Backstage look at Melbourne’s Tram Network!
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PART 1
Jessica : Bonsoir Matthieu ! Matthieu, tu es là ?
Matthieu : Bonsoir ! Oui.
Jessica : Oui, tu es là, oui (rires). Ça va bien ?
Matthieu : Ouais, ça va. Et toi ?
Jessica : Ça va, ça va. Un petit peu fatiguée de la journée avec le bébé mais elle dort maintenant donc j’espère qu’elle va dormir pendant la petite demi-heure[1] de cette interview. Alors, toi, tu es le… le compagnon d’Aurélie ou L. Shena qu’on a reçue sur French Voices il y a très peu de temps en fait et qui présentait… elle écrit des… des romans fantasy, donc romans fantastiques[2]. Et donc elle t’a embarqué dans l’aventure des… des podcasts, tu vas nous parler un petit peu de… de ta profession. Mais, d’abord, comme tu vis à Melbourne, comme nous, est-ce que tu pourrais nous dire d’où tu viens en France et un petit peu ce qui… ce qui t’amène en Australie ?
Matthieu : D’accord. Ben, donc moi je viens de près de la région de Nice. Donc, j’ai… en fait, j’ai décidé de venir en Australie un petit peu par hasard[3], en partie. Après mes études, je cherchais en fait à… à travailler à l’étranger. Et donc j’ai fait plusieurs candidatures et j’ai trouvé un poste en Australie. Donc à l’époque Aurélie était déjà en Australie pour… pour ses études. Donc ça tombait très bien.
Jessica : Vous vous connaissiez déjà ? Vous étiez déjà ensemble à cette époque-là ?
Matthieu : Oui, oui oui.
Jessica : Ah, d’accord ! Hm hm.
Matthieu : Ouais. Donc oui, elle était partie un peu avant, six mois avant, en Australie. Et… et du coup, j’ai… j’ai eu cette opportunité de venir… donc elle, était sur Sydney, j’ai eu cette opportunité de venir à Melbourne.
Jessica : D’accord.
Matthieu : C’est comme ça que je suis arrivé ici.
Jessica : Alors, t’as eu envie de partir à l’étranger, c’était spécifiquement dans un pays anglophone ou c’était pour améliorer la langue, ou ça n’avait pas d’importance ?
Matthieu : Euh… pas vraiment d’importance pour améliorer la langue. Mais c’est vrai que je cherchais plutôt dans un pays anglophone puisque pour trouver du travail et comme l’anglais était la langue que je maîtrisais le mieux, c’était le… le plus facile. Mais, c’était pas spécialement pour la langue, non.
Jessica : Tu parles d’autres langues ? Comme tu dis que l’anglais était la langue que tu maîtrisais le mieux ?
Matthieu : J’avais… j’avais appris l’allemand, un petit peu. Mais… bah j’ai beaucoup oublié maintenant. Mais à l’époque, je parlais un petit peu l’allemand (rires).
Jessica : Et tu parlais de tes…[4] de tes études, tu as fait quelles… quelles études ?
Matthieu : Donc, j’ai fait des études de… en ingénierie. À Lyon. À l’École Centrale de Lyon[5]. Et j’avais fait ma dernière année à Londres, avec un programme d’échange.
Jessica : Oui, donc tu savais déjà bien parler anglais alors, effectivement. Il y en a beaucoup qui viennent ici parce qu’ils ne parlent pas, ils n’arrivent pas à aligner deux mots et faire une phrase. Mais avec une année à Londres, c’était juste pour… pour maintenir en fait. Pour entretenir.
Matthieu : Oui, je m’en… je m’en sortais déjà assez bien. Ouais, ça allait, en arrivant.
Jessica : Hm hm. Et donc aujourd’hui, est-ce que tu peux révéler donc ta profession ?
Matthieu : Donc, ben je travaille, depuis que je suis arrivé ici toujours, pour… donc en fait pour YarraTrams, qui est le réseau de tramway à Melbourne.
Jessica : Hm hm. Alors, juste pour préciser pour les auditeurs qui seraient dans un autre pays, la Yarra, c’est le nom de la rivière, enfin du fleuve, qui… qui coule, qui s’écoule à Melbourne précisément. Donc il y a des… des quartiers ou des noms propres qui… qui comportent ce nom de… de Yarra. Donc YarraTrams, le système de… de tramway. Ouais. Continue.
Matthieu : Donc, voilà. Donc je travaille avec eux depuis un peu plus de cinq ans maintenant. Dans le département ingénierie donc, pour la… la maintenance des… des tramways.
Jessica : Donc, ça consiste en quoi ton travail au jour le jour ?
Matthieu : Euh, j’ai eu un peu différentes missions, on va dire, depuis que je suis arrivé. Là, en ce moment, je travaille beaucoup sur ce qu’on appelle les plans de maintenance. Donc, c’est-à-dire, toutes les différentes interventions qu’il faut faire pour la maintenance des tramways et leurs… on va dire leurs plannings, la fréquence et… les opérations nécessaires, ce genre de choses.
Jessica : Alors, quand tu dis plans de maintenance, je m’interrogeais[6]… C’est vraiment une formulation qu’on va utiliser en France, ou c’est un petit peu un anglicisme parce qu’en anglais, on dit maintenance et… et en français, ça pourrait être aussi entretien. Ou on dit aussi maintenance en français ? Quelques fois, je sais pas.
Matthieu : Non, non non. On dit maintenance aussi en français. Ouais, ouais.
Jessica : Aussi, d’accord. Mais alors, tu savais déjà répar… enfin, tu… tu répares toi les trams ?
Matthieu : Généralement, non. La plupart du temps, je suis derrière un bureau. Ça dépend un peu des périodes peut-être. Une journée par semaine, je suis plus dans les dépôts, sur les tramways. Mais donc généralement, je répare pas moi-même. C’est plus si on a des… des nouvelles opérations qui ont jamais été faites ou des choses comme ça… où je vais aider et assister un petit peu.
Jessica : Donc, tu savais déjà comment réparer un tramway en sortant de l’École ?
Matthieu : Non, non. Il y a beaucoup de choses que j’ai apprises en arrivant ici. Et puis à l’École, c’est vrai que moi j’avais fait une… une formation en aéronautique, donc un petit peu différente.
Jessica : Ouais.
Matthieu : Mais après… donc j’avais fait un stage de fin d’études en fait… en… où j’avais fait pas mal d’études de fiabilité. Pas sur des tramways, sur… dans un autre domaine. Et c’est… c’est ça qui les avait intéressés dans mon CV puisque les… les premiers temps, je faisais beaucoup de… de fiabilité ici.
Jessica : D’accord. Donc en fait, quand tu dis aéronautique, donc tu pourrais travailler par exemple donc avec les.. des avions, ou tu as une reconversion possible dans… dans ce domaine-là ?
Matthieu : Euh ouais je pense. Après c’est vrai que… quel que soit le diplôme, je pense aussi les… les stages et le premier emploi déterminent aussi beaucoup la…
Jessica : Ah oui, le reste de la carrière ?
Matthieu : C’est ça, le reste de la carrière. Donc, ça serait… ça serait… malgré mon diplôme, je pense que ça serait quand même un petit peu une reconversion. Faudrait que je ré-apprenne pas mal de… j’allais dire presque de zéro. Donc…
Jessica : Oui, surtout avec le progrès… les progrès techniques finalement.
Matthieu : Oui, et puis après c’est… c’est toujours pareil. À l’École, on n’apprend pas tout donc il y a beaucoup de choses qui s’apprennent sur le tas. Et donc j’ai eu la chance de… d’avoir un peu d’expérience maintenant avec le tramway. Et je commence à… à connaître assez bien cette industrie. Si je change d’industrie, il faudrait que je… je ré-apprenne. Mais après ça se fait. On a… là, à YarraTrams, on a pas mal de… de personnes par exemple qui viennent aussi de l’aéronautique, dans le sens inverse.
Jessica : D’accord, oui, oui, oui. D’accord. Et toi, c’est quelque chose que tu envisagerais en fait de… de rechanger ou… ou les tramways sont devenus ta passion et tu es très bien dans… dans ton travail actuellement ?
Matthieu : Euh… à long terme, c’est dur à dire. Pour l’instant, ce que je fais me plaît bien. Oui, c’est vrai que les tramways, c’était pas spécialement ce à quoi je pensais au début en école. Mais ça m’a… ça m’a plu et ça m’a intéressé.
PART 2
Jessica : Mais surtout qu’en France, c’est pas très… enfin, je crois que ça se développe de plus en plus les réseaux de… de tramways. Mais il y a cinq ans, c’était pas encore… enfin, je… comment dire ? C’est… il y a pas le tramway dans toutes les villes de France. Je sais pas si… il est à Nice et à Lyon qui sont deux villes donc que tu connais mieux que moi. Est-ce qu’il y a des réseaux de tramways là-bas ?
Matthieu : Oui, oui oui, dans les deux villes.
Jessica : Ah !
Matthieu : Alors, Nice, ils… ils l’ont construit là récemment, il y a quelques années. Il y en avait pas avant. Mais… ce que je trouve un peu intéressant avec le tramway d’un point de vue français en fait, c’est que c’est un peu… je dirais presque une technologie de… de l’époque de nos grands-parents. C’est des choses qui ont été construites dans le passé et puis enlevées en France.
Jessica : Oui, c’est vrai. Oui, oui oui.
Matthieu : Et ça revient un peu à la mode avec les problématiques de… d’environnement. Et… et les villes qui grossissent[7] et qui ont besoin de transports en commun. Donc c’est assez intéressant qu’une… une technologie ancienne, en fait, soit remise au goût du jour maintenant, avec des problématiques nouvelles.
Jessica : Hm hm. Et tu peux évoquer quelques unes de ces problématiques justement ?
Matthieu : Bah donc, typiquement, c’est… je pense l’environnement qui est… le tramway qui est intéressant puisque… à… à mon avis, ce qui s’est passé, c’est que le tramway a été un peu dépassé après par… par la voiture, et… et les bus et ce genre de choses. Qui étaient peut-être plus faciles à mettre en place. Et… et maintenant, revenir à… à une propulsion électrique en fait, c’est vrai que ça a… ça a un intérêt. Qu’on voyait pas forcément il y a…
Jessica : Oui, il y a un souci[8] écologique qui revient effectivement. Ouais, ouais. Ouais, ouais. J’ai oublié… j’avais une… oh ! Oui, le plan de… les plans de maintenance que tu fais donc… au bureau… en fait, ça consiste en… ça consiste en quoi… ou quels sont aussi peut-être les pannes les plus… les types de pannes les plus fréquentes sur les trams ?
Matthieu : D’accord. Donc, les plans de maintenance, en fait, globalement, c’est de… on pourrait voir ça comme un… un grand tableau, qui regroupe en fait… chaque… chaque ligne décrit les composants du tramway. Donc on développe… donc pour rester à un niveau assez général, par exemple, ça va être les moteurs, les portes, les freins et puis on détaille jusque dans chaque composant.
Jessica : Ouais.
Matthieu : Et pour chaque composant, on écrit en face en fait quand est-ce qu’il va falloir le revoir[9], est-ce que c’est une pièce qu’il faut vérifier toutes les deux semaines, tous les mois, tous les ans.
Jessica : Ah, d’accord.
Matthieu : Ce genre de choses. Et quelle opération il y a à faire dessus.
Jessica : Oui, donc en fait… par rapport donc au planning que tu fais, tu dis bon bah ce mois-ci, il faut qu’on vérifie[10] toutes les portes de la ligne je sais pas quoi, c’est… c’est comme ça que ça se passe ?
Matthieu : Alors, en fait, moi comme je suis plus dans le département ingénierie, je m’occupe pas forcément du… du planning à proprement parler dans le sens où je décide qu’est-ce qu’on fait cette semaine dans les… dans les dépôts. Mais plus d’un point de vue du système, ce système, est-ce qu’il faut le voir tous les mois, ou tous les trois mois, ou tous les ans. Ce genre de questions. Et après ces informations sont envoyées au planning, qui les organise dans les dépôts pour que chaque… chaque opération arrive au bon moment.
Jessica : C’est intéressant. Et même je suis un petit peu en train de sauter sur ma chaise, là, me dire, oh c’est excitant de… d’avoir un petit peu une vue sur les coulisses du… du tram de Melbourne parce que c’est… c’est assez… en tout cas, c’est assez iconique ici le… le tramway.
PART 3
Jessica : Est-ce que tu connais un petit peu l’histoire du… du réseau de tramway de Melbourne ?
Matthieu : Oh, bah… c’est une assez longue histoire en fait.
Jessica : Allez, vas-y. On adore les histoires ici !
Matthieu : (rires) C’est… je dirais, c’est un peu l’opposé de… de certaines villes françaises où le tram vient juste d’être installé. Maintenant, à Melbourne, il est là depuis… depuis assez longtemps. Je crois que les premiers trams électriques étaient… sont arrivés au début des années 1900. Donc où il y a eu… il y a eu une première période de trams électriques. Avant ça, il y avait quelques trams, mais tirés par des chevaux, donc un peu différents.
Jessica : Ah, d’accord. Oui.
Matthieu : Donc même avant ça, il y avait déjà… déjà quelque chose. Mais les trams électriques sont arrivés, ouais, au début du siècle dernier. Et… et se sont développés depuis. Et… et même encore maintenant, certains trams qu’on continue d’utiliser datent des années… fin des années 40, années 50. Les… les plus anciens.
Jessica : Ça, c’est pour les plus… les plus vieux ?
Matthieu : Ouais.
Jessica : C’est des années… d’accord.
Matthieu : Ouais, ouais.
Jessica : Hm hm. Le wagon-restaurant, qu’on voit de temps en temps, fait partie de… de cette époque-là ?
Matthieu : Voilà, c’est ça. Je dirais… ouais, c’est ça. La… la dernière vague de… de ces trams où la… où la carrosserie était encore faite en bois et ce genre de choses donc…
Jessica : Ah oui ! Ah je savais pas qu’il était en bois. Hm hm. Ouais, d’accord. Et donc le wagon-restaurant, c’est… bah comme son nom l’indique… mais tu peux expliquer un petit peu le… le système en fait. Est-ce qu’il y a la cuisine… tu… tu sais sans doute mieux que moi… la cuisine est dans le… le wagon ? Parce que ça fait quand même petit pour faire restaurant et cuisine.
Matthieu : Alors, ils ont quelques… quelques instruments de cuisine mais… il y a une grande partie qui est préparée en avance en fait. Et simplement, ils terminent la cuisson et la préparation dans le tram.
Jessica : Hm hm.
Matthieu : Mais en fait, c’est des trams qui sont… qui ont… dont tout l’intérieur a été aménagé pour… pour faire restaurant. Et donc tous les jours, à midi et le soir, ils font… un petit circuit autour de la ville qui passe devant les… tous les lieux les plus touristiques et iconiques de Melbourne. Autour du centre-ville, et je crois qu’ils vont jusque vers St Kilda.
Jessica : Ouais.
Matthieu : Et… donc les gens peuvent manger pendant que le tram fait un petit tour de la ville.
Jessica : Ça doit être une expérience sympa, t’as[11] déjà essayé toi ?
Matthieu : J’ai jamais essayé, non. Non, non.
Jessica : Oh dommage ! T’aurais peut-être une réduction en plus en travaillant à YarraTrams ?
Matthieu : Euh, peut-être. Je… je suis pas sûr. C’est pas YarraTrams qui opère directement cette… les trams restaurants.
Jessica : Ah c’est peut-être privé ?
Matthieu : Ouais, c’est géré par une autre… une autre société. On s’occupe quand même de ces trams-là, d’un point de vue maintenance et ce genre de choses, mais c’est eux qui opèrent la partie restaurant.
Jessica : D’accord, ouais. Et puis il y a un… un tram qui… alors lui a l’air carrément plus moderne, c’est donc la ligne 96, donc qui fait St Kilda-East Brunswick je crois. Est-ce que tu connais l’histoire de ce tram ? Parce que j’ai cru voir, donc à confirmer… à l’intérieur, il y avait une affiche, il a été… designed, dessiné par un Français ? Ou importé de France ou… est-ce que tu connais l’histoire ?
Matthieu : Alors… je sais pas exactement l’affiche à laquelle tu fais référence. Est-ce… peut-être le tram était décoré parce que je sais que des fois, ils organisent des compétitions d’artistes pour décorer l’extérieur des trams.
Jessica : Aaah ! Ah, c’est très possible. Hm hm.
Matthieu : Donc… donc c’est peut-être le… le design de la… de l’affichage du tram et de la… de l’œuvre d’art en fait qui a été faite sur le tram, qui correspondait à ça.
Jessica : D’accord.
Matthieu : Mais sur la ligne 96, c’est vrai qu’il y a le… les trams les plus modernes de… du réseau qui passent… qui sont les nouveaux… qu’on appelle les E-class, donc les tout nouveaux trams. C’est des trams qui sont en fait dérivés d’un modèle de… de Bombardier, la marque Bombardier. Et qui… c’est un modèle qui a été un peu revu entre guillemets et adapté à la ville de Melbourne, donc qui est fait spécialement pour Melbourne. Et… et qui est fabriqué à Melbourne. À… à Dandenong, donc dans la… dans la banlieue de Melbourne.
Jessica : D’accord. Donc, pardon, oui, Dandenong, d’accord. Donc quand tu dis que le tram a été conçu spécialement pour la ville de Melbourne, c’est… ça engendre quelles spécificités ?
Matthieu : En fait, c’est… c’est simplement qu’ils ont… ils ont réutilisé en fait un modèle de tram qu’ils avaient comme… comme base. Mais… la ville de Melbourne a pu commander des… des ajustements pour… pour répondre à leurs… à leurs besoins spécifiques. Pour… notamment, pour correspondre par exemple au niveau de la hauteur des trams, ce genre de choses, correspondre aux plateformes existantes.
Jessica : Ah, d’accord. Oui, alors, ça, c’est peut-être le seul tram que je peux prendre maintenant parce que… oui, effectivement, les… le niveau donc du tram, des portes est au même niveau que la plateforme, donc le quai. Parce que les… les autres trams, il y a souvent des marches et donc du coup, maintenant avec la poussette, c’est impossible. Mais du coup, oui, c’est pas mal, c’est… ce tram moderne, j’aime bien.
Matthieu : Ouais, c’est ça. Bah tous les… c’est pas le seul en fait, on a tendance à les confondre, mais il y en a plusieurs types. Mais…
Jessica : Ah bon ?
Matthieu : À peu près depuis les années 2000, ils ont acheté trois… on va dire, trois-quatre types de trams différents. Et tous sont ce qu’on appelle des trams à… en fait à plancher bas, donc sans les escaliers dans la porte qui… comme les trams plus anciens, qu’on est obligé de monter pour arriver au…
Jessica : Ouais. Qui n’est pas accessible aux personnes handicapées, personnes avec poussette etc. Finalement, on se rend compte que… c’est… c’est un peu problématique quand on veut l’utiliser.
Matthieu : C’est ça. C’est… c’est le fait que Melbourne utilise un… un tram qui est en fait du coup iconique et historique. Mais… mais qui a été… qui a été fabriqué à une époque où toutes ces… tous ces problèmes-là étaient pas vraiment considérés encore.
Jessica : Ouais, pris en compte, ouais. Et tu as raison quand tu dis donc vraiment historique et iconique. Tu sais, en cadeau de mariage… l’un de nos cadeaux de mariage, c’est justement un… un modèle réduit du premier tram de Melbourne.
Matthieu : Ouais.
Jessica : Et… et c’est vrai que… sur les souvenirs de Melbourne, donc que ça soit les… les magnets, les t-shirts, les cartes postales etc., le tram… le vieux tram est souvent représenté parce que c’est… tu vas me confirmer que Melbourne, c’est le réseau le plus ancien de trams du monde, c’est ça ?
Matthieu : Euh, je suis pas sûr si c’est le plus ancien. C’est le plus grand maintenant, du monde.
Jessica : Le plus grand ? Ah oui ?
Matthieu : Ouais, ouais ouais. En… il y a 250 kilomètres de voies. Et…
Jessica : Ah ouais ! Je savais pas.
Matthieu : Ouais, c’est le plus grand. Je crois que Saint-Pétersbourg était peut-être plus grand avant mais ils ont fermé quelques lignes, donc maintenant, c’est Melbourne qui est le… qui est le plus grand.
Jessica : Et alors, tu sais donc combien de lignes et combien de trams sont en circulation sur ces lignes à Melbourne ?
Matthieu : Euh… donc le nombre de lignes, c’est… c’est pas évident à dire parce que c’est souvent revu. Des fois, ils… ils assemblent des lignes ensemble ou ils les séparent en fonction un peu des… des besoins et de comment la ville se… se développe. Donc ça varie un petit peu, mais je dirais qu’il doit y avoir autour de 20-25 lignes de tram différentes.
Jessica : Hm hm.
Matthieu : Et pareil au niveau des trams. Donc, là on a ces nouveaux trams qui… qui sont en train d’être achetés, donc la flotte varie un peu, mais on est à quasiment 500 trams.
Jessica : Oui, d’accord, ouais, ouais.
PART 4
Jessica : Et puis, est-ce que tu t’occupes un petit peu aussi de la partie, donc emploi du temps, gestion de la ponctualité des trams etc. ?
Matthieu : Euh non pas vraiment. Donc ça m’affecte dans mon travail, puisque forcément quand on considère les pannes et ce genre de choses, ça a un impact sur la… sur la disponibilité des tramways et sur les… les retards et les pannes sur le… sur le réseau. Mais il y a un département en fait séparé qui s’occupe… qu’on appelle le… le département opérations, en fait…
Jessica : D’accord.
Matthieu : Et qui s’occupe justement de toute cette partie-là, de la gestion je dirais, au jour le jour du réseau.
Jessica : Ben oui, justement, comment ça se passe alors quand un tram tombe en rade en pleine ville ou… ? Bon ça m’est déjà arrivé[12] une fois, je sais pas s’il était… enfin, quelle était la… oh je perds mon français aujourd’hui… la… l’étendue de la panne, mais on a dû… enfin, j’ai dû finir par descendre et rentrer à pied, j’étais pas trop trop loin. Mais… quand un tram ne peut pas redémarrer, étant donné que ça va, évidemment, pas avoir de dépassements etc., comment vous… comment vous résolvez[13] ce problème ?
Matthieu : Bah, c’est vrai que c’est un peu l’inconvénient d’un tram par rapport à un… à un bus, ou ce genre de choses, c’est que un tram, ça… ça reste sur ses rails, forcément.
Jessica : Ouais.
Matthieu : Donc pas moyen de le… de le contourner. Bah après ça dépend… ça dépend vraiment des… des scénarios. Il y a plusieurs… plusieurs cas possibles. Mais la plupart du temps, l’idéal c’est si le chauffeur arrive lui-même à trouver la panne et à redémarrer, et que c’est pas trop sérieux.
Jessica : Donc ils sont formés un petit peu pour savoir réparer les trams ?
Matthieu : Ouais. Ouais, ils ont une formation pour le… pour le dépannage de… de base. Ils sont en lien permanent en fait avec aussi le… le centre de contrôle. Et au centre de contrôle, on a quelques personnes qui sont en fait généralement des… des anciens, je dirais, de la maintenance, donc des gens qui ont l’expérience. Et… et qui peuvent par téléphone, essayer de les guider un petit peu pour aller un peu plus loin.
Jessica : Ouais.
Matthieu : Si ça suffit pas, ils ont en fait des… des équipes de maintenance avec des… des camions et des vans qui peuvent… qui peuvent être envoyés sur le réseau pour essayer d’aller… d’aller remettre le tram en marche. Et dans le pire des cas, de le… de le tracter jusque… jusqu’au dépôt.
Jessica : Ah, de le tracter, ouais j’allais dire, est-ce que c’est possible de l’enlever des rails ? Ouais, non d’accord.
Matthieu : Non, non.
Jessica : Oui, donc ça cause vraiment des embouteillages monstres[14] après. Et puis… ouais. Au niveau des… de l’attente, c’est vrai que des fois, quand il y a des… des problèmes de tram ou de train, on voit des files d’attente de passagers interminables. Et ouais, c’est assez majeur.
Matthieu : Ça… ça peut. Généralement, ils arrivent à le… à le nettoyer assez vite. Le problème avec le… le tram, c’est que… comme la… le temps entre deux trams est en fait assez court, pendant les périodes de… de pic, de pointe…
Jessica : Ouais. De pointe, hm hm.
Matthieu : Pendant les périodes de pointe… ça peut en fait… un retard pas forcément si long sur un tram peut mettre beaucoup de temps au fil de la journée pour être complètement résorbé en fait.
Jessica : Ouais, d’accord. Ouais, donc…
Matthieu : Il y a un effet décalage qui peut prendre du temps à… à rattraper.
Jessica : Ouais, ouais ouais. Bon. À part les tramways, est-ce que tu as donc d’autres passions ? Comment tu occupes tes temps libres ?
Matthieu : À part le tramway, ben on aime bien pendant les vacances partir en voyage. Donc, c’est quelque chose qu’on aime beaucoup, partir, aller à l’étranger, voyager, découvrir des choses. Sinon, au jour le jour, j’essaie de… de m’aérer un petit peu en faisant un petit peu de… de course à pied. J’ai commencé là, il y a un an, à faire un peu de vélo, à aller au travail à vélo, ce genre de choses.
Jessica : Ah oui ! Donc, oui, c’est vrai que Melbourne, il y a beaucoup de… beaucoup beaucoup de vélo, de passionnés de cyclisme etc. Et t’as… t’as prévu un autre voyage pour bientôt ?
Matthieu : Dans un mois, on va partir au Japon.
Jessica : Ah ! Ouais.
Matthieu : Ouais, un peu plus d’une semaine, donc…
Jessica : C’est Aurélie qui a décidé de la destination ?
Matthieu : Oui, elle aime bien, elle aime bien. (rires)
Jessica : Elle mentionnait que pour ses romans, elle s’inspirait pas mal du… de la culture japonaise.
Matthieu : Oui, oui oui. Elle a étudié là-bas et… ça lui avait beaucoup plu. Elle avait passé trois mois là-bas. Donc…
Jessica : Ouais.
Matthieu : Donc elle aime bien. Et puis là, on avait trouvé des… des vols pas chers en… en promotion. Donc on en a profité.
Jessica : Cool. Tu es déjà allé toi ou c’est une première ?
Matthieu : Non, non non. J’y… elle m’a déjà amené[15]. Donc ouais, j’ai déjà vu un petit peu, mais là on va essayer de… de faire les choses un peu différentes aussi.
Jessica : Bon, super. Bah je vous souhaite bon voyage.
Matthieu : À bientôt.
Jessica : À bientôt, merci Matthieu. Au revoir !
Matthieu : Au revoir !