Follow Antony’s Jumps from Country to Country
Jessica : OK, donc Antony, bonjour !
Antony : Bonjour Jessica.
Jessica : Nous on s’est rencontrés il y a deux jours, au centre de Melbourne.
Antony : Deux jours, oui, exactement.
Jessica : En fait, j’ai été attirée par… donc une exposition de photos. Qui était…
Antony : Voilà.
Jessica : Qui était par terre.
Antony : Oui.
Jessica : Et est-ce que tu peux expliquer ce que c’est ?
Antony : OK, alors tout simplement, j’essaie de faire une petite exposition par rapport à mon voyage. Donc j’ai commencé ce voyage-là à l’âge de 20 ans. Là, j’ai maintenant bientôt 24 ans. Et j’essaie tout simplement de faire une petite exposition de rue pour partager mon expérience avec les personnes et pour essayer de récolter un peu de fonds pour la suite de mon voyage.
Jessica : D’accord. Alors, ça fait… donc c’est la quatrième année que tu es sur les routes.
Antony : Bientôt… Je vais sur mes quatre ans, ouais, l’année prochaine.
Jessica : D’accord. Quel est ton itinéraire en fait ? Ou ton but[1] ?
Antony : Oh ouah ! Alors mon itinéraire et tout, ben mon premier voyage, je l’ai fait en Australie. Mais quand je suis parti en Australie, je n’avais pas du tout l’intention de… de voyager comme ça partout dans le monde. Mais au fur et à mesure que j’ai commencé mes voyages, ben l’envie m’a pris d’aller découvrir plus de pays, plus de cultures. Donc c’est là que je me retrouve maintenant à… à presque 40 pays.
Jessica : 40 pays ?
Antony : Oui.
Jessica : Ouah.
Antony : Oui, 40, 42, comme ça et voilà. Toujours sur les routes à parcourir, à rencontrer les… des gens.
Jessica : D’accord. Alors, l’Australie, c’était ton premier grand voyage ?
Antony : Exactement. L’Australie, c’était mon premier voyage. J’ai commencé par Perth, Adélaïde, Melbourne et Sydney. Pour 10 mois.
Jessica : D’accord.
Antony : Je suis resté 10 mois donc en Australie. Après je suis parti en Indonésie pendant deux semaines et après l’Indonésie, eh ben voilà, je suis rentré en France.
Jessica : Alors, qu’est-ce que tu faisais en France ? Parce que t’avais pas prévu de… de voyager avant…
Antony : Non non non, du tout.
Jessica : Donc t’[2]avais déjà fait tes études et tout ça ?
Antony : Alors, j’ai arrêté les études assez jeune. J’ai arrêté les études à l’âge de 18 ans[3].
Jessica : Ouais.
Antony : Donc je me suis mis à travailler assez… assez jeune. À l’âge de 20 ans.
Jessica : Qu’est-ce que tu faisais ?
Antony : J’étais vendeur. Donc j’ai commencé par… voilà, pizzaïolo.
Jessica : Ouais.
Antony : Un petit boulot. Après, j’ai commencé par… voilà, vendeur à Foot Locker.
Jessica : Ouais, alors donc ça c’est le nom d’une marque, en fait, c’est un… une boutique de chaussures, de chaussures de sport.
Antony : Ouais, oui.
Jessica : Et donc t’as eu envie de faire des bagages mais t’avais pas de…
Antony : Et puis un moment… à un moment en fait, je me suis dit que… quand j’avais l’âge de 20 ans, eh ben, forcément j’avais mon appartement, j’avais ma vie qui était déjà bien structurée et carrée, et encadrée.
Jessica : Hm hm.
Antony : Et je me suis dit ben finalement, c’est pas ça la vie. Peut-être il y a quelque chose d’autre derrière tout ça. J’avais 20 ans mais j’avais l’impression que j’avais 40 ans. Par ce que je faisais, par les responsabilités que j’avais.
Jessica : Ouais.
Antony : Donc je me suis dit… ben pourquoi pas partir à l’aventure, pourquoi pas aller découvrir un autre pays et… et voilà. Et je me suis dit pourquoi pas l’Australie. À l’autre bout du monde. On y va.
Jessica : Et on n’a pas dit d’où tu viens en France ?
Antony : Je viens de région parisienne.
Jessica : D’accord. Ouais. Donc t’as toujours grandi là et ensuite t’as eu envie de voir le monde.
Antony : Oui, exactement.
Jessica : Mais est-ce que donc ton travail de… donc pizzaïolo et puis donc de vendeur de chaussures te permettaient de… de faire assez d’économies pour un tel voyage ?
Antony : Alors, quand j’ai été en Australie pour la première fois, ben je suis parti avec une petite économie en poche.
Jessica : Ça, c’est une feuille qui est… (rires). Parce qu’on est dans un… on est en train d’enregistrer au milieu du jardin botanique (rires). Très joli, vous entendez peut-être les oiseaux etc. Et donc il y a… on arrive en automne et il y a une feuille qui vient de tomber près du microphone. C’est ce que vous avez entendu!
Antony : Alors, je disais que quand je suis parti… je disais ?
Jessica : Oui.
Antony : Quand je suis parti donc en Australie, ben j’ai fait des petites économies, donc j’ai dû travailler avec deux boulots, deux travails[4], pendant peut-être quelques mois.
Jessica : Quand t’étais en France ou une fois en Australie ?
Antony : Voilà, quand j’étais en France, ouais.
Jessica : Ouais, d’accord.
Antony : Pour avoir une petite… un petit… une petite économie. Et une fois que j’ai eu cette économie, ben je suis parti.
Jessica : Hm hm.
Antony : Environ 2000 euros, quelque chose comme ça. Pour le début, pour le commencement.
Jessica : Donc en Visa Vacances Travail.
Antony : Voilà.
Jessica : On en avait parlé.
Antony : Exactement.
Jessica : Voilà. Donc t’as pu ensuite travailler sur place en Australie pour renflouer les caisses…
Antony : Exactement.
Jessica : Ou te tenir à flots en tout cas.
Antony : Voilà. C’était une première expérience et tout. Et c’était très très enrichissant. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de galères… Je savais pas trop comment ça allait se passer, il y avait pas mal de peur et tout mais voilà, je l’ai fait.
Jessica : Et ton niveau d’anglais quand tu es venu, il était comment ?
Antony : Oh mon niveau d’anglais, il était assez médiocre.
Jessica : Ouais.
Antony : Donc je ne connaissais pas beaucoup d’anglais. J’avais juste quelques bases : « Hello », « How are you ? ». Mais voilà. Je pense que la meilleure façon d’apprendre quelque chose, c’est sur le terrain, c’est de… de rencontrer les gens, de parler, de partager.
Jessica : Alors, dans les pays que tu as faits par la suite, t’as réussi à apprendre aussi quelques… quelques phrases de chaque… de chaque langue ? Des pays que tu as traversés ?
Antony : Oui oui oui oui oui. Ça m’arrive. Donc dans chaque pays où je vais, bah j’essaie d’apprendre un petit… un petit mot, une petite phrase ou des petites significations. Ou des petites règles de politesse.
Jessica : Ouais.
Antony : Donc voilà.
Jessica : D’accord. Oui, c’est ce que je dis souvent à… à mes auditeurs. Même si vous parlez pas ou vous n’avez pas beaucoup de confiance dans la langue du pays que vous visitez… tout effort, même de dire bonjour, merci, au revoir est vraiment apprécié.
Antony : Exactement, c’est très important. C’est… et je pense que faut… faut respecter en fait… là où on va déjà. Et si on ne connaît pas en fait, un mot ou une règle de politesse dans le pays où l’on part, ben c’est comme une… un manque de respect quoi.
Jessica : Hm.
Antony : Le fait de dire, quand on est en Chine « Ni hao », « Xièxie », et toutes ces petites choses comme ça, eh ben c’est très important.
Jessica : Donc « Bonjour », « Merci », ouais, ouais.
Antony : Voilà, ouais. Avec le sourire bien sûr, avec le sourire. Car même si ben la communication n’est pas là, il y a quand même le body language, tu vois.
Jessica : Ouais.
Antony : Donc, voilà. S’exprimer avec le corps et le sourire. Un geste. Tout ça, ça peut être chaleureux.
Part 2
Jessica : Alors, pour revenir sur ton expérience, donc de voyage…
Antony : Oui.
Jessica : Bon. Tu as parlé… tu as fait des économies avant l’Australie pour l’Australie.
Antony : Seulement pour l’Australie.
Jessica : Ensuite sur place. Mais les 40 pays, tu les finances comment maintenant ?
Antony : Voilà. Bah comme je l’ai dit, l’art du vagabondage, c’est vraiment le… je vagabonde en fait. Moi quand je voyage, je ne paie pas d’hébergement. Donc je paie[5] pas d’hébergement du tout. Je préfère dormir dans ma tente ou je préfère peut-être dormir dehors ou dans un parc ou dans un immeuble ou… peu importe mais…
Jessica : Chez les gens aussi qui t’invitent ?
Antony : Voilà. Beaucoup de rencontres chez l’habitant. Mais en fait, ce voyage, c’est que je ne paie pas d’hébergement. C’est comme ça que je peux voyager autant et sur le long terme.
Jessica : D’accord. Alors, reste la question… bah par exemple de la nourriture et puis aussi comment tu paies tes billets d’avion ou les moyens de transports que t’utilises ?
Antony : OK, pour les trois dernières années en fait, j’ai pu travailler dans… à chaque fois des petits boulots. Dans tous les pays où j’allais. J’essaie de trouver un petit boulot dans la restauration. Un boulot, c’est un travail.
Jessica : Hm hm.
Antony : Pour ceux qui ne connaissent pas.
Jessica : Oui, merci.
Antony : Donc un boulot, voilà c’est un travail. Donc à chaque fois, dans tous les pays où j’allais, j’ai essayé de trouver un petit travail. Et c’est comme ça, je travaillais pendant un mois, un mois et demi. Je dormais dans ma tente, ou je dormais chez l’habitant. Donc je ne payais pas d’hébergement. Et voilà. Je pouvais faire des économies pour le prochain job, le prochain… mon prochain voyage.
Jessica : D’accord. Alors tu peux donner des… alors, c’est toujours dans la restauration ? Ou t’as fait des… des boulots un peu plus atypiques ?
Antony : Oui. Oui, c’était assez… c’était assez facile la restauration. Plongeur, serveur etc.
Jessica : Donc plongeur c’est celui qui lave la vaisselle. Voilà, à l’arrière des… des restaurants.
Antony : C’est… c’était… c’était… j’aimais pas beaucoup mais j’avais pas le choix de faire ça. J’avais pas le choix de faire ça. Je devais trouver un travail et je faisais ça. Des fois[6], j’ai pu travailler dans la construction ou… un peu tout et n’importe quoi qui me passait sous la main. Donc voilà.
Jessica : Hm hm. Et puis tu m’as dit aussi que tu comptais sur… donc la… un peu la générosité des… des habitants puisque tu fais des…
Antony : Là maintenant, ça… par rapport à quoi tu voulais dire ?
Jessica : Tu fais des expos[7]… c’est comme ça que je t’ai vu.
Antony : Ça, c’est tout récent en fait, ça c’est tout récent, maintenant. Ça, j’ai découvert ça quand j’étais en Russie, à Saint-Pétersbourg.
Jessica : D’accord.
Antony : J’ai vu que quelqu’un faisait cette exposition de… cette exposition de rue. Et ça a été comme un déclic en fait pour moi. Pendant toutes ces années ben j’ai travaillé dans la restauration en tant que plongeur, j’ai nettoyé la vaisselle mais je n’aimais pas ça du tout en fait. Je devais le faire mais par contrainte un peu quoi.
Jessica : Hm hm.
Antony : Car j’avais besoin de gagner des sous mais… je n’avais pas le choix. Et quand j’ai rencontré en fait ce gars en Russie, pendant quelques mois, ben j’ai réfléchi à ça et je me suis dit, ah ben allez c’est parti. Je vais le faire.
Jessica : Donc maintenant tu montres des photos de toi dans les différents pays du monde et tu parles avec les gens…
Antony : Je gagne ma vie par rapport à ça. Je… je peux récolter un peu … des sous pour mon prochain voyage. Et c’est comme ça que j’arrive à vivre. Et en prenant en compte que toutes les donations que les gens me donnent, ben c’est spécialement pour mon voyage. Moi… ma vie est consacrée…
Jessica : Bah oui, tu peux pas forcément mettre de côté.
Antony : Ma vie est consacrée au voyage, c’est tout. Et voilà.
Jessica : Et pour te nourrir, tu t’en sors tous les jours alors ?
Antony : Il y a plusieurs petites… Ouais, il y a plusieurs petites astuces en fait. Donc toujours la rencontre chez l’habitant[8].
Jessica : Ouais, tu te fais inviter…
Antony : Voilà, très… très généreuse. Ou sinon, ben… j’ai toujours un peu d’argent sur moi. Donc pour acheter, voilà, une baguette de pain, du fromage[9], des petits trucs pas chers et tout. Toujours. Pour ma part je suis végétarien. Donc voilà.
Jessica : Ah c’est vrai ?
Antony : Oui.
Jessica : Ah moi aussi ! Ouais, ouais.
Antony : OK. Donc j’essaie de manger beaucoup de légumes et de fruits quoi. Et voilà quoi. J’essaie vraiment de prendre beaucoup de… de choses pas chères. Ou sinon il y a le dumpster diving. Dumpster diving, ça signifie aller faire un petit tour dans les poubelles. Donc il y a beaucoup de supermarchés en fait, qui jettent beaucoup de produits en fait, à la fin… qui a la date d’expérimentation , elle approche.. peut-être de une journée ou deux journées…
Jessica : Ah donc ils sont même pas encore officiellement périmés mais ils doivent les… les jeter.
Antony : Exactement. Ils les jettent. Ils les jettent. Donc en Norvège, dans les pays scandinaves, en Norvège ou en Finlande, même en Suède sûrement. Moi j’ai fait… pour ma part, j’ai… j’ai pu le faire en Norvège et en Nouvelle-Zélande. Ils jettent une tonne de nourriture, ce qui est assez triste d’ailleurs. Et donc moi je me suis régalé à aller dans les poubelles et à prendre de la nourriture. Donc j’ai trouvé du pain, il y avait de la viande, il y avait des fruits. Par contre, une chose est sûre, c’est qu’il faut vraiment faire attention en fait, à la date d’expérimentation … et si le produit est toujours bon.
Jessica : D’expirat… De péremption !
Antony : Péremption.
Jessica : On dit expiry, ce qu’on pourrait traduire facilement par « expiration » en anglais.
Antony : Voilà.
Jessica : C’est une mauvaise traduction, je crois que c’est péremption, voilà, ouais, ouais.
Antony : Péremption, voilà. Merci beaucoup Jessica.
Jessica : D’accord. Donc oui… donc ça te faisait pas trop peur de devoir…
Antony : Non, non. Moi je prenais beaucoup de pain quand même.
Jessica : Parce que tu m’as qu’il y a avait des pays qui mettaient des produits…
Antony : Exactement. Comme en France, d’ailleurs, ils mettent du produit je pense. Ouais, ils font ça en France ouais ou… Il y en a, ils font ça avec… volontaire et tout. Ils essaient de mettre quelque chose dedans, comme ça personne ne va toucher le produit. C’est triste.
Jessica : Ils empoisonnent la nourriture qui pourrait être réutilisée par des gens dans le besoin.
Antony : Hm hm.
Jessica : Pour pas qu’ils l’aient[10] gratuitement en fait.
Antony : Voilà, le système dans lequel on vit, quoi.
Jessica : Ouais, d’accord. Alors, tu…t’as un petit nom. Alors, ton aventure a un nom en fait.
Antony : Voilà. J’ai appelé ça le « jump ».
Jessica : Ouais.
Antony : Donc le « jump » c’est tout simplement de… de sauter de pays en pays. Mais dans ce « jump », il y a une prise… il y a une prise de risque. Je ne sais pas où je vais dormir, je ne sais pas qui est-ce que je vais rencontrer. Je ne sais pas comment ça va se passer, je ne sais pas où je vais aller. Mais c’est un « jump ». Et je pense que dans la vie, il faut faire un « jump », il faut faire un saut, quoi. Et faut toujours prendre un risque dans la vie pour avoir un résultat.
Jessica : Il y a un film qui s’appelle Jumper, je crois que c’est inspiré…
Antony : Oui, c’est Jumper, voilà, ouais.
Jessica : C’est ça ? C’est ça ? Je me demandais.
Antony : Je sais pas si c’est totalement inspiré mais c’est vrai que j’ai regardé ce film étant jeune, quoi. Mais c’est vrai que ouais, c’était plutôt marrant.
Jessica : Alors, tu dis, c’est un risque parce qu’on sait pas qui on va rencontrer etc. Parce que bon, t’as certainement fait beaucoup de belles rencontres, tu pourras en parler d’ailleurs si tu le souhaites.
Antony : Bien sûr, oui oui oui oui.
Part 3
Jessica : Est-ce que t’en as fait de mauvaises ? Ça t’est déjà arrivé ?
Antony : Oui, ça m’est arrivé. Ça m’est arrivé, bien sûr. Comme je l’ai dit, voilà, ben quand je « jumpes » et tout, ben je ne sais pas où je vais aller. Donc une petit anecdote quand j’étais en… aux États-Unis. J’ai traversé en fait la frontière entre les États-Unis et le Mexique[11].
Jessica : Ouais.
Antony : En bus, voilà. J’ai commencé à faire de l’auto-stop et je me suis rendu compte[12] que… à travers la route en fait, de l’autre côté de la route, il y avait des personnes qui m’attendaient et tout avec… ils étaient armés. Et la porte était semi-ouverte donc carrément prête pour un… kidnapping. Ils allaient peut-être me kidnapper quoi.
Jessica : Alors, t’as fait comment ?
Antony : Ben je suis resté en fait là où j’étais, à ma place. Je n’ai pas bougé. Et la voiture a fini par partir. Car elle était… c’était en sens en face, en face.
Jessica : D’accord. Donc faut faire…
Antony : Ouais, assez… palpitant quand même.
Jessica : T’as eu… t’as eu peur ce jour-là ?
Antony : Oui oui oui oui. Ouais, quand même ouais. J’ai vraiment cru qu’ils allaient faire demi-tour. Mais finalement non.
Jessica : D’accord.
Antony : Mais le Mexique, aussi, pour une petite anecdote aussi comme ça, ben, j’étais en train de manger un petit tacos dans un restaurant. Quand je suis arrivé là-bas, à Nuevo Laredo, à la frontière. Et une personne est arrivée, elle m’a vu, elle a payé pour moi et elle est partie. Sans même me dire bonjour, comment tu t’appelles…
Jessica : Ouah !
Antony : D’où tu viens… Elle a payé pour moi et elle est partie.
Jessica : Ça contre-balance alors. Il y a pas que des gens méchants, comme ça, on peut pas généraliser.
Antony : Voilà !
Jessica : Et puis bonjour à tous ceux qui nous écoutent du Mexique aussi. Du Mexique et de tous les autres pays. Ça serait… ça serait quoi tes prochains pays ?
Antony : Alors, là, ben…
Jessica : En tout cas, sur ta… comme tu voyages de façon un petit peu impromptue, enfin imprévisible[13] mais… qu’est-ce que tu aimerais visiter ?
Antony : Voilà, ouais, je n’ai pas… je n’ai pas… je n’ai pas de plans en particulier. Donc je glisse avec le… le flot. Et peut-être j’aimerais aller deeper[14] dans mes voyages donc pourquoi pas l’Iran, le Moyen Orient, l’Afrique… l’Afrique, avec beaucoup de plaisir, l’Afrique. Toujours les Caraïbes, ma mère vient des Caraïbes, de la Guadeloupe[15]…
Jessica : D’accord.
Antony : Amérique Centrale, retourner en Amérique du Sud. Tout le monde quoi, j’aimerais explorer partout.
Jessica : Ouais, donc ouais, c’est… tu peux… t’es pas capable de donner un pays en particulier. Tu veux vraiment voir le monde, encore, t’as pas fini ton… ton voyage.
Antony : Non, non.
Jessica : Quand tu parles de… bon des pays comme l’Iran etc., est-ce qu’il y a parfois des difficultés pour obtenir les visas dans des pays où tu souhaites aller ?
Antony : Ben, là, je… pour les précédents pays que j’ai pu faire, j’ai pas eu besoin de… d’appliquer[16] des visas mais pour la Chine, là récemment, j’ai dû faire un visa.
Jessica : Ah oui, c’est vrai. Et puis tu dois en plus… tu dois dire où est-ce que tu comptes rester, enfin, à l’hôtel etc. donc t’as fait comment ?
Antony : Ça va, j’ai pu me… je suis passé en fait par une agence, là, qui faisait des visas.
Jessica : D’accord.
Antony : Donc j’ai dû attendre quatre jours et tout. Et ils ont fait le visa pour moi.
Jessica : Hm hm. Ouais, c’est facile.
Antony : Et donc j’ai inventé en fait à la fin un hôtel et tout pour pas qu’ils me pénalisent et tout…
Jessica : Ouais.
Antony : Mais… oui. Ça s’est bien passé. Par contre, quand je suis arrivé à la frontière entre Hong-Kong et la Chine, j’ai attendu pendant deux heures. Et j’ai vraiment cru que j’allais pas passer quoi.
Jessica : Et pourquoi ?
Antony : Parce que mon passeport était un peu abîmé et il était rempli un peu quand même et voilà, j’ai assez un background par rapport à… à mes autres voyages… donc c’était assez… assez chaud[17] pour ça, oui.
Jessica : Oui, c’est vrai que tu me l’as montré ton passeport il est… il faudrait le refaire, il a assez voyagé et il commence à s’abîmer un petit peu.
Antony : Exactement.
Jessica : Donc avec les pièces d’identité, ça rigole pas du tout. Ouais.
Antony : En Chine, c’est vrai que j’ai failli… j’avais l’impression que j’allais repartir, que j’allais faire demi-tour quoi.
Jessica : Là, c’est un cacatoès qu’on entend.
Antony : J’avais presque les larmes aux yeux, quoi.
Part 4
Jessica : Ouais. Alors, est-ce que tu peux me parler de… alors, je vais être très générale donc c’est à toi de choisir… parce que les… les anecdotes sont toujours… évidemment je peux pas te poser de questions sur les anecdotes particulières mais est-ce qu’il y en a qui te viennent à l’esprit, que ce soit de personnes marquantes, de… de pays marquants ? De… ou juste d’aventures de voyage que t’aimerais partager ?
Antony : Anecdotes ? (rires)
Jessica : Ouais.
Antony : Euh ouais. Il y a en plein. Il y en a plein oui. Une petite anecdote comme ça. Allez. Bon ben quand j’étais en fait à Tahiti. Tahiti, ben j’ai rencontré une amie, Charlotte, et… moi, en fait de Tahiti, j’avais une idée de me rendre en Amérique du Sud. Donc Charlotte avait trouvé un bateau pour traverser jusqu’en Amérique du Sud. Donc le bateau partait en Amérique du Sud mais mon amie Charlotte s’arrêtait aux îles Nuku Hiva.
Jessica : D’accord. J’ai jamais entendu parler de ces îles, faudra que je regarde sur une carte![18] Hm hm.
Antony : C’est là, si je dis pas de bêtises, où Jacques Brel…
Jessica : Qui est un chanteur/qui était un chanteur français .
Antony : Voilà, Jacques Brel est décédé aux îles Marquises.
Jessica : D’accord, OK.
Antony : Voilà, si je dis pas de bêtises. Parce que je me souviens que ma mère m’avait repris sur[19] ça, quoi.
Jessica : D’accord.
Antony : Parce que j’avais dit Patrick Bruel, je pense. Mais Patrick Bruel est toujours vivant ?
Jessica : Oui ! Oui, oui.
Antony : Voilà, c’est Jacques Brel, alors, voilà. Et donc Jacques Brel est décédé aux îles Marquises. Et voilà en fait, on avait trouvé ce bateau et donc moi je devais me rendre aux Galápagos.
Jessica : Ouah ! Hm hm.
Antony : Voilà. Donc on devait faire peut-être un mois de… de bateau.
Jessica : Ah c’est long ! Ouah !
Antony : Un mois de bateau, ouais, sur un catamaran. Mais malheureusement, ben il y a eu une mauvaise entente[20] en fait dans le bateau, entre le… le skipper donc qui est le capitaine et le propriétaire du bateau. Donc ça a fait que je me suis retrouvé aux îles Marquises et moi mon plan…
Jessica : Donc il t’a descendu là en fait ?
Antony : Bah en fait, tous les bateaux s’arrêtaient aux îles Marquises parce que… il y avait une mauvaise entente et le bateau, on ne savait pas s’il allait tenir la route pour aller jusqu’aux Galápagos. Et moi mon plan, c’était d’aller aux Galápagos…
Jessica : Ouais.
Antony : J’avais mis mon… j’avais mon petit, ma petite somme d’argent dans ma poche et tout pour les Galápagos et pour continuer à… à faire mon road trip et tout. Et le bateau s’arrête aux îles Marquises au milieu de l’océan, dans une île comme ça. Oh mais mince, qu’est-ce que je vais faire et tout ?
Jessica : Ouais.
Antony : J’étais bloqué pour quelques temps là-bas et… et voilà quoi. Donc j’ai l’impression que parfois, quand on voyage avec d’autres personnes, eh ben, on n’a pas le… le monopole, on n’a pas le choix en fait sur la destination où on peut aller en fait parfois.
Jessica : Oui, t’es plus[21] dépendant, t’as moins de contrôle que si t’étais seul. Ouais.
Antony : Exactement. Voilà. Et ça, ben c’était une bonne leçon de morale quoi.
Jessica : Ouais, d’accord. Et alors, comment tu occupes tes… tes journées jusqu’à ce que[22] t’aies récolté assez de fonds pour… ? Parce que si tu… si tu présentes ton… ton exposition, ça fait que tu peux pas trop visiter en même temps… comment tu décides de ton programme ?
Antony : Alors, il faut vraiment que… faut vraiment que je m’organise par rapport à ça. Quand je fais mon exposition, eh ben, voilà, je dors ici. C’est comme un travail pour moi, en fait, c’est comme un travail. Je travaille pendant quelques heures, pendant peut-être 7 heures, 8 heures. Je fais l’exposition, je rencontre du monde et j’essaie de faire en fait une petite partie de marketing pour mon projet qui s’appelle « Jumps ». Et j’ai un site internet qui s’appelle « Jumps ».[23]
Jessica : D’accord.
Antony : Donc, j’essaie de… d’envoyer du monde là-bas pour qu’ils regardent et pour que ça fasse une bonne audience quand même. Et voilà. Donc je fais pendant… allez une semaine, deux semaines, trois semaines, ça dépend de moi. Et une fois que j’ai une somme d’argent qui est assez convenable pour moi et tout, ben je reprends la route.
Jessica : D’accord. Et alors tu as le temps de visiter un petit peu ? Tu visites et ensuite du changes d’endroit ?
Antony : En général, ben je vais dans les villes. Je vais dans les villes. Donc je fais mon exposition dans les villes, où il y a un… un circuit, où il y a beaucoup de passage.
Jessica : Ouais.
Antony : Et une fois que tout cela est terminé, ben je prends le temps quand même de visiter la ville, parce que je rencontre beaucoup de personnes durant l’exposition donc ils me disent oh ben pourquoi pas aller faire un petit tour en ville. Quand j’étais au Portugal, je me souviens que j’avais rencontré une amie à moi, qui m’avait fait un bon petit tour de… de Lisbonne et tout. Donc voilà, je rencontre du monde et après je reprends la route.
Jessica : D’accord.
Antony : Mais des fois, ben pour être honnête, voilà, la ville c’est toujours la même chose, H&M, Nike, Mc Donald’s, tout ça et tout.
Jessica : Alors oui, il y a les grandes enseignes internationales.
Antony : Donc quand c’est une ville, ben, OK, moi je fais mon travail, je visite un peu la ville, mais quand… voilà, si je visite pas tout, toute la ville, ben c’est pas grave. Je sais que moi je vais visiter la countryside en fait, en dehors du pays, et ça pour moi, c’est le plus important.
Jessica : Voilà, justement. Donc je pense que pour avoir une meilleure idée de… du pays, il faut que t’ailles dans les coins plus reculés…
Antony : Exactement.
Jessica : Et puis que tu vois les paysages aussi. Parce qu’effectivement, après un immeuble en vaut un autre.
Antony : Voilà. Non non non non non. J’ai besoin de… d’être en contact vraiment avec la nature, la mer et c’est ça en fait. C’est une source d’énergie pour moi quoi, c’est très important en fait.
Jessica : Donc, t’as des exemples de… de paysages à couper le souffle qui te reviennent en… en tête ?
Antony : Oui, allez pourquoi pas. Entre l’Argentine et le Chili.
Jessica : Ouais.
Antony : La Cordillère des Andes.
Jessica : Ah oui !
Antony : Je me souviens, j’étais… j’étais resté bloqué cinq jours à Mendoza parce que la frontière entre le Chili était fermée. Sinon voilà, Polynésie Française.
Jessica : Oui, c’est des belles destinations tout ça.
Antony : Norvège (rires). Norvège, c’est pas mal aussi. Euh… Sahara Occidental, Mauritanie.
Jessica : Ouah !
Antony : Des trucs comme ça, là, un peu.
Jessica : Oui, t’as déjà sillonné l’Afrique alors ?
Antony : Un peu, un peu, légèrement, légèrement, ouais. Et… et voilà quoi. Norvège aussi c’est pas mal. Nouvelle-Zélande.
Jessica : Et à l’intérieur du pays, tu te déplaces principalement en auto-stop ?
Antony : Auto-stop. Auto-stop. Oui, j’essaie vraiment de faire de l’auto-stop mais quand je me sens pas trop en sécurité, eh ben tout simplement, j’essaie de… de prendre le bus, ou de prendre le train, ou voilà. Des fois, faut faire attention.
Part 5
Jessica : Oui, tu me disais que donc hors… hors interview, tu me disais que tu viens de… de Chine, enfin ton pays précédent, c’était la Chine. Et donc, oui, ce qui est très… ce qui est très pratique en Chine, c’est de voyager en train… en train couchette. Comme ça, c’est vrai que… le train roule pendant la nuit, t’arrives à destination le matin et puis en plus comme ça, t’as bien dormi. C’est vrai que c’est très pratique. Alors, l’auto-stop… bon comme t’es un garçon, seul, je pense que c’est… c’est sans doute plus faisable et moins… comment dire… moins effrayant que si t’étais une fille.
Antony : Ouais, ouais, ouais.
Jessica : Parce que moi je ferais pas de l’auto-stop toute seule.
Antony : D’accord.
Jessica : Tu m’as mentionné… est-ce que tu as rencontré des problèmes de racisme autour… au cours des pays que tu as traversés ?
Antony : Oui oui oui.
Jessica : Vas-y, vas-y tu peux couper. Alors Antony est en train de filmer l’interview sur son téléphone en même temps et je crois qu’il veut… qu’il veut couper. Donc on a besoin de quelques secondes.
Antony : Alors, oui, parfois, ben… parfois, dans certains pays où je suis allé, eh ben, ce n’est… ce n’est pas évident parce que la couleur de peau peut faire beaucoup de… il y a beaucoup de choses par rapport à ça. Donc des fois la couleur de peau peut être dérangeante dans certains pays. Et donc des fois, je me sens pas totalement en fait en sécurité. Donc je prends tout simplement le bus ou le train, un moyen de transport public car… voilà.
Jessica : Donc, ça ce sont des pays donc où les… plutôt blancs ?
Antony : Dans l’est de l’Europe, dans l’est de l’Europe, j’ai senti…
Jessica : Ouais, des pays avec… des gens blancs en fait ?
Antony : Dans l’est de l’Europe, donc Lituanie, donc j’ai eu un peu de difficultés là-bas, j’ai rencontré un peu des personnes qui étaient un peu… voilà. Lituanie, c’était pas très très…
Jessica : Ouais.
Antony : J’ai rencontré des… des bonnes personnes quand j’étais en ville. Mais… je me suis dit, ah non, je vais pas faire d’auto-stop là-bas. Ce n’est pas… peut-être une bonne idée.
Jessica : D’accord.
Antony : Donc c’était en fait une ancienne époque de l’URSS.
Jessica : Ouais. D’accord, ouais.
Antony : Tous ces pays-là, comme ça… Et au Maroc.
Jessica : Au Maroc aussi ?
Antony : Au Maroc ouais.
Jessica : Ah ouais ?
Antony : Au Maroc, ben, j’ai senti qu’il y avait beaucoup de racistes en fait, envers les personnes black, tout simplement…
Jessica : Oui, donc il faut préciser, voilà. Donc tu as dit que tu étais d’origine guadeloupéenne ?
Antony : Ma mère est Guadeloupéenne et mon père est Togolais. Et je suis né en France.
Jessica : D’accord. Donc tu es français et tu as la peau noire.
Antony : Exactement. Tout simplement parce que en fait, au Maroc, peut-être toute l’Afrique essaie de remonter vers l’Europe…
Jessica : Ouais. Donc les… les Maghrébins[24], il y en a beaucoup pourtant en France et en Europe…
Antony : Voilà. Je pense que le problème qui se pose en fait, c’est que maintenant toute l’Afrique, peut-être une partie de l’Afrique, je ne sais pas en fait. Une partie de l’Afrique essaie de remonter vers l’Europe.
Jessica : Ah !
Antony : Et ils doivent passez par le Maroc pour ensuite rejoindre l’Espagne.
Jessica : Ouais, hm hm.
Antony : Donc c’est ça qui fait que les Marocains n’aiment pas trop toutes… ces peut-être populations qui passent et tout vers le Maroc, et tout, pour rejoindre l’Europe, tu vois.
Jessica : Ouais.
Antony : Donc ils pensent beaucoup que c’est des migrants, donc ils ont sûrement dû me prendre pour un migrant. Mais plutôt dans le sud du Maroc…
Jessica : Le racisme est souvent lié à la peur, en fait. Ouais.
Antony : Exactement, exactement. Dans le sud du Maroc, c’était vraiment génial. Dans le sud du Maroc, donc Tamtam, Agadir et Sahara Occidental, je me suis régalé. Mais dans le nord, c’était un peu plus difficile.
Jessica : Ouais, d’accord.
Antony : Ici, j’ai l’impression, en Australie, j’ai été en countryside et tout, et… j’ai l’impression aussi que ça peut être assez (???) quelque chose quoi.
Jessica : Oui. Et donc j’ai entendu parler, je n’ai pas fait l’expérience moi-même…
Antony : Alors que l’Australie, ce n’est pas la terre des… des personnes qui sont là actuellement. C’est la terre des Aborigènes.
Jessica : Bah oui, oui, oui. C’est ça, c’est un petit peu l’ironie d’ailleurs…
Antony : Exactement. C’est vraiment très triste.
Jessica : Les personnes blanches… qui… n’accueillent pas les nouvelles personnes alors qu’on est tous en fait en Australie, sauf si on est de descente aborigène et qu’on est là depuis 50.000 ans, on est tous des nouveaux arrivants finalement.
Antony : Des étrangers. Bien sûr.
Jessica : À l’échelle de la planète etc.
Antony : C’est la terre des Aborigènes ça.
Jessica : Ouais. Et donc oui, j’ai entendu parler que… il y a des zones, alors faut pas faire de généralités, mais des… des zones rurales qui seraient donc plus conservatrices et un peu plus fermées…
Antony : Ouais, ouais, ouais.
Jessica : Ça va s’ouvrir parce que de toutes façons, en Australie, on a vraiment un melting pot qui… bah qui est là par lui-même.
Antony : Bien sûr, asiatique, africain, européen, il y a tout le monde ici.
Jessica : Bah oui ! Toutes les nationalités sont représentées ici.
Antony : Bien sûr, exactement.
Jessica : Et c’est un fait. Et ça changera pas donc…
Antony : Bien sûr. Mais c’est la terre des Aborigènes et je pense que c’est vraiment important de respecter ça, quoi.
Jessica : Oui.
Antony : Malheureusement, même si il y a pas beaucoup de respect quoi par rapport à ça. Mais c’est vraiment très triste. Là, en fait quand j’étais venu en Australie il y a 10 mois auparavant…
Jessica : Hm hm.
Antony : Eh ben pour moi, l’Australie, je pensais que l’Australie, c’était… désolé du terme, les filles, la fête et les belles plages etc. Mais non en fait…
Jessica : Le surf, le barbecue.
Antony : Voilà, le surf etc. barbecue… Mais en fait, sur ce deuxième voyage, ben là maintenant j’essaie d’aller un peu plus profond…
Jessica : Hm hm.
Antony : Dans mon voyage et dans la culture. Et là, ben j’essaie vraiment de rencontrer bah les vrais… les vrais habitants. Donc j’ai pu faire en fait la rencontre d’aborigènes quand j’étais en… à Sydney.
Jessica : Oui.
Antony : J’ai pu un peu discuté avec eux et tout. Vraiment une culture magnifique et c’est vraiment des… des belles personnes. Mais c’est vrai que malheureusement, voilà quoi. On les voit pas beaucoup.
Jessica : Ouais, ouais, c’est vrai.
Antony : Ils boivent beaucoup d’alcool dans les villes, vous voyez, donc ça peut être vraiment très… on va dire un peu corrompu quoi. Parce que même si tu vois un Aborigène, peut-être dans la ville, mais il boit beaucoup d’alcool et… tu vois, peut-être, il a la tête ailleurs on va dire.
Jessica : Alors, ouais, sans faire de généralités mais c’est vrai que c’est un problème qui…
Antony : Oui, avec ça, malheureusement.
Jessica : Qui… se pose beaucoup en Australie. Donc il y a des régulations qui sont faites à ça, par rapport à la consommation d’alcool, dans les rues, à certaines heures etc. Tu avais un… un message à faire passer. Enfin, c’était un peu le but de ton… de ton exposition et même le but de ton projet : donc tu étais la preuve que… tout est possible.
Antony : Tout est possible ! Même sans rien dans la vie, tout est possible. Seulement si on veut, on peut. Et moi en fait, au fur et à mesure que je regarde eh ben je me rends compte qu’il y a pas eu beaucoup de personnes black, de personnes de couleur, qui ont voyagé comme ça dans le monde.
Jessica : Hm hm.
Antony : Donc, j’aimerais aussi passer un message que noir, blanc ou jaune, ou peu importe, tout le monde est capable de faire quelque chose et voilà, si on veut, on peut quoi[25] ! Mais malheureusement, il y a beaucoup de stéréotypes par rapport à certaines choses et tout. Et ça fait qu’il y a beaucoup de peur en fait. Je pense que l’être humain est assez dominé par la peur donc ce qui…
Jessica : Ouais.
Antony : Des fois ben… ce qui l’arrête de faire certaines choses.
Jessica : Oui. C’est… à l’origine, la peur c’est un instinct de survie, de conservation et de protection en fait. Mais qu’est plus toujours justifié dans notre société. On n’a pas à avoir peur d’un tigre qui va nous sauter dessus là, qui est derrière le bosquet ou… et qu’est pas… qui peut être paralysante. Ouais.
Antony : C’est comme ça, c’est vraiment… c’est pour ça que le « jump » a vraiment sa signification. « Jumper ».
Jessica : Hm. Alors je te souhaite encore beaucoup de… de grands sauts et de… de beaux voyages parce que t’as très envie de continuer ta vie de nomade.
Antony : Bien sûr.
Jessica : Donc bonne route !
Antony : Merci beaucoup Jessica.
Jessica : Et puis donc je mettrai le lien sur… sur le… dans les show notes du podcast.
Antony : D’accord.
Jessica : Et voilà, vous pouvez suivre les aventures d’Antony et puis si jamais…
Antony : Sur Jumps, J-U-M-P-S sur Facebook[26] et tout le monde est…
Jessica : Voilà, Jumps, comme les… les sauts. Voilà et puis bah, qui sait, si jamais Antony traverse un pays où vous habitez, vous pouvez lui ouvrir sa porte. Il est très sympa. Je vous… je vous le recommande.
Antony : Hey ! Merci beaucoup.
Jessica : Donc merci beaucoup Antony !
Antony : Merci beaucoup Jessica !
Jessica : Bye !
Antony : Bye bye.