en ce moment donc…
Franck : Oui, en fait… je suis l’accueil là en ce moment donc je renseigne les gens et en même temps, je vous parle… non je plaisante (rires).
Jessica : J’ai vu… j’ai vu, t’étais[16] dans le bureau en chemise, en chemise un petit peu hawaïenne hein finalement, enfin tropicale en tout cas.
Franck : Voilà ! (rires).
Jessica : Et alors, d’ailleurs si les… les auditeurs de French Voices passent en Nouvelle Calédonie donc… allez dire bonjour à Franck, passez à l’office…
Franck : Je serais vraiment ému et… à la fois ému et heureux en fait de pouvoir vous accueillir en Nouvelle Calédonie… et de…
Jessica : Ah ouais.
Franck : Et de vous accueillir dans mon… dans mon modeste petit office de tourisme. Mais je vous apprendrai pas mal de choses en fait donc…
Jessica : Ouais, ouais. Franck, il est super sympa, il a accepté tout de suite de… de faire l’interview pour French Voices et… donc allez le voir et dites que vous venez de la part de Jessica ou de French Voices.
Franck : Ouais, avec plaisir, avec plaisir.
Jessica : Est-ce que tu pourrais rappeler l’adresse du… du site de l’office de tourisme ?
Franck : Oui, alors donc le site de l’office de tourisme, c’est le : www.office-tourisme.nc
Jessica : Voilà. Et je le mettrai aussi dans les… dans les show notes.
Franck : Voilà, et nous avons également… enfin, pour celles et ceux qui le souhaitent un… une page Facebook voilà.
Jessica : Ah oui !?
Franck : Voilà, donc c’est Office de Tourisme de Nouméa. Voilà, donc je… j’invite les gens à « liker » et de pouvoir voir un peu ce qu’on fait au niveau tourisme du côté de Nouméa.
Jessica : Voilà, « likez, likez » et allez voir des… des photos. Et puis, bah je te remercie beaucoup Franck.
Franck : Bah avec plaisir et s’il y a d’autres sessions, ce sera volontiers, volontiers.
Jessica : Il y a pas de problème, on pourra reparler de la Nouvelle Calédonie.
Franck : Je suis devenu accro[17] aux…
Jessica : Aux podcasts ?
Franck : Ouais, aux podcasts, voilà.
Jessica : Ah c’est vrai ?
Franck : Ouais, carrément (rires).
Jessica : Ouais, super un auditeur de plus ! Ça, ça mérite bien un « like » sur Facebook déjà. Bon à bientôt Franck. Merci beaucoup.
Franck : Merci beaucoup, merci.
Jessica : Au revoir.
Franck : Au revoir.