Caramelicious, Award-Winning Salted Caramel
[05 MIN 00 SEC] – PART 1
Jessica : Bonjour Rémi, bienvenue sur French Voices !
Rémi : Bonjour Jessica !
Jessica : Comment ça va ?
Rémi : Ben ça va pas mal pour un lundi, hein il fait grand beau après un long week-end de grand soleil, on va pas s’en plaindre, c’est un très bon départ pour la semaine !
Jessica : Très bon début de… de semaine et… oui ! Parce que nous on peut… on peut narguer l’hémisphère nord maintenant, qui va rentrer dans… dans l’hiver. Nous, ça y est, le… le soleil arrive effectivement. Alors, oui, on est tous les deux basés à Melbourne en… en ce moment.
Rémi : Oui.
Jessica : Alors, je vais commencer par une petite précision orthographique. Votre prénom, c’est Rémi qui s’écrit R-E accent aigu-M-I.
Rémi : Oui.
Jessica : Et qui est… donc un prénom français qui a une autre alternative orthographique. On peut aussi l’écrire avec un… un Y à la fin : R-E accent aigu-M-Y.
Rémi : Ouais.
Jessica : Et là je passe un… un petit coucou à mon… l’un de mes meilleurs amis qui est en France et qui est Rémy avec un… un Y, également.
Rémi : Ok, c’est marrant parce que beaucoup de gens souvent, veulent écrire mon prénom justement avec un Y et…
Jessica : Oui.
Rémi : Et donc bien souvent, il y a des gens qui me demandent. I ou Y ?
Jessica : Ah oui ! (rires). Oui, j’aurais pas demandé, je pense que l’orthographe la plus commune ou instinctive pour moi, ça aurait été effectivement avec le… avec le Y donc c’est pour que ça a particulièrement attiré mon… mon attention.
Rémi : Ouais.
Jessica : Enfin, ce qui doit poser le plus de difficultés ici, c’est probablement d’écrire l’accent aigu. Il est probablement absent de beaucoup de… de documents, non ?
Rémi : Ouais, forcément, l’accent aigu, c’est… c’est pas du tout dans l’orthographe anglaise, hein, les accents…
Jessica : Bah ouais !
Rémi : Non, non ils font… ils font l’impasse dessus[1] donc… ouais, bien souvent eh ben, ça devient R-E-M-I.
Jessica : Alors, ça pose pas de problème alors au niveau de… de l’administration ? Pour les documents officiels ?
Rémi : Bah écoutez, non, apparemment non. Enfin moi personnellement j’ai… je me suis jamais retrouvé en problème avec ça donc… non je ne pense pas.
Jessica : Bon alors, question typique pour commencer peut-être : est-ce que vous pourriez nous dire d’où vous venez en France et puis aussi… depuis combien de temps et comment vous êtes arrivé à Melbourne ?
Rémi : Oui, alors bah je m’appelle Rémi Tremsal, je suis en Australie depuis 12 (douze) ans bientôt. J’ai 40 (quarante) ans. Je suis arrivé en Australie au mois de décembre, oui il y aura 12 (douze) ans bientôt. Et pas vraiment sur un coup de tête[2] finalement, c’était assez préparé. Ma profession d’origine, je suis jockey donc je travaille dans les… dans les chevaux de course. Et puis eh ben… une année en 2002 (deux mille deux), je suis parti à l’île Maurice, pour exercer[3] là-bas en tant que jockey et puis ça m’a donné un petit peu le… le… l’envie de voyager on va dire.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et puis, j’ai rencontré une très jolie fille (rires).
Jessica : Ah !
Rémi : Qui… qui est mauricienne et qui venait étudier en France. Donc, c’est une belle histoire parce qu’on s’est rencontrés à Maurice, elle était sur le point de[4] quitter Maurice pour la France.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et donc eh ben, je me suis dit ben, on va garder contact et moi… moi j’ai passé six mois à l’île Maurice, ce qui était fantastique…
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et à mon retour en France, eh bien on s’est retrouvés et on a commencé à… oui, à bien… bien se connaître et puis… et puis moi rentré en France, je ne sais pas, j’avais envie de continuer de voyager. Donc, je m’étais dit que l’île Maurice, l’année suivante, pourquoi pas. Mais Breena, qui est ma femme maintenant…
Jessica : L’Australie ? L’Australie, vous voulez dire ?
Rémi : Non, non, à l’époque, je… j’avais envie de retourner à l’île Maurice…
Jessica : Ok, oui.
Rémi : Mais Breena était… avait passé une année en Australie auparavant et donc dès l’instant où elle a mentionné l’Australie, ben c’est devenu… oui, c’est devenu mon but.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Je me suis dit ok, ben on va partir pour l’Australie alors. Et à ce moment-là, eh bien…
Jessica : Donc ça n’a pas été un problème pour se mettre d’accord…
Rémi : Non, non pas du tout (rires). Pas du tout, on était vraiment sur la même longueur d’ondes. Et puis… bah c’est… c’est un grand voyage hein, donc ça se prépare pas… du jour au lendemain bien sûr. On a pris tout notre temps, on a essayé de trouver l’endroit que… qu’on pensait qui serait propice à… à nos désirs et à ce que moi aussi personnellement je recherchais au niveau travail.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et donc eh ben on a mis le point[5] sur Melbourne.
Jessica : Hm hm. Oui, Melbourne, c’est… c’est bien pour les jockeys. Il y a la Melbourne Cup qui… donc chaque année au premier… le premier mardi de… de novembre, c’est la plus grande course hippique…
Rémi : Ouais, c’est ça.
Jessica : C’est le Trophée de Melbourne… et c’est… c’est un tel événement que ce jour-là dans l’état du Victoria, c’est un jour férié, on ne travaille pas. Et on parle de la…
Rémi : Exactement.
Jessica : La Melbourne Cup comme la… ça s’appelle comment ? « La course qui arrête »… « où le temps s’arrête », enfin tout… tout s’arrête au moment de la course.
Rémi : Non, la course qui… « la course qui arrête une nation ».
Jessica : « La course qui arrête une nation », voilà, c’est ça !
Rémi : Ouais, exactement. Ouais, « the race that stops a nation ». (rires)
Jessica : Ouais.
Rémi : Non, c’est assez extraordinaire, le Spring Carnival en général. Toute cette semaine-là[6], c’est quelque chose d’unique. Enfin, moi maintenant, j’ai été chanceux de pouvoir en faire partie depuis des années, mais je dois avouer que la première fois que je suis allé à Melbourne Cup, en tant que spectateur, c’était…
Jessica : Hm hm.
Rémi : C’était quelque chose d’exceptionnel. Quand je vous dis, il y a pas d’égal, hein, il y a pas d’égal.
Jessica : Ouais. Les… les… tout le monde est très bien habillé donc avec des « fascinators ». C’est très… très chic
Rémi : Ouais.
Jessica : Alors vous… vous y êtes allé en tant que spectateur, vous avez aussi couru ou… ? Enfin, je sais pas si on dit « couru » ?
Rémi : Oui, oui, oui, couru ou monté[7]… Quand on est un jockey, on dit « j’ai monté » bien sûr.
Jessica : Ouais.
Rémi : Ouais, j’ai pas… j’ai pas eu l’occasion de monter dans la Melbourne Cup.
Jessica : Ouais.
Rémi : Mais j’ai eu l’occasion de monter… au cours d’une des journées du Spring Carnival donc c’est… c’est quelque chose que je garderai toujours en mémoire. C’est… c’est impressionnant quand… quand on se retrouve à galoper dans une ligne droite et qu’on… qu’on entend le support[8] de… de centaines de milliers de personnes, c’est… c’est assez extraordinaire.
Jessica : Ouais.
Rémi : Moi, ce qui m’avait surtout impressionné, c’était… le… le public, quoi. La… la quantité. C’était incroyable.
Jessica : Ouais.
Rémi : Ma première année… c’est actuellement[9] où ils ont battu tous les records d’intendance. Avec je crois, c’était en… le jour du Derby, il y avait 124.000 (cent vingt-quatre mille) personnes. C’est… c’est quelque chose. Enfin, c’est… c’est presque démesuré quand on le voit mais…
Jessica : Ouais.
Rémi : Mais il faut le voir pour le croire (rires).
Jessica : Ouais, ça doit être une ambiance assez… assez particulière.
Rémi : Ah ouais, c’est… c’est exceptionnel, c’est exceptionnel, ouais, c’est sûr.
Jessica : Oh ! Bah alors est-ce que… est-ce que vous auriez d’autres anecdotes sur… comment on pourrait faire le lien entre votre carrière de jockey…
Rémi : Hm hm.
Jessica : Et puis ce que vous faites aujourd’hui qui est complètement différent parce que notre interview va porter sur le caramel ?
Rémi : Ouais.
[12 min 00 sec] – PART 2
Jessica : Vous êtes devenu un… un… comment on dire, un « caraméliste » ou… un spécialiste du caramel ? Comment ça s’appelle ?
Rémi : (rires). Pour être honnête, je ne sais pas vraiment (rires).
Jessica : En anglais, c’est facile, « caramel maker » mais du coup…
Rémi : Ouais, exactement. Mais non, fabricant… oui, fabricant de caramel, on peut dire, ouais, fabricant de caramel, ouais, voilà.
Jessica : Hm hm. Ça me semble bien !
Rémi : Alors.. ça me plaît bien, ouais. Ça me plaît bien. Non, alors c’est pareil, ben c’est… c’est l’ironie du sort hein parce que finalement maintenant, je me retrouve à fabriquer quelque chose que… tous mes amis jockeys peuvent seulement avoir ça en rêve (rires). Malheureusement.
Jessica : Ah… évitent, à bah oui, pour pas grossir (rires).
Rémi : Eh ben, forcément, ouais, forcément. Mais non, eh ben en fait, l’histoire de Caramelicious, c’est… c’est né il y a quatre ans maintenant.
Jessica : Hm hm.
Rémi : C’est quelque chose que… bon le caramel au beurre salé, hein en France, tout le monde connaît hein. J’aime… j’aime à dire que c’est un petit peu notre « Vegemite[10] ». Tout le monde a un pot de caramel…
Jessica : Sauf que c’est bien meilleur.
Rémi : Ouais, exactement (rires). Et ça je vais… je vais pas m’en plaindre[11]. Mais oui, donc eh bien il y a quatre ans de cela… enfin, mon papa en faisait. Mon papa est parti à la retraite et puis pour ne pas s’ennuyer, il a décidé de commencer à fabriquer du caramel au beurre salé, comme ça, pour s’occuper.
Jessica : Ah oui !
Rémi : Et puis ben il a fait comme beaucoup d’artisans, hein, il vendait ça sur les marchés, il était basé dans l’Ardèche. Donc l’Ardèche, c’est un milieu assez touristique hein en France, c’est très touristique…
Jessica : Oui.
Rémi : Surtout au… au moment estival[12].
Jessica : Alors, c’est là que j’ai passé mes vacances d’été…
Rémi : Ah bah voilà ! Hm hm.
Jessica : Quand j’étais petite, tous les ans, c’était l’Ardèche et j’y suis retournée lors de mon dernier voyage en France…
Rémi : Ouais ?
Jessica : Beaucoup, beaucoup d’émotions de revoir cette région qui est magnifique.
Rémi : C’est sûr, ouais, c’est sûr.
Jessica : Un petit peu un mix de Provence, des gorges, des plages de rivière, oh, j’adore.
Rémi : C’est une très belle région, ouais.
Jessica : Ouais.
Rémi : Et donc bah mon… mon papa a décidé de se lancer dans la fabric/dans la fabrication pardon…
Jessica : Hm hm.
Rémi : Du caramel au beurre salé. Et puis… moi ici, lui là-bas, le seul moyen de communication, ben c’est Skype ou le téléphone. Et puis, à chaque fois, comment ça va ? Et il me disait tout le temps : « Ah oui, ça marche bien, j’arrive[13] plus à suivre (rires), il faut que j’en fasse et que j’en fasse sans cesse, tout le monde en veut ». Et puis ça m’a traversé l’esprit… moi j’arrive à un… à un stade de ma carrière où il faut commencer à penser à un petit peu autre chose forcément.
Jessica : A une reconversion.
Rémi : Une reconversion, exactement. Et donc je me suis dit ben pourquoi pas, ouais, peut-être penser à ça pour le futur. Et donc, ben j’ai commencé à… bon mon papa m’a donné la recette, hein, forcément.
Jessica : Hm.
Rémi : Et je me rappellerai toujours qu’il m’a donné ma/la recette et il m’a dit : « Bonne chance ». Pour moi, dans ma tête, un petit peu arrogant… (rires)
Jessica : Ah ! Il y croyait pas.
Rémi : Ouais, bah c’est pas difficile à faire ! (rires) C’est pas difficile surtout que j’ai la recette maintenant. Eh ben, bien bon m’en a pris, c’était pas si facile que ça. Mes premiers… mes premiers essais ben n’étaient pas… n’étaient pas réussis. Ce qui m’a prouvé que oui, faire du bon caramel, c’est pas forcément évident[14]. Mais bon, ben je me suis… je me suis exercé hein, j’ai… j’ai pratiqué, pratiqué. Et entre temps, eh bien, je me suis accidenté, en course.
Jessica : Ah !
Rémi : Et donc j’ai eu… j’ai eu des problèmes de dos, ce qui m’a mis sur la touche pendant 7 (sept) mois… un bien pour un mal, ou un mal pour un bien, on va dire.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Puisque ça m’a permis dans un sens de me concentrer sur… sur le caramel.
Jessica : Ok !
Rémi : Et… et donc là, eh bien j’ai pu… j’ai pu pratiquer et en arriver au point où j’étais capable de faire du bon caramel au beurre salé.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et c’est comme ça que avec ma femme, on a décidé de lancer Caramelicious. On a trouvé un nom et puis… et puis voilà, on a commencé, on a fait quelques marchés. Alors, bien évidemment, à l’époque, le caramel au beurre salé, c’était pas encore très très connu, ici en Australie. Et je me rappelle que, allant sur les marchés, proposant du caramel salé aux gens, les gens me regardaient comme… comme si je venais d’une autre planète (rires).
Jessica : Vraiment ? Ah oui, parce qu’aujourd’hui, ça doit être vraiment différent, hein, c’est très…
Rémi : Ah oui, maintenant…
Jessica : C’est très connu !
Rémi : Maintenant, c’est très très connu. Mais quand… quand on a commencé ça, ouais, c’était encore très très… non, c’est.. ça ne courait pas les rues[15] on va dire.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Donc, eh bah oui, on va dire, bah il a fallu… il y avait tout un phénomène d’éducation on va dire. Eduquer les gens, leur faire comprendre ce que c’était exactement et puis… et puis, quoi faire avec.
Jessica : Oui.
Rémi : Mais c’est… c’était bien dans un sens puisque j’étais passionné et je le suis toujours hein.
Jessica : Ouais.
Rémi : Donc le fait de… de partager cette passion et de faire découvrir un nouveau produit aux gens, c’était… c’était presque aussi excitant, aussi passionnant que… que de monter en course pour moi finalement (rires). Donc…
Jessica : Ouah !
Rémi : Ouais, c’était… et puis oui, parce que finalement, c’est… c’est moi. J’aime à dire que Caramelicious, c’est mon bébé. Donc, je… j’ai… j’ai cette passion de faire découvrir aux gens ce que c’est exactement.
Jessica : Ouais, ouais. Mais quand vous avez…
Rémi : Et puis bah voilà, quatre plus tard… pardon, quatre ans plus tard, on en est là, on a réussi à… à placer ça dans… dans plein de magasins autour de l’Australie. Et puis… et puis on a même attaqué l’export maintenant donc… c’est… c’est très excitant, ça fait peur en même temps. Mais… mais c’est bien !
Jessica : Oui, parce que ça… oui, en quatre ans, ça a vraiment bien… bien progressé, on pourra en… en reparler un tout petit peu…
Rémi : Bien sûr.
Jessica : Mais alors je me demandais : quand vous avez commencé à faire du caramel, c’était déjà finalement dans l’idée de… de pouvoir le… le commercialiser ou au début c’était pour vous en fait, à l’échelle de… de votre famille ?
Rémi : Non, non, on a décidé d’en faire un… un business hein.
Jessica : Tout de suite.
Rémi : On voulait en faire une petite entreprise tout de suite, oui bien sûr.
Jessica : Ouais.
Rémi : Puisque moi, finalement, dans… dans mon esprit, je m’étais dit bah voilà, ma… ma reconversion, elle est là…
Jessica : Hm hm.
Rémi : Bon, c’était jamais certain hein… on n’est jamais certain, hein. Mais de toute façon[16], si on n’essaie pas, on ne saura pas. Donc… je me suis dit écoute, on va… on va lancer ça, on va essayer, on va essayer d’aller le plus loin possible. Sans non plus brûler les étapes. En faisant de sorte que c’est du solide. Que notre produit est… est un bon produit et puis que… que ça va marcher. Sans forcément brûler les étapes et sans… sans trop s’emballer[17].
Jessica : Hm hm.
Rémi : Mais oui, dès… dès le départ, c’était quand même dans l’esprit d’en faire… d’en faire un business oui.
Jessica : Alors, vous avez commencé, je suppose, juste chez vous dans votre cuisine ?
Rémi : Ouais, exactement, dans notre petite cuisine. Voilà, avec quelques… bon des grosses casseroles on va dire (rires).
Jessica : Ouais.
Rémi : Mais oui, c’est… ouais, on a commencé vraiment petit dans notre cuisine et puis… et puis on a déménagé pour trouver une plus grande cuisine d’abord (rires). Et puis, éventuellement[18], eh bien le garage est devenu une cuisine…
Jessica : Ah oui !
Rémi : Ouais, ouais. Et puis… bah avec l’ampleur hein, ça devient un petit peu difficile aussi de la maison, avec la famille et tout ça. C’est… c’est pas forcément facile de se concentrer. Donc… dernièrement, on a bougé dans une petite usine…
Jessica : Super !
Rémi : Donc maintenant, on est capables de produire beaucoup plus, on a réussi à trouver une machine en cuivre, un gros gros bol en cuivre, ce qui nous permet de produire, pas en masse, mais je dirais à plus grande échelle parce que ma…
Jessica : En quantités plus importantes, ouais.
Rémi : Oui, en… exactement, exactement.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Mais tout en gardant toujours… ce côté fait main. Que ce soit fait dans ma cuisine au départ ou bien dans ma petite usine maintenant, le… le côté artisanal n’a jamais changé. Ça… ça, c’est quelque chose qu’on ne changera jamais…
Jessica : Hm hm.
Rémi : La façon de le faire ne changera jamais.
Jessica : C’est ce qui va donner la qualité de… de votre caramel en fait.
Rémi : Exactement, exactement. La quantité, on peut toujours l’augmenter bien sûr. La qualité, on peut pas la changer.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et personnellement, je préfère m’axer sur la qualité que sur la quantité.
[20 min 39 sec] – PART 3
Jessica : Hm hm. Alors… bon vous avez dit finalement, le caramel, c’est pas si facile que ça. C’est vrai que… enfin moi je connais que la version avec de l’eau et du sucre. Et je pense j’ai essayé une ou deux fois mais ça a brûlé. (rires) Quelles… quelles petites techniques vous avez ? Et puis aussi, on pourrait aborder, quels sont les… les différents parfums de caramel que vous produisez ?
Rémi : Hm hm. Alors, forcément, oui le cara… le caramel, c’est facile à faire jusqu’à un certain point. Tout dépend quelle sorte de caramel on veut obtenir. Mais… mais comme j’aime à dire, nous aussi à Caramelicious, on ne prend pas de raccourci. Que je fasse 5 (cinq) kilos ou 30 (trente) kilos à la fois, le procédé sera le même. C’est… c’est du temps forcément. C’est aussi beaucoup de… il faut être très régulier. On pèse… on pèse tous nos ingrédients au gramme. On prend pas de raccourci.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Il faut atteindre une certaine température. Cette température-là une fois qu’on l’obtient, il y aura l’ajout d’autres ingrédients. Tous… tous des ingrédients naturels bien sûr.
Jessica : Hm hm.
Rémi : On utilise… on a réussi à ressourcer des… des ingrédients de très bonne qualité ici en Australie. Parce que c’est pareil… finalement, j’aime à dire… et… dans… dans le passé, j’ai rencontré des boulangers parce que… bon ça n’a rien à voir avec le caramel mais j’aimerais mettre le point dessus. En France… il faut se vanter hein, on a du très bon pain.
Jessica : Oui, on peut le dire je pense, oui, oui.
Rémi : Oui, on a du très bon pain et ça… ça c’est pratiquement ce qui me manque le plus.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Ici, en Australie, il y a de très bonnes boulangeries bien sûr. J’ai eu l’occasion de parler avec des boulangers, même des Français, qui… qui… qui l’avouent… c’est pratiquement impossible de… de reproduire à 100 % (cent pour cent) la bonne baguette française. On s’en rapproche mais c’est très difficile…
Jessica : Oh… à cause des ingrédients peut-être ?
Rémi : Ingrédients, le climat aussi forcément.
Jessica : Le climat, hm hm.
Rémi : Le climat est très important dans la confection du pain et je… je trouve que dans la confection du caramel, c’est exactement la même chose. Travailler avec du sucre, c’est très difficile… il y a le… le phénomène d’humidité, le phénomène de chaleur.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et donc tout ça c’est à prendre en compte et tout ça, il a fallu que moi je réajuste toutes ces choses-là.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Comme je dis hein, mon papa m’a donné la recette mais c’était pas du acquis[19] hein. Et je m’en suis rendu compte très vite. Qu’il y avait quelques petites choses qu’il fallait réajuster en fonction de… oui, on n’est pas en France, on est en Australie. Les ingrédients sont différents. Vous… vous allez peut-être penser oui mais du sucre, ça reste du sucre, et du beurre, ça reste du beurre. Et… et tout ça.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Mais non, sinon ce serait trop facile.
Jessica : Ouais, ouais ouais. Oui, c’est vrai que bon moi j’ai le même… même problème avec mon gâteau au chocolat préféré…
Rémi : Hm hm.
Jessica : Que j’ai mis du temps à réussir à faire correctement.
Rémi : Ouais.
Jessica : Et en fait, il y a même différents types de sucres…
Rémi : Oui.
Jessica : Qui me laissent perplexe ici parce que bon, en France, du sucre, c’est du sucre quoi.
Rémi : Ouais.
Jessica : Ici, on va au rayon sucre au supermarché, on a 10 (dix) types de sucre. Et puis bon…
Rémi : Ouais.
Jessica : Qu’est-ce que c’est la différence quoi ? Donc oui, je peux comprendre donc qu’il y a eu un ajustement donc au niveau… au niveau technique. Et alors après vous avez quels… quels parfums de caramel ? Parce que vous avez différents types en fait, hein ?
Rémi : Oui, oui, exactement. Alors, finalement, on a le caramel au beurre salé, l’original hein.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Qui devient la base. Ensuite, on y ajoute des parfums. Des parfums naturels, comme de la vanille. On en a un au cacao… je précise cacao, pas chocolat. On n’ajoute pas du chocolat, on ajoute de la poudre de cacao à 100 % (cent pour cent).
Jessica : Hm hm. Hm hm.
Rémi : On en a un au cacao et noisette. Alors, celui-là, il a des vraies noisettes (rires) dedans.
Jessica : Ouais.
Rémi : Des vrais morceaux de noisette. Ensuite, on en a un au café. Et puis…
Jessica : Ah oui !
Rémi : Et puis, voilà, c’est ça, ça fait cinq… cinq parfums, ouais.
Jessica : D’accord.
Rémi : Et donc… et donc bah chaque parfum finalement a en quelque sorte… avec le temps, je me rends compte que certains parfums travaillent bien avec certaines choses dans le milieu de la cuisine. Bon le… le caramel au beurre salé, l’original, il… il va avec tout, hein.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Que ce soit doux, sucré… moi, j’ai… j’ai pas peur de l’ajouter par exemple à du poulet ou… de l’agneau…
Jessica : Du poulet ??!
Rémi : Ouais, des côtelettes d’a… j’adore l’ajouter à des côtelettes d’agneau.
Jessica : Ah oui ! Hm hm.
Rémi : Quand les côtelettes d’agneau sont juste prêtes, on prend une cuillère de caramel au beurre salé et puis on… on mélange ça dans… dans la poêle. C’est très bon, c’est très très bon, ouais.
Jessica : Alors, justement, est-ce que vous pourriez nous donner quelques… quelques idées de recettes ou de meilleures façons de consommer votre caramel ?
Rémi : Hm hm.
Jessica : Moi, j’ai pas beaucoup d’inspiration, je les vois sur des crêpes ou…
Rémi : Ouais.
Jessica : Bon, comme je sais jamais quoi en faire en général, je… je mange directement dans le pot avec la cuillère[20] (rires). Mais comment on peut le consommer ?
Rémi : Oh, mais même… même si on sait comment le consommer… on finit tous par le faire la cuillère (rires).
Jessica : Ouais. Bon, ça me donne une excuse aussi, mais je sais pas comment… si on peut le mettre sur du pain ou…
Rémi : Bien sûr, bien sûr. Sur un… sur un bon morceau de pain toasté, c’est très très bon. Sinon, bien sûr les crêpes hein. Parce que… parce que au départ, le caramel au beurre salé, c’est breton. Et en Bretagne, eh ben, forcément on y trouve des crêpes aussi[21].
Jessica : Hm hm.
Rémi : Donc c’est le… c’est le meilleur mariage[22] on va dire. La crêpe et le caramel au beurre salé. Mais il y a aussi… ben ici, des pancakes hein forcément.
Jessica : Ouais.
Rémi : Les gaufres. Qu’est-ce qu’on a encore ? Même des biscuits… et puis sinon, ben on peut aller un peu plus loin, on peut le… le mettre dans des tartes ou des gâteaux… soit…
Jessica : Ah oui.
Rémi : Soit comme un coulis ou bien à l’intérieur, ou bien par-dessus. Il y a.. il y a des tas de tas de choses à faire avec, forcément. Et comme je disais, le caramel au beurre salé, l’original eh ben on peut… on peut l’ajouter à des choses… des choses salées, forcément, ouais.
Jessica : Hum.
Rémi : Quelque chose que j’aime faire aussi, c’est… c’est très simple, hein, et les gens apprécient parce que… parce qu’il y a pas besoin de savoir cuisiner pour faire ça… c’est un plateau de fromage. Un plateau de bons fromages… français par exemple (rires).
Jessica : Ouais, ouais.
Rémi : Un bon… un bon Bleu d’Auvergne, ou même un bon fromage de chèvre assez corsé… vous savez comme on utilise par exemple la confiture de coing ou certaines confitures avec le fromage. Eh ben le caramel au beurre salé, ça… ça passe aussi bien.
Jessica : Ah, vous proposez de mettre le caramel sur le fromage ?
Rémi : Oh, bah par exemple, on va prendre un petit cracker ou un petit…
Jessica : Hm hm.
Rémi : Un petit bout de toast, on y ajoute un petit bout de fromage et puis par… par-dessus, on ajoute un petit peu de caramel ouais. Et donc on va créer…
Jessica : D’accord.
Rémi : On va créer ce… ce clash au départ. C’est un clash hein de… de saveurs parce que… le fromage, le Bleu par exemple, c’est très très fort. Mais avec la douceur du caramel, c’est quelque chose de… ouais, c’est quelque chose de… d’assez exceptionnel quand on l’a en bouche ouais.
Jessica : Ca atténue un peu.
Rémi : Ouais, ouais.
Jessica : Bon d’accord.
[28 min 00 sec] – PART 4
Jessica : Alors, vous… est-ce que vous avez votre propre boutique ou est-ce que vous avez donc des… des stocks/des points de… de vente qui vous… qui fournissent vos produits ?
Rémi : Alors on a notre boutique online[23], forcément hein, de nos jours, tout le monde le fait.
Jessica : Ouais.
Rémi : Donc les gens peuvent… peuvent commander par internet.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Sinon, bien sûr on fournit… on fournit beaucoup de magasins à ce jour. Essentiellement les… les traiteurs.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Magasins traiteurs, dont certains français forcément (rires). Mais sinon oui, principalement traiteurs et… et on va dire boutiques ou supermarchés spécialisés. Donc… donc on les fournit et ils ont… ils ont nos produits en rayons. Et puis… on travaille aussi avec des crêperies ou des restaurants qui s’en servent…
Jessica : Ah oui !
Rémi : Donc là, on leur vend en pots forcément. En seaux je veux dire.
Jessica : Voilà, donc directement aux prod… d’accord directement au business, à l’entreprise et pas aux clients directement dans ces cas-là.
Rémi : Oui, oui. Ouais, là on vend en gros, là.
Jessica : Et… alors, vous avez dit que vous commencez à avoir une présence internationale ou… alors les auditeurs de French Voices qui sont aux Etats-Unis ou en Norvège ou… je les salue parce qu’il y en a… et puis tous les autres. Est-ce qu’ils peuvent acheter quand même votre caramel ?
Rémi : Oh bah écoutez, bien sûr, oui. Ils peuvent… ils peuvent l’acheter online hein, sur notre boutique online, il y a pas de problème, on peut… on peut l’envoyer partout. On a eu… on a de temps en temps des… des gens à l’étranger, ouais, qui nous en commandent et donc… Bah voilà, on met ça dans une jolie boîte et puis ça part par la poste.
Jessica : Super !
Rémi : Ouais, je crois… c’est marrant que vous ayez mentionné la Norvège parce que… j’ai l’impression que j’avais envoyé quelque chose un jour. Peut-être… oh, c’était peut-être la Norvège ou la Suède, je… je ne sais plus maintenant mais c’était… c’était dans ce coin là-bas, ouais !
Jessica : D’accord donc c’est possible.
Rémi : Oui, bien sûr, bien sûr. Rien… rien ne nous arrête ! (rires).
Jessica : Alors, vous avez… vous venez de… de finir donc le… le Royal Melbourne Show qui est un grand événement sur Melbourne annuel, c’est un… un festival en fait.
Rémi : Hm hm.
Jessica : De deux semaines, je crois.
Rémi : Ouais, 10 (dix), 11 (onze) jours ouais.
Jessica : 10 (dix), 11 (onze) jours ouais. Qui est… bon qui devait être assez intense ou intensif. Alors, est-ce que vous pourriez… nous dire très rapidement comment on… on s’organise pour un… pour un si grand événement et puis est-ce que vous avez des… des petites anecdotes marquantes de… de votre dernier festival là ?
Rémi : Hm hm. Ouais, alors j’en ai une, c’est… une anecdote… et c’est… ça fait très plaisir parce que moi en fait, je suis de Lyon.
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et j’ai eu des gens au Royal Melbourne Show qui sont venus, des Australiens et… et qui ont goûté le produit et puis qui ont aimé et qui m’ont dit… c’était marrant parce que la petite fille avait un tee-shirt avec Paris dessus et… et j’ai pensé qu’à la conversation, en lui demandant : « Est-ce que tu es allée déjà là-bas ? Est-ce que tu connais Paris ? » et… « Oui, bien sûr, j’y vais souvent, je vais en France souvent ». Elle parlait un petit peu français et ce qui était… ce qui était bien joli en même temps. J’aime beaucoup quand les enfants font un effort de parler…
Jessica : Hm hm.
Rémi : Et donc… elle m’a dit qu’elle allait souvent en France. Et… et la maman a commencé à discuter aussi, elle m’a dit qu’ils ont des amis à Lyon (rires). Okay. Moi-même de Lyon. Et ensuite, là, elle m’a dit : « Bah justement, on cherche quelque chose pour nos amis de Lyon, ils veulent jamais qu’on leur amène[24]… qu’on leur amène quelque chose d’Australie, parce qu’ils trouvent que en Australie, il y a pas assez de bonnes choses à manger » (rires). Et donc en plaisantant, je leur ai dit : « Bah ramenez-leur du caramel au beurre salé, qui est fait en Australie ».
Jessica : C’est presque retour case départ là, ouais !
Rémi : Eh bah exactement. Et donc, oui, ils ont acheté quelques pots de caramel au beurre salé, qu’ils vont amener à leurs amis à Lyon. Donc, finalement c’est… oui.
Jessica : Ah super !
Rémi : C’est retour à la case départ. J’ai trouvé que c’était une jolie petite histoire, ouais.
Jessica : Ouais. Et puis les… les amis en question seront plus contents de recevoir votre pot de caramel que un pot de « vegemite » en fait.
Rémi : Exactement (rires).
Jessica : Si on revient à ça, aussi.
Rémi : Ouais, j’en doute pas, j’en doute pas, ouais (rires).
Jessica : Alors, est-ce que… est-ce que vous pourriez donner l’adresse de votre site internet où on peut vous trouver, trouver vos produits ?
Rémi : Oui, bien sûr, c’est www.caramelicious.com.au
Jessica : .com.au parce qu’on est donc en Australie.
Rémi : Oui, oui.
Jessica : Et d’ailleurs, si vous êtes en Australie donc même à… à Melbourne, donc au mois de novembre, donc du… rappelez-moi, c’est du 20 (vingt) au 22 (vingt-deux) novembre, je crois cette année ?
Rémi : Euh… ouais, j’ai pas les dates exactes en tête, mais c’est autour du 20 (vingt), 21 (vingt et un) novembre, oui.
Jessica : Ouais, il y a le… je remettrai donc… allez voir dans les show notes de l’épisode, je remettrai les dates exactes et puis un lien.
Rémi : Hm hm.
Jessica : Vous allez participer donc au grand festival français de Melbourne qui est le Paris To Provence.
Rémi : Hm hm.
Jessica : Euh… donc voilà. Si vous êtes dans le… dans le coin, allez donc goûter les caramels de… de Rémi et Breena, vous serez là pendant ces trois jours.
Rémi : Oui, on y sera bien sûr. On y manque jamais. Ce sera notre… quatrième festival, je crois ouais. C’est quelque chose qu’on tient à coeur… Personnellement, moi quand je me retrouve là-bas, c’est comme être en France pendant trois jours finalement.
Jessica : C’est vrai. Et puis c’est super…
Rémi : Mis à part que ça ne prend pas 24 (vingt-quatre) heures de vol, ça prend juste 30 (trente) minutes de voiture (rires).
Jessica : Ouais. Ouais, c’est vrai, et puis que en novembre, il fait en général beau, également pendant ce festival.
Rémi : Oui.
Jessica : Et c’est très bien organisé. J’y… j’y passerai également.
Rémi : Hm hm.
Jessica : D’ailleurs, si vous voulez apprendre plus sur le festival français de Melbourne, j’ai interviewé Laura… Laura Rancie, qui est l’organisatrice du festival. C’est le… l’épisode numéro 15 (quinze) de French Voices[25]. Donc allez écouter celui-là et puis ensuite rendez-vous donc à… à Melbourne auprès du stand de… de Caramelicious pour… goûter ce fameux caramel au beurre salé.
Rémi : Merci.
Jessica : Mais merci à vous. Je vous dis donc à très bientôt. Rendez-vous dans… oui, juste dans quelques… quelques semaines. Pour le festival.
Rémi : Dans pas longtemps, ouais dans pas longtemps. Ça arrive très vite, ça arrive très vite.
Jessica : Ouais, bonne préparation, je pense qu’il va falloir confectionner quelques petites centaines de pots pour… pour l’événement !
Rémi : Oui, exactement, oui, quand on prépare ces festivals-là, c’est… c’est toujours assez épique mais…
Jessica : Intense, ouais.
Rémi : Mais c’est bien, justement, justement… c’est ce qui fait…
Jessica : Ouais.
Rémi : C’est ce qui fait que… que voilà. J’aime travailler sous la pression (rires).
Jessica : Et puis, l’excitation des…
Rémi : Exactement.
Jessica : Des trois jours à venir et de… de découvertes et de contact humain. C’est aussi ça en fait, parce qu’on rencontre beaucoup de monde pendant le festival. Hm, hm.
Rémi : Bien sûr, bien sûr. Bien sûr.
Jessica : Alors, bonne chance et puis à très bientôt Rémi.
Rémi : Je vous en prie, merci beaucoup Jessica !
Jessica : Au revoir !
Rémi : Au revoir !