Part 1 – Pierre-Marie Dupré : Writing French Comedies for Theatre
PART 1
Jessica : Pierre-Marie Dupré, bonjour et bienvenue sur French Voices !
Pierre-Marie : Bonjour Jessica, merci de votre accueil.
Jessica : Ben merci à vous pour votre temps. Alors, on s’est jamais rencontrés en plus. Et… mais je vous ai découvert… grâce à votre chaîne YouTube, donc, qui porte votre nom. Donc Pierre-Marie Dupré, je mettrai le lien dans les show notes de l’épisode. Et donc[1] c’est une chaîne qui est axée sur le théâtre puisque vous jouez[2] et vous produisez également des… des pièces de théâtre. Donc ça, on va en parler. Le théâtre, c’est… c’est votre passion. Est-ce que vous pouvez, d’abord… expliquer un petit peu donc quand et comment a débuté cette passion et puis cette carrière pour le théâtre ?
Pierre-Marie : C’est une carrière, oui en effet. Donc c’est vrai que… est-ce qu’on peut… est-ce qu’on peut parler de vocation, est-ce qu’on peut parler de passion ? Je crois, bah maintenant à long terme, que c’est plus une vocation, puisque c’est le théâtre qui m’a choisi, et surtout l’écriture, car je n’étais absolument pas prédestiné à écrire des pièces. Je voulais être acteur[3], bien sûr, très tôt. Très tôt. J’ai écrit ma première pièce à huit ans, mais c’était une pièce… enfantine bien sûr.
Jessica : Hm hm.
Pierre-Marie : Mais qui me prédisposait justement à réunir les enfants du… du quartier, de notre ville et puis à jouer des saynètes[4]. Et puis bon c’est vrai que quand on a des parents qui sont un petit peu de la vieille école, on leur dit : « Je veux être comédien ». À l’époque, c’est vrai qu’on n’a pas bénéficié du même statut qu’aujourd’hui. Parce que je me suis rendu compte qu’au fur et à mesure des années, c’est vrai que les élèves masculins étaient de plus en plus nombreux, et puis étaient attirés vers le théâtre. Mais c’est vrai qu’à l’époque, je parle donc dans les années 70, c’était quand même un métier qui était considéré comme assez aléatoire. Ça l’est toujours…
Jessica : Oui.
Pierre-Marie : Mais il y a une médiatisation qui a rendu, je dirais… ses lettres de noblesse au théâtre masculin. Donc, partant de là, j’ai… j’ai très tôt utilisé le système scolaire pour réunir des amis, écrire chaque année une petite piécette[5] qu’on présentait en fin d’année. Jusqu’aux années… bah fatidiques où on… on présente le conservatoire supérieur d’art dramatique de Marseille. Et puis, et puis au moment de… de franchir le pas, j’ai… j’ai senti que faire du théâtre en tant qu’acteur ne suffirait pas, parce que je me suis aperçu que le métier était un métier d’interprète. Et non pas de créateur.
Jessica : Ah d’accord.
Pierre-Marie : On ne fait que redistribuer en 3D ce qui est sur le papier, ce que l’auteur couche sur le papier. Donc, en fait, c’est pour ça, je vous dis… par rapport… j’ai monté bien sûr des… des autres auteurs mais j’ai eu l’envie de… d’écrire. Parce que les idées fusaient, peut-être aussi. Et puis… et puis de mettre en scène. Et bien sûr de jouer. Donc il n’y avait qu’un métier qui permettait de réunir les trois éléments, c’est le professorat. Donc tout naturellement, j’ai passé les diplômes nécessaires, et puis à l’époque, le maire de la ville de Marignane m’a demandé de créer une structure. Et nous avons créé une structure qui est ensuite devenue une école de région, un centre de formation. Qui dépendait du Ministère du Travail et des Affaires Sociales et qui à partir de septembre, sera transformé en une école municipale d’art dramatique.
Jessica : Voilà, parce qu’on disait, donc hors enregistrement que… les… en ce moment, les… il y avait 22 régions françaises au niveau administratif. Et donc il y a des remaniements. Ces régions sont en train de fusionner. Donc il y aura moins de régions et donc ça… ça réorgan… il y a des structures qui doivent un petit peu être réorganisées.
Pierre-Marie : Voilà, une réorganisation territoriale[6] qui implique une redistribution au niveau des rôles des agents territoriaux avec une loi bien précise qui interdit à des agents d’aller travailler dans des structures qui ne sont pas des structures municipalisées ou territorialisées.
Jessica : Hm hm. Alors, pour rebondir sur ce que vous avez dit au début, que vous n’étiez pas prédestiné à l’écriture de pièces…
Pierre-Marie : Non.
Jessica : Bah finalement, vous avez commencé très très tôt !
Pierre-Marie : J’ai commencé très très tôt et il y a quelques mois, la directrice de la… de la SACD[7], une des responsables SACD qui s’occupe du pôle auteurs m’a dit que j’étais l’un des auteurs les plus prolifiques du XXIème siècle puisque…
Jessica : Bah oui !
Pierre-Marie : Avec deux pièces par an… en écrivant une à deux pièces par[8] an, c’est vrai… c’est vrai que… Bon, je suis un peu fainéant, je vous avouerai, parce que je pourrais en écrire plus. Mais ça vient du fait que j’écris très rapidement. C’est-à-dire que sur les pièces en règle générale, je vois par rapport à… à des confrères auteurs, qui mettent huit, dix mois, parfois un an ou plus, j’écris une pièce en une voire deux semaines. Donc…
Jessica : Ah oui !
Pierre-Marie : Oui, mais c’est un peu spécial. C’est-à-dire que… c’est un rythme, c’est un protocole, c’est-à-dire que j’écris toujours en période estivale, voilà. Quand les beaux jours recommencent. Avec une thématique. Toujours avec le même… alors, les mêmes objectifs, c’est-à-dire trouver la fin, la chute. Et à partir de ma fin, ma chute, et mon titre, eh bien, j’écris la pièce. Donc, ce qui est drôle, d’ailleurs, une petite anecdote au passage, c’est que généralement, dans les plaquettes de programmation des villes, on nous demande de résumer les pièces de la saison future.
Jessica : Oui.
Pierre-Marie : Donc, moi j’ai le titre, j’essaie de trouver un résumé qui collerait le plus mais faut savoir que la pièce n’est pas encore écrite. Donc résumer une pièce quand elle n’est pas écrite, je vous dis que des fois, il y a… voilà, il y a des petites choses qui ne sont pas tout à fait exactes entre le résumé et ce que j’écris. Mais enfin, ça me permet, ça me booste, ça m’oblige à répondre à ce que j’ai notifié dans la plaquette pour la saison suivante.
Jessica : Ouah ! Bah en général, enfin, quand on est à l’école et puis qu’on… donc, rédige… on apprend toujours à terminer par… par l’introduction par exemple. Donc j’imagine que les auteurs terminent aussi par… par leur titre en général. Et en fait, c’est le titre qui vous aide à… donc vous focaliser…
Pierre-Marie : Oui, moi c’est l’inverse…
Jessica : Sur un thème en fait.
Pierre-Marie : Oui, voilà, moi c’est l’inverse. Absolument. Moi, il me faut d’abord le titre. Souvent, enfin dans 80 % des cas, sur les 36 pièces, il y a des jeux de mots, déjà dans le titre, hein.
Jessica : Oui. Hm hm.
Pierre-Marie : Il y a un jeu de mots qui permet… déjà de… de définir. Et qui donne le ton de la comédie car avant tout, je suis un auteur de comédie. Je revendique, hein. Je suis pas du tout un dramaturge, je suis un auteur de boulevards, de vaudevilles, tel Feydeau, sans prétention aucune mais… voilà. Avec une écriture, une machinerie, une mécanique, qui évidemment ne correspond pas toujours aux… aux idées qu’on se fait du théâtre bien-pensant ou du théâtre avant-gardiste. Mais le théâtre est pluriel, il en faut pour tous les goûts donc il faut encore qu’on ait des auteurs de comédie, qui n’ont pour ambition que celle d’amuser. Et comme disait Molière : « Il n’y a pas de plus dur métier que de faire rire les honnêtes gens[9] ». Donc c’est déjà bien si pendant une heure et demie, les gens arrivent à rire et puis à décrocher sans message apparent.
Jessica : Hm hm. Alors… alors, là je pense… Je me situe au niveau du… du vocabulaire. Donc le… le terme de comédie, on comprend très bien. Donc, boulevard, vaudeville, est-ce que ce serait possible de… de les définir et est-ce qu’ils sont totalement synonymes… de comédie ?
Pierre-Marie : Oui.
Jessica : Ou qu’est-ce que c’est exactement ?
Pierre-Marie : Aujourd’hui, c’est vrai que la comédie, c’est un genre qui est beaucoup plus répandu dans la mesure où la comédie ne… n’entre pas sur des axes principaux que… qu’avait le vaudeville ou le boulevard. Le vaudeville, vaudeville, c’est un… un genre bien précis, avec une… une comédie de mœurs. C’est-à-dire où on devait forcément avoir mari, femme, amant ou bien maîtresse, mari. Une trilogie qui partait avec une… une peinture sociale. Voilà, le vaudeville, c’est une peinture sociale. Et on rit pour ne pas pleurer de… de l’existence humaine. Voilà. Et de là, de là, sur ce genre, est né le boulevard, qui bien sûr tient son nom des théâtres que l’on trouvait sur les boulevards parisiens. Et où on proposait justement du théâtre un peu frivole, du théâtre de variété, du théâtre de comédie… et d’ailleurs, les plus grands théâtres à Paris ont encore justement certains noms qui définissent leur programmation.
Jessica : D’accord. Oui, donc c’est des genres similaires mais qui ont… avec peut-être des… des personnages, ou des dynamiques différentes en fait.
Pierre-Marie : Absolument. Le boulevard ne correspondait plus après à la peinture sociale avec la trilogie, mari, femme, amant. Mais une peinture beaucoup généralisée avec des thématiques plus précises.
Jessica : Hm hm.
Pierre-Marie : Les conditions de travail, les conditions… voilà. Mais en règle générale, en règle générale, tout est basé sur le quiproquo. Voilà.
Jessica : Oui. Hm hm.
Pierre-Marie : Le quiproquo, le théâtre de quiproquo… qui permet justement cette… cette identification du spectateur, qui rentre dans le jeu. Qui est un théâtre en fait de conventions. Et c’est ça qu’il y a de formidable, c’est que les spectateurs sont là, on sait très bien qu’on est au théâtre… on sait très bien qu’on est en train de voir une pièce de théâtre et que ce sont des acteurs. Mais si pendant quelques minutes, ou une demi-heure, peu importe, on arrive à faire décrocher et puis que le spectateur rentre[10] dans le jeu, quel que soit le style de théâtre, c’est une réussite.
Jessica : Hm hm.
Pierre-Marie : Donc, voilà, on ne peut pas décrier justement des spectateurs qui vont… qui vont rire à gorge déployée pendant une heure ou une heure trente et… et dire après : « Oui, mais bon c’est du théâtre facile ». C’est pas si facile que ça. C’est pas si facile que ça. Il est… c’est très facile de faire pleurer les gens. Comme je dis même en études théâtrales, c’est très facile de pleurer, de jouer la tristesse. Faire rire et rire… même rire naturellement, c’est beaucoup plus difficile.
PART 2
Jessica : Mais alors, justement, vos pièces, que ce soit donc à partir du… du titre mais aussi dans le contenu des pièces, il y a énormément de… de jeux de mots et puis de références…
Pierre-Marie : Oui.
Jessica : Culturelles ou d’actualité qui sont très drôles, honnêtement. Alors, est-ce que vous êtes aussi drôle dans la vraie vie, est-ce que tous ces jeux de mots sont de… de vous ou comment… comment ça se passe l’écriture des pièces et du… et du texte ?
Pierre-Marie : Alors, il y a quelque chose que je dois vous préciser…
Jessica : Ouais.
Pierre-Marie : Qui me suit depuis très très longtemps, c’est que écrivant les pièces au mois de mai, juin, jusqu’en juillet, août, bon peu importe… pendant la période estivale… généralement, elles sont proposées l’année suivante, c’est-à-dire en mai. Et durant cette période, généralement… généralement, mais très très souvent, il y a un événement mondial, ou national, qui est de même acabit que l’écriture de mes pièces. Quand j’ai écrit « Scandale au Califat », il y a eu la guerre du Golfe.
Jessica : Ah oui.
Pierre-Marie : Oui. Des choses qui… il est même… il m’est même arrivé une fois de ne jamais jouer une pièce qui s’appelait « État d’âme » parce que en même temps, en France, sortait « Les oiseaux se cachent pour mourir[11] » et que c’était la même thématique. Et que je me disais que, quelques mois après, en jouant cette pièce… « Ah oui, mais bon il a copié sur… ». Et non.
Jessica : Aaah !
Pierre-Marie : Alors quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai vu ça. Donc c’est une pièce qui est restée dans les archives[12]. Et qui est quasiment la même histoire donc c’est… incroyable. Mais voilà. Là, par exemple, attendez « La banque saute », c’est quand même l’histoire d’un braquage avec des… des otages… avec des… attendez, avec ce qui s’est passé, c’est quand même incroyable !
Jessica : « La banque saute », comme précision, c’est la pièce que vous venez juste de finir de rédiger[13], qui n’a pas encore été jouée.
Pierre-Marie : De finir de rédiger, oui, mais qui était annoncée déjà depuis mai dernier. Et il n’y avait pas eu les é… les… les événements. Je suis obligé…
Jessica : Ah. Oui, parce qu’on est en pleine période d’attentats. Hm hm.
Pierre-Marie : Voilà. Je suis obligé d’annoncer… et d’ailleurs j’ai été obligé de changer la fin de ma pièce. Parce que…
Jessica : Ah bon !
Pierre-Marie : Ah oui ! Oui. C’était trop… trop… il y a eu un trop grand traumatisme national pour que je puisse…
Jessica : Ah ouais.
Pierre-Marie : Écrire la fin. Donc il a fallu que je change complètement. Parce que j’ai annoncé cette pièce… bah d’ailleurs, quand vous voyez « Des Gommages Corporels[14] » sur YouTube…
Jessica : Hm hm. Oui.
Pierre-Marie : À la fin de la pièce, j’annonce la prochaine pièce sera « La banque saute ». Donc je l’annonce déjà.
Jessica : Oui.
Pierre-Marie : Donc déjà, ma thématique, déjà j’ai envoyé au service presse communication, j’ai envoyé le résumé et tout. Et j’ai été obligé de changer. Parce que les événements font que… voilà. Et ça… bon ça, c’est propre à moi, hein, je veux dire, c’est une anecdote d’auteur. Mais à chaque fois, il y a une thématique, alors on dit : « Oui, il est dans le courant, dans l’actualité ». Mais je devance l’actualité !
Jessica : C’est le hasard. Bah vous êtes presque médium alors !
Pierre-Marie : Pur hasard.
Jessica : Oui, parce que vous disiez que… Ouais, ouais, ouais. Parce que vous disiez que vous avez écrit une pièce sur la banque parce que votre femme travaille dans le milieu de la banque et ça faisait des années qu’elle vous demandait d’écrire sur ce thème.
Pierre-Marie : Absolument.
Jessica : Hm hm.
Pierre-Marie : Mais pourquoi ? Pourquoi l’avoir écrite maintenant justement ?
Jessica : Ouais.
Pierre-Marie : C’est ça aussi. C’est… c’est… bon. C’est vrai que… j’ai beaucoup beaucoup de pièces qui sont en attente… dans mon cerveau d’ailleurs, imaginaires. Mais c’est vrai que après bon. Il y avait aussi… bon, je… je remercie quand même l’informatique, internet[15], etc. parce que justement, je me suis aperçu que les trois ou quatre dernières pièces, bon je les inscris directement sur mon ordinateur. Ça me permet d’aller beaucoup plus vite, surtout grâce au memo voice, hein, vous savez cette capacité de… de dicter…
Jessica : Ah oui ! Donc vous dictez les pièces. Hm hm.
Pierre-Marie : Je dicte… oui, oui, je dicte les pièces. Donc ça va beaucoup plus vite parce que jusqu’à présent, toutes les pièces suivaient le même rituel et le même protocole. Il s’agissait d’acheter un cahier petits carreaux sans marge, de 96 pages, Clairefontaine de préférence, même si on n’a pas le droit de faire de…
Jessica : La marque ! Mais attendez qui est-ce qui a dicté ces…comment dire, ce protocole ?
Pierre-Marie : Ah bah c’est moi ! C’est-à-dire que je ne pouvais écrire… je ne pouvais écrire que sur des cahiers petits carreaux[16] etc.
Jessica : Oui.
Pierre-Marie : Et chaque fois, il y avait un rituel. Alors, j’écrivais la première page avec le titre, et ensuite je reprenais toutes les autres pièces, c’est-à-dire que je notais toutes les autres pièces, ensuite je me faisais une dédicace, ensuite je résumais[17]. Et là, seulement maintenant, à partir de ce moment-là, je pouvais commencer ma pièce, avec mon stylo… stylo à bille noir. Et je commençais à écrire. Et c’est vrai qu’il m’a fallu longtemps avant de déroger à ces traditions, de perdre ce… ce rituel grâce justement à… à l’accès à internet, à ces… à ces… à ces choses magnifiques qui nous permettaient de dicter. Et c’est pour ça, la même chose pour la chaîne, pour YouTube, pour internet. Vous vous rendez compte que finalement, un auteur ne peut être satisfait que lorsqu’il était publié à l’époque. Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’attendre la publication de ses pièces.
Jessica : Ouais.
Pierre-Marie : On peut être connu et reconnu et vu dans le monde grâce à YouTube. Après, ça marche ou ça marche pas, peu importe. Mais c’est formidable l’impact qu’on a eu en mettant les…
Jessica : Ouais.
Pierre-Marie : Il y en a 18, hein, sur les 36. Parce que bon, les autres sont de trop mauvaise qualité, vous savez, à l’époque, on filmait en VHS, on filmait avec la caméra.
Jessica : D’accord.
Pierre-Marie : Aujourd’hui, c’est du numérique, donc ça va. Mais à l’époque, en filmant en VHS, il est évident que les films, les cassettes ont perdu de leur… de leur haute définition. Et sont quasiment illisibles.
Jessica : Donc la moitié des pièces, la moitié la plus récente est disponible sur YouTube, donc c’est comme ça que je vous ai découvert…
Pierre-Marie : Oui, oui.
Jessica : Vous jouez en France le temps de deux représentations à peu près, c’est ça ?
Pierre-Marie : C’est ça, c’est ça.
Jessica : C’est rapide, hein.
Pierre-Marie : C’est très rapide.
Jessica : C’est beaucoup de travail pour deux… deux soirées en fait.
Pierre-Marie : C’est exact.
Jessica : Et deux jours après, on peut voir la pièce qui est disponible sur… sur YouTube.
Pierre-Marie : Oui, à peu près, le temps… ça aussi, ça va très très vite. Deux, trois jours après, ou dans la semaine, en tout cas, on peut voir… et pour la dernière, c’est-à-dire « Des Gommages Corporels », qui a été mise le 29 mai, c’était le jour de mon anniversaire, je m’en souviens, je… j’ai reçu un message, c’était la première fois depuis que la chaîne existe. Un message de YouTube, en me disant : « Cette pièce, à elle seule, a été vue le plus grand nombre de fois que toutes les pièces réunies, en une semaine ».
Jessica : Ah oui !
Pierre-Marie : Elle est montée tout de suite rapidement, à 900 ou 1000…
Jessica : Vous avez de plus en plus de vues ?
Pierre-Marie : Oui, oui, oui. Ah bah je crois qu’on en est… en intégralité, à 153.000 vues sur l’ensemble des… des pièces. Sachant quand même que c’est très récent. La chaîne existe depuis peu de temps sur… avec les… avec l’ensemble des pièces. C’est-à-dire depuis deux ans seulement. Donc, on a une moyenne de 200 à 250 vues… voire 300 sur 48 heures. Donc c’est bien. Parce que c’est…
Jessica : C’est bien, oui.
Pierre-Marie : Comme je disais, il s’agit pas de… quand même d’une chaîne où on voit un gag, ou alors des petites choses de deux ou trois minutes. C’est quand même des pièces entières. Et comme vous le disiez tout à l’heure, sur cette chaîne YouTube, ce sont des chaînes… enfin, c’est une chaîne en tout cas où on trouve des créations, c’est-à-dire des pièces inédites. Alors que généralement, quand on va sur d’autres sites, on rencontre des pièces qui sont largement diffusées et qui sont des pièces de Jacqueline Mayan, de… de Michel Roux…
Jessica : Oui.
Pierre-Marie : De… du « Théâtre ce soir », qu’on a connu, qui ont bercé mon enfance. Donc là, l’intérêt, c’est d’aller voir des pièces originales et qui n’ont jamais été jouées par d’autres personnes que nous, en fait. Alors en création.
Jessica : Hm hm. C’est très frais. Ouais, ouais.
Pierre-Marie : Oui, en création.
Jessica : Moi, j’ai commencé… quand j’étais… quand j’étais enceinte, et puis vers la fin de ma grossesse en fait. Je m’ennuyais un petit peu chez moi, je voulais plus trop sortir de chez moi au cas où le bébé avait décidé d’arriver…
Pierre-Marie : Oui. Oui, oui.
Jessica : Je dis, oh, qu’est-ce que… ben tiens, je vais regarder du théâtre. J’ai cherché et puis… voilà, j’ai… j’en ai commencé une, une deuxième, une troisième… et…
Pierre-Marie : Bah vous avez… vous avez commencé par celle qui est la… par « Entrée, plat, décès ».
Jessica : Oui, « Entrée, plat, décès ». Donc j’avais aimé le titre, voilà.
Pierre-Marie : Voilà, exactement, qui attire par le titre. Et qui est la pièce actuellement, bah je crois qu’en 2016 et 2017, il y a à peu près une vingtaine de compagnies françaises qui montent cette pièce…
Jessica : Ah oui !
Pierre-Marie : Dont une qui a déjà posté sur YouTube leur interprétation, qui est tout à fait différente de la nôtre.
Jessica : Hm hm.
Pierre-Marie : La Compagnie de l’Escarmouche. Et donc oui, oui, oui. Mais une vingtaine de compagnies qui ne sont pas exclusivement françaises. Qui viennent donc de Suisse, de Belgique, du Maroc, d’Allemagne. Et puis je crois qu’il y en a une qui est… non, toutes les autres sont françaises. Ah Luxembourg, pardon.
Jessica : Ah mais votre travail commence vraiment à être célèbre, hein !
Pierre-Marie : Grâce à YouTube. Voilà.
Jessica : Grâce à YouTube.
Pierre-Marie : Grâce à YouTube, voilà.
[…] (à suivre)