Rising up the Ranks with Professional Tennis Player Claire Feuerstein
PART 1
Jessica : Claire Feuerstein, bonjour !
Claire : Bonjour.
Jessica : Bienvenue sur French Voices ! Je sais que vous avez un emploi du temps[1] très plein, entre deux tournois et deux voyages à l’étranger parce que vous êtes donc joueur de tennis professionnel.
Claire : Oui.
Jessica : Et d’abord j’aimerais savoir donc à quel âge est-ce que vous êtes tombée dans la marmite[2] ? Quand est-ce que vous avez commencé le tennis et dans quelles circonstances ?
Claire : Alors… ça dépend un petit peu ce qu’on prend comme repère, tombée dans la marmite mais j’ai commencé relativement tôt à… à taper la balle on va dire. Vers 7 ans. Plutôt parce que j’étais hyperactive à l’école et que ben les professeurs ont conseillé à mes parents de me mettre au sport.
Jessica : Ouais.
Claire : Et il se trouve que mon papa était un joueur du dimanche donc voilà, je suis arrivée au tennis un petit peu comme ça. Mais c’était vraiment plus pour me défouler, faire du sport, avoir une activité physique plus qu’autre chose.
Jessica : Hm hm.
Claire : Et puis petit à petit, j’ai pris goût, j’ai eu envie d’en faire plus et j’ai vraiment eu envie de me lancer plus sérieusement à partir de… de 16, 17 ans donc c’est plutôt assez tard pour une…
Jessica : Oui 10 ans plus tard…
Claire : Pour une carrière… oui, et puis c’est tard pour une carrière de… de sportive de haut niveau puisque…
Jessica : Ah oui.
Claire : La majorité ont déjà fait des tournois pro à cet âge-là. Moi, j’en avais en… j’avais même pas encore fait de tournois junior donc…
Jessica : Ha ! Ouais.
Claire : Donc… voilà, j’ai un parcours un petit peu atypique mais c’est un projet que j’ai vraiment pris à cœur et que… c’est vraiment moi qui l’ai mis en place, voilà, vers… vers cet âge-là.
Jessica : Alors… comment se passe la transition… comment est-ce qu’on devient en fait… comment est-ce qu’on passe de joueur amateur à joueur professionnel ?
Claire : Bah justement, je pense que c’est un des sports où… j’ai envie de dire, où il y a vraiment énormément de différents parcours. C’est pas… il y a pas un parcours type.
Jessica : Hm hm.
Claire : Euh… moi il se trouve que j’ai eu la chance de tomber aussi sur un entraîneur en club avec qui ça se passait bien, qui avait un petit peu fait de circuit dans… dans sa jeunesse, qui s’est investi aussi sur moi. Et à partir de là, ça a été un projet vraiment privé… grâce à mes parents qui m’ont beaucoup soutenue aussi. Et qui s’est fait petit à petit, avec… voilà, c’est un entraîneur qui m’a… qui m’a soutenue, qui a fait des efforts, qu’est parti avec moi sur certains tournois pendant des vacances et puis petit à petit, j’ai commencé à monter en niveau et après, il se trouve que j’ai eu quelques opportunités avec la fédération de… de faire quelque chose mais j’avais déjà 25 ans donc c’est assez tard par… par rapport à plein d’autres joueurs. Mais… c’est aussi quelque part un avantage, j’ai envie de dire, de dire qu’il y a pas de… voilà, il y a pas un chemin qui permet de… d’être professionnel, il y en a plusieurs et… je pense surtout, la principale chose, c’est d’être motivé quoi.
Jessica : Oui. Donc aussi dire que quand on est… vraiment donc avec de la ténacité, on peut quand même y arriver… à presque n’importe quel[3] âge.
Claire : Surtout que maintenant les… les âges commencent à être de plus en plus vieux j’ai envie de dire, dans… dans les meilleurs. Si on regarde, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, sur le circuit…
Jessica : Ouais.
Claire : C’est plus l’époque des Hingis qui gagnait à 16 ans son premier Grand Chelem, on est plutôt autour des 30 ans maintenant. Je pense que ça demande plus de maturité et plus aussi de travail physique en amont pour… pour vraiment se dire professionnel et être dans les meilleurs.
Jessica : D’accord. Alors, vous avez dit un jour à vos parents j’aimerais donc faire du tennis ma profession, en fait ?
Claire : Oui.
Jessica : Donc ils vous ont soutenue dans des tournois, donc vous avez eu un entraîneur qui vous a portée dans ce projet-là aussi. Mais vous étiez quand même amateur donc le… le moment où vous devenez professionnelle, c’est… c’est quoi exactement, c’est un… un tournoi spécial où vous décrochez un… un contrat ou comment ça se passe ?
Claire : Il y a pas vraiment, je dirais, une barrière entre amateur, professionnel.
Jessica : Ah bon.
Claire : C’est plus le moment où[4] on va se lancer vraiment sur le circuit international.
Jessica : Hm hm.
Claire : Où on considère qu’on est professionnel.
Jessica : D’accord.
Claire : Donc on gagne pas forcément sa vie du tout même à ce moment-là. Mais… moi, j’ai pas dit du jour au lendemain à mes parents : « Je… voilà, je veux être professionnelle de tennis ». Ça a plus été : « J’ai envie d’en faire plus, aujourd’hui, c’est compliqué, qu’est-ce qu’on peut faire pour me donner les moyens de jouer plus ». Et puis de voir un petit peu où ça peut m’amener.
Jessica : Hm hm.
Claire : Donc au départ, c’était plus : « OK, on… on se donne deux ans, deux, trois ans, en mettant vraiment un projet en place pour voir jusqu’où je peux aller ». Et puis, ben de fil en aiguille, on voit que je progresse, que je monte en classement, on est… on fait des tournois internationaux donc… voilà, en général, vraiment le début pro, c’est à partir du moment où on commence à faire une dizaine, minimum, de tournois internationaux[5] dans l’année. Là, on peut dire qu’on est professionnel.
Jessica : D’accord.
Claire : Et après, bah les choses se font petit à petit quoi.
Jessica : Voilà, donc c’est de fil en aiguille qu’on rentre de plus en plus dans le… dans le circuit. Donc vous n’en viviez pas au début, est-ce que donc… ce sont… c’est votre famille qui vous a soutenue ou est-ce que vous aviez… vous avez commencé par avoir un travail plus normal ?
Claire : Euh non, c’est ma famille qui m’a soutenue. Et c’est même assez difficile d’en vivre parce que plus on monte en niveau, plus on investit souvent dans… bah dans autre chose. Par exemple, ça va être un entraîneur physique, après ça peut être avoir un entraîneur qui puisse se déplacer avec nous en tournoi.
Jessica : Oui.
Claire : Donc… en fait pour vraiment arriver à gagner de l’argent, il faut être au moins dans le top 100 donc c’est… c’est vraiment non seulement une partie, une minorité des… des joueurs professionnels qui arrivent à gagner vraiment leur vie, c’est assez difficile.
Jessica : Hm hm.
Claire : Après on peut arriver à équilibrer son budget quand même en faisant des… des tournois… ce qu’on peut appeler des tournois d’argent, ou des tournois en France où on peut avoir une rémunération plus élevée.
Jessica : Hm hm.
Claire : Et puis des matchs par équipes, un petit peu dans différents pays aussi. C’est des choses qui permettent de rapporter un petit peu d’argent pour réinvestir dans son projet. Mais c’est vrai que c’est un éternel investissement et vraiment gagner sa vie, c’est… il faut être vraiment dans les meilleurs.
Jessica : D’accord.
Claire : Mais… après… oui, pardon.
Jessica : Oui, non allez-y[6], allez-y.
Claire : Non, non, je vous laisse.
Jessica : Non ? Alors, quand vous faites des tournois internationaux etc., c’est aussi un investissement pour vous de… donc vous devez financer vos déplacements également ?
Claire : Oui. C’est… c’est ce qui est difficile aussi dans… c’est la difficulté de ce… un peu de ce sport.
Jessica : De ce sport. Ouais, d’accord. Vous avez…
Claire : Pardon, je finis. C’est moi qui doit financer mes déplacements, qui doit payer l’entraîneur, qui doit payer ses frais également.
Jessica : Ah oui.
Claire : Et la difficulté par rapport à mon projet, c’est que… Bah j’ai commencé assez tard. Donc c’est un peu ça la difficulté parce que c’est beaucoup plus dur de trouver après des aides ou des sponsors parce que souvent leurs critères, c’est quand même d’aider les bons jeunes. Donc c’est un petit peu la difficulté, moi, que j’ai pu rencontrer, c’est que j’ai eu très peu d’aides. Voilà, c’est un petit peu facilité quand on est dans les meilleurs jeunes, dans les meilleurs juniors. Ça permet d‘ouvrir quelques portes de ce côté-là.
Jessica : Vous avez dû surmonter donc beaucoup de barrières hein, et puis donc se frayer un… un passage dans les… dans le top des joueurs aussi. Déjà, félicitations d’avoir réussi à lancer… à lancer cette carrière, d’être arrivée à réaliser ce rêve.
Claire : Ouais.
PART 2
Jessica : Est-ce que vous avez un joueur préféré ou donc un modèle qui vous inspire, ou vous inspirait même à vos débuts ?
Claire : Ah bah, je crois que Federer fait l’unanimité quand même.
Jessica : Ouais.
Claire : C’est un champion hors norme, il a battu énormément de records. Il a une carrière assez exemplaire et puis je pense même dans ses attitudes, dans sa façon d’être, c’est un modèle pour beaucoup… beaucoup de joueurs.
Jessica : Oui, en joueur actuel. Quand vous… quand vous êtes devenue vraiment mordue[7] de tennis, donc à l’âge de 16, 17 ans, est-ce que vous aviez déjà un ou une idole ou pas particulièrement ?
Claire : Hum, pas particulièrement, non. Parce que j’étais pas dans un milieu familial non plus très sportif, donc j’avoue que j’ai pas eu une culture beaucoup du sport et j’ai pas forcément baigné dedans en dehors de ce que moi je faisais. Donc, non, j’avais pas particulièrement un idole plus que ça.
Jessica : Alors, pour… ça permettra aussi de faire aussi un petit peu le… de vocabulaire pour les auditeurs. Est-ce que vous pourriez donner, donc en français, le nom des différents types de surfaces sur lesquelles on peut jouer au tennis, et nous révéler aussi, si vous avez, une surface de… de prédilection.
Claire : Oui, alors, on a le dur. Donc dans le dur, il y a quand même plusieurs matières possibles, donc ça, ça dépend un petit peu des clubs et de… voilà, de ce qu’ils ont envie de faire, des conditions climatiques aussi. Ensuite, donc il y a… enfin, donc le dur, pour se référencer, on va dire qu’il y a donc l’Australian Open et l’US Open, qui se jouent sur dur. Mais la surface est différente quand même entre les deux. Il y en a une qui est un petit peu plus souple que l’autre.
Jessica : Laquelle ?
Claire : En Australie, c’est un petit peu plus souple que le dur… que le dur de l’US Open.
Jessica : D’accord.
Claire : Il est un petit peu plus rapide celui de l’US Open, et celui de l’Australie, le rebond est un petit peu plus haut.
Jessica : Ah, OK. Hm hm.
Claire : Voilà. Ensuite, donc il y a la terre battue. Où se passe Roland-Garros notamment.
Jessica : Hm hm.
Claire : C’est principalement, je dirais, la surface où il y a le plus de tournois dans l’année. Où il est possible de jouer le plus.
Jessica : D’accord. Sur terre battue, hm hm.
Claire : Ouais. Je pense que c’est possible de… de jouer quasiment de mars à octobre tout le temps sur terre battue s’il y a des spécialistes de terre battue.
Jessica : Ah, parce que les… les surfaces dépendent de la saison ?
Claire : Euh… eh bien, disons que l’hiver, on joue principalement dedans, sauf si on change de continent évidemment.
Jessica : Ah oui. Hm hm, hm hm.
Claire : Mais on joue principalement dedans et il y a moins de terre battue en intérieur quand même donc disons de novembre à février, là, il y en[8] a peu. Mais tout le reste de l’année, il y a quasiment que ça et majoritairement des tournois sur terre battue quand même.
Jessica : D’accord. Oui, j’avais pas pensé à… à ça. Oui, donc c’est lié au climat en fait.
Claire : Un petit peu ouais.
Jessica : Hm hm. À la pluie, etc.
Claire : Après, il y a aussi des endroits quand même… c’est vrai qu’en Australie, il y a très peu de terre battue. Il y a beaucoup plus de surface rapide, comme le gazon et le dur donc. Et après, aux États-Unis, il y a beaucoup de terre battue verte… ce qu’ils appellent les terres battues canadiennes.
Jessica : Ah bon ?
Claire : C’est une surface un peu particulière. C’est plus en Europe, la terre rouge qu’on connaît comme Roland-Garros, c’est vraiment en Europe et ça il y en a…
Jessica : Ouais.
Claire : Il y en a vraiment beaucoup toute l’année pour jouer sur terre battue.
Jessica : Hm hm. D’accord.
Claire : Et donc la dernière surface, donc le… le gazon[9] qui est… assez spécial. Et qui… bah, là c’est… par contre, la période la plus courte pour jouer sur gazon, c’est autour de Wimbledon, donc en général, juin on va dire, juin, juillet.
Jessica : Hm hm.
Claire : Et ben c’est… c’est particulier mais c’est une surface, on va dire, assez fun, si on peut dire, en général…
Jessica : Ouais.
Claire : Il faut aimer vraiment jouer avec la balle, pas chercher, je dirais, un peu à l’opposé de… de la terre battue, à… à être régulier, à être très consciencieux. Là, c’est vraiment une surface un peu plus vraiment pour s’amuser et faire des choses un petit peu hors du commun. C’est ce qui met en valeur cette surface donc…
Jessica : Parce que ça rebondit peut-être moins bien ou… de façon moins prévisible ?
Claire : Oui… exactement. Bon même s’ils ont beaucoup amélioré ça quand même. Ils ont beaucoup ralenti les gazons, donc ça devient de plus en plus… on va dire, classique par rapport aux autres surfaces. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’imprévus, le rebond est assez bas donc plus difficile de faire des échanges. Donc tout ce qui est un petit peu fun, ben permet de gagner des points, permet de… de faire… du beau tennis, voilà. Mais la période est assez courte sur gazon.
Jessica : Alors, vous avez une surface sur laquelle vous êtes donc… plus forte ou simplement que vous préférez ?
Claire : Euh… maintenant, plus[10]. Quand j’étais plus jeune, oui, je préférais le dur parce qu’en fait, je m’entraînais quasiment jamais sur terre. Autour de moi, enfin, sur terre battue. Autour de moi, j’avais que des terrains en dur. Et puis, à force de jouer sur terre battue, bah justement sur le circuit pro, j’ai beaucoup progressé et maintenant, je… enfin, j’ai plus de tournois gagnés sur dur mais j’ai mes meilleures victoires sur terre battue. Donc… voilà, et j’ai de bons résultats aussi sur gazon même s’il y a très peu de tournois sur gazon, j’ai eu de bons résultats. Donc j’ai pas vraiment une surface particulière. Par contre, j’essaie de… de ne pas changer toutes les semaines ou toutes les deux semaines de surface, j’aime bien quand même… je mets un petit peu de temps à m’habituer. Parce qu’il y a quand même des réglages différents à faire, donc une fois que je suis sur une surface, j’aime bien rester plusieurs semaines quand même sur la même surface avant de… de changer, voilà.
Jessica : D’accord. Alors… donc au niveau de… de l’entraînement ou du… de vos rythmes en fait, à quoi ressemble une journée type de joueuse professionnelle ?
Claire : Alors en général, ça va être… bon, il y a quand même des périodes qui font que l’entraînement change. Si on est plutôt en période de compétition, il y a beaucoup de matches. On va s’entraîner quand même un petit peu moins.
Jessica : Hm hm.
Claire : Et dans la période on va dire, plus de travail foncier, de travail donc, pour nous, ça tombe plutôt dans la période hivernale, novembre, décembre, où c’est vraiment la grosse période de travail… on est environ… deux heures par exemple de tennis le matin, une heure de physique ensuite. Après, bah on fait une petite pause déjeuner et puis on va ré-enchaîner l’après-midi un petit peu sur le même modèle, de une heure et demie[11] peut-être de… de tennis, et une heure et demie de physique après.
Jessica : Donc, physique, c’est-à-dire… c’est musculation, abdominaux et tout ça ?
Claire : Alors, ça peut être musculation, ça peut être du travail explosif, ça peut être du travail de vitesse, ça peut être du travail de… cardio, foncier.
Jessica : Ouais.
Claire : C’est un petit peu varié dans la semaine, il faut qu’il y ait un petit peu de tout. Parce que pour ça, le tennis est un sport assez complet quand même, il demande beaucoup d’explosivité, il demande de la force, il demande de l’endurance.
Jessica : Ouais.
Claire : On sait jamais combien de temps on va jouer le match donc…
Jessica : Ça peut durer des heures, hein…
Claire : Exactement, ça peut durer une heure comme ça peut durer… bon pour les… les hommes, moins pour les femmes. Mais pour les hommes, qui peuvent jouer en cinq sets, ça peut durer cinq heures donc…
Jessica : Ouais.
Claire : Et puis surtout, on a énormément de matchs dans une année, c’est aussi… il faut aussi voir un petit peu sur le long terme, c’est que… par rapport à beaucoup de sports, on peut se retrouver à 80 matchs dans une année. Donc il faut être capable de… d’enchaîner, semaines après semaines aussi. Donc…
Jessica : Oui, ça fait plus qu’un par semaine, ouais.
Claire : Donc, tout ça, ça demande quand même beaucoup de travail foncier aussi derrière donc ouais, il y a… il y a un travail vraiment spécifique et puis les choses qu’on voit un petit peu moins aussi, c’est tout ce qui va être stretching, la physio parce qu’il en faut aussi. Parce que quand on s’entraîne 6 ou 7 heures par jour, ben, il y a besoin d’avoir un peu de récupération. Et souvent des soins, parce que ça arrive d’avoir des bobos.
Jessica : Ouais, des massages des blessures. Ouais.
Claire : Ouais, donc c’est des choses qu’on voit pas forcément quand on est spectateur mais qui sont indispensables pour… bah pour continuer à progresser quoi.
Jessica : Alors, est-ce que c’est un rythme très strict sur lequel vous êtes très surveillée ou vous avez l’impression de… d’être quand même assez libre, de pouvoir sortir sans avoir de… de comptes à rendre, est-ce que… au niveau de la discipline, comment ça se passe ?
Claire : Euh j’ai envie de dire, c’est un peu au cas par cas quand même et chacun est différent.
Jessica : Ouais.
Claire : Moi, donc encore une fois, j’étais dans un cadre où majoritairement sur ma carrière… où j’ai vraiment fait des choses de manière privée.
Jessica : Ouais.
Claire : J’ai jamais… j’ai été juste un an et demi en structure encadrée, fédérale, donc c’est déjà un petit peu différent en fonction du contexte dans lequel on se trouve. Mais de manière générale, on m’a jamais interdit de sortir.
Jessica : Hm hm.
Claire : Mais après c’est plus une question de sensations, où je sais qu’avec les journées qu’on a, si je devais sortir tous les soirs, même si c’est pas pour rentrer tard, mais ce serait pas compatible parce que ça… ça génère quand même de la fatigue et… et au bout d’un moment, ça se ressent vraiment. Aussi bien sur le physique que sur l’aspect mental, où on doit quand même être dans de bonnes dispositions, en tout cas, au maximum, ben pour les matchs etc. Donc… avec aussi un petit peu quelques années d’expérience maintenant, je sais que c’est important de pouvoir avoir sa… quand même une vie sociale et une vie privée en dehors. C’est même très important parce que c’est un équilibre. Mais il faut le faire intelligemment et surtout le mettre dans le programme. Je pense que ça peut… c’est pas quelque chose qui peut se faire comme ça un petit peu au dernier moment. Il faut mettre les moments un peu de détente et les moments, on va dire, où on est vraiment à fond dedans, un peu plus professionnels. Mais c’est important de le faire intelligemment quoi.
Jessica : Oui, faut presque les planifier.
Claire : Exactement.
Jessica : Mais donc c’est… c’est vous qui connaissez vos propres limites et qui… qui vous disciplinez un petit peu…
Claire : Maintenant oui.
Jessica : Ouais.
Claire : Mais ça s’apprend aussi, ça, je pense. Avec l’expérience, en… en essayant des choses aussi. Il faut de toute façon se faire sa propre expérience et puis on arrive à… à savoir sa propre limite. Et puis après, ça dépend des gens, il y a des gens qui ont besoin de dormir plus que d’autres aussi. Des gens qui ont besoin de faire une sieste sinon ils se sentent pas bien. D’autres pas. Bon, c’est… après, c’est aussi un petit peu au cas par cas.
Jessica : Hm hm.
Claire : Mais c’est effectivement important d’avoir un bon équilibre, mais en même temps, bah de ne pas compromettre… parce que après il y a des risques de blessures aussi. Par exemple, ce que je dirais qui est formellement interdit, ça va être quand même de boire de l’alcool[12] régulièrement, ça serait vraiment très risqué pour… ben par rapport à la carrière quoi.
PART 3
Jessica : D’accord, ouais, ouais. Donc, au niveau boire, manger, le… le régime alimentaire. Qu’est-ce qu’on mange avant un match ? Ou qu’est-ce que vous mangez ? Je sais pas si vous faites un effort particulier avant un match ou une compétition ou si c’est un régime que vous suivez à l’année ? Est-ce que qu’il y a quelque chose de particulier ?
Claire : Alors, le tennis est quand même un sport pour ça assez… on va dire, flexible. Enfin, pas trop exigeant. Par rapport à plein d’autres sports. Je pense par exemple à l’athlétisme ou à la danse ou à la gymnastique, où je pense que sur ces sports-là, c’est vraiment très très strict. Donc, c’est… encore une fois, on est livré à soi-même pour ça, c’est un petit peu un choix de vie. Moi je sais que personnellement, c’est plus un… un équilibre alimentaire général qui m’est important parce que je pense que… c’est important d’avoir un corps sain. Et c’est en fonction de ce qu’on lui donne que le corps pourra être sain. Donc voilà, c’est plus mon éthique. Mais de manière générale, c’est sûr que avant les matches, surtout dans le tennis où on ne sait pas forcément à quelle heure on va commencer puisqu’on joue après d’autres matchs et on sait pas combien de temps durent les matchs.
Jessica : Ah oui ! Ouais, c’est le problème ça.
Claire : Oui, c’est pas toujours évident. Et pareil pour… on sait pas combien de temps on va jouer non plus. Donc il faut être capable de s’alimenter correctement pendant le match. D’avoir des boissons aussi énergétiques. Mais de manière générale, c’est sûr que on va essayer de manger plutôt des féculents avant… deux, trois heures avant le match. Et puis après, il faut être capable de bien s’hydrater et de s’alimenter régulièrement si les matchs durent un peu. Il est possible aussi de jouer à l’heure du déjeuner par exemple, c’est arrivé même très souvent, de jouer vers 13h, 14h. Donc là, c’est aussi de l’adaptation un petit peu tout le temps. Ce qui est pas toujours évident.
Jessica : Ouais. Faut gérer pour pas être en train de digérer…
Claire : Exactement.
Jessica : Pendant… pendant qu’on court[13] quoi.
Claire : Exactement. Et on sait pas exactement toujours le timing donc sur ça, c’est un petit peu… il faut être vraiment assez souple. Mais… voilà, après il y a des bases… c’est sûr que je vais pas aller manger au McDo[14] tous les deux jours, même de manière générale, j’y vais pas mais… après, c’est pas non plus… ça veut pas dire qu’il faut jamais y aller mais… je pense que c’est plus un équilibre général, encore une fois, sur la continuité d’une année avec le nombre de matchs qu’on fait, c’est… on peut faire un écart de temps en temps, il le faut même si ça fait plaisir, c’est évident. Mais je pense qu’encore une fois, c’est dans la continuité que les choses font qu’on se sent bien et qu’on va être performant sur le terrain.
Jessica : Ouais, d’accord. Alors, qu’est-ce qui est le plus… pour vous, qu’est-ce qui vous semble le plus difficile dans votre… dans votre carrière de… de joueur pro ?
Claire : C’est une bonne question.
Jessica : Merci !
Claire : Euh… j’ai envie de dire, il y a pas qu’une seule chose qui est difficile mais la… la principale, c’est l’aspect financier pour être bien entourée quand même…
Jessica : Ah oui !
Claire : Parce que… soit on… financièrement c’est pas facile, du coup on part tout seul. Et ça c’est dur de partir tout/toute l’année tout seul à l’autre bout du monde pendant plusieurs semaines, voilà, c’est…
Jessica : Oui, parce qu’il faut un appui, un soutien psychologique aussi, c’est très mental comme sport, aussi.
Claire : Oui, et puis… et puis ben, on est quand même… on voyage toute l’année… enfin, on voyage quoi, 30, 35 semaines par an donc… on est déjà loin de ses proches donc si en plus on est tout seul tout le temps, c’est… c’est un peu dur à la longue et c’est sûr que quand on a de meilleures finances ou quand on a des aides, on peut être accompagné…
Jessica : Hm hm.
Claire : Et ça, c’est quand même une grosse différence je trouve, au niveau psychologique mais même… aussi bien sur le terrain que… que de manière générale, même en dehors.
Jessica : Ouais
Claire : Donc, c’est un petit peu lié. Mais la principale chose, moi je trouve, voilà, c’est ça, c’est de voyager seul ou de pouvoir être accompagné et c’est malheureusement l’aspect financier qui va déterminer ça.
Jessica : Ouais. Eh bien alors inversement, qu’est-ce que du coup cette carrière vous apporte de plus… précieux, de plus gratifiant, ou quels avantages est-ce que vous y trouvez ?
Claire : Alors, là il y a beaucoup de choses aussi (rires).
Jessica : Bon bah tant mieux. Vaut mieux qu’il y en ait plus que de… de points difficiles.
Claire : C’est sûr.
Jessica : Ouais.
Claire : Mais c’est… c’est d’ailleurs pour ça que souvent les gens disent, vous avez fait des sacrifices… alors, oui, c’est des sacrifices quand on s’y plaît pas. Mais quand on aime, on n’appelle pas ça des sacrifices, ça paraît naturel justement. Mais… mais il y a déjà avant tout pouvoir vivre et… et passer tout… on va dire, quoi, les trois quarts de son temps dans sa passion, c’est quand même quelque chose de formidable et que peu de gens arrivent à faire donc ça, c’est quand même un point très important.
Jessica : Ouais.
Claire : Et ensuite, j’ai toujours trouvé que le tennis était une très bonne école de la vie. Elle permet le dépassement de soi, elle permet de gérer beaucoup de situations qui ne sont pas évidentes et qui… et qui se reproduisent dans la vie. On est aussi livré à soi-même donc on doit prendre des décisions, on doit faire des choix, on… voilà, il y a.. il y a beaucoup de choses, je pense, qui sont formateurs pour la suite.
Jessica : Ouais.
Claire : Et ça, moi c’est quelque chose qui m’avait toujours beaucoup plu… de… et ensuite, bon, ça c’est propre à chacun, mais il y a la valeur du sport aussi quand même. Par rapport, ben voilà, le dépassement de soi, c’est quelque chose, je pense, d’incroyable et on… souvent, on peut tester un petit peu ses limites et on… on se met des barrières.. on se rend compte que l’être humain a l’habitude souvent de se mettre des barrières un peu tout seul alors que il a vraiment des capacités vraiment bien plus importantes qu’on ne l’imagine. Donc il y a toutes ces choses… ces choses-là qu’on peut apprendre grâce au… grâce au sport de haut niveau je pense.
Jessica : Oh, c’est un beau message. Et puis oui, quand vous disiez, donc vous parliez un petit peu de… de… des valeurs du tennis. J’ai toujours trouvé que c’était un sport qui était plutôt très fairplay et même au niveau du public. Quand on est dans les gradins ou qu’on regarde à la télévision, c’est vrai que les… les spectateurs, indépendamment de qui ils… quel joueur ils soutiennent, ils savent reconnaître quand il y a un bon point ou une… oui, donc il y a eu une belle action, ils vont applaudir, même la personne pour qui… enfin, qui ne… ne supportent[15] pas. Alors que…
Claire : Alors le public est très différent quand même en fonction des endroits où on va.
Jessica : Ah oui !
Claire : Oui, alors par exemple, aux États-Unis, quelque part, peu importe que ce soit point gagné ou point perdu, ce qu’ils aiment, c’est qu’il y ait du show sur le terrain, vraiment, qu’il y ait du spectacle.
Jessica : Ah oui !
Claire : C’est vraiment ce qui… vraiment ce qu’ils aiment et tout. En France, on est beaucoup plus… à Roland-Garros, justement, on est… c’est un des… des rares Grands Chelems où il y a beaucoup de sifflets quand même, je sais pas si vous avez remarqué…
Jessica : Non, mais je ferai attention la prochaine fois du coup.
Claire : Mais… mais il y a beaucoup souvent les spectateurs qui sifflent parce que… le public français est assez dur moi je trouve, il…
Jessica : Ah oui ?
Claire : Il laisse pas beaucoup d’espace à… oui, à une erreur d’arbitrage ou bien même à une faute des joueurs. Lui, par contre, il aime le résultat. Il aime que[16] il y ait des… que ce soit gagné, qu’il y ait le point gagné et puis que les choses soient bien faites. Il est… il est assez exigeant je trouve le public français.
Jessica : Hm hm.
Claire : Et puis, après il y a un petit peu, ben un peu plus Australie, Nouvelle-Zélande, où là ils sont… c’est vraiment le sport qui… qui leur plaît, c’est vraiment… alors s’il y a un Australien ou un Néo-Zélandais qui joue, ils vont être à 3000 % pour lui, peu importe qui il y a en face, mais là, on va les entendre. Mais là, c’est un public que je trouve beaucoup plus facile quand même parce que ce qu’ils veulent, c’est voir du… du sport, des… enfin voilà, des gens qui vont se dépasser et… c’est vrai que le public varie en fonction d’où on est quand même.
Jessica : Oui. Bah voilà, je dois être dans cette catégorie-là alors. Parce que c’est vrai que je suis française[17], mais j’assiste aux tournois de… de l’Open d’Australie donc… oui, c’est vraiment ce qui… ce qui me marque. Je me dis, on est très loin du… du football et de ces Hooligans quand même.
Claire : Heureusement, heureusement.
Jessica : Ouais. Vous avez un tournoi préféré ?
Claire : Euh… un tournoi préféré. C’est pas facile mais j’aime beaucoup venir en Australie quand même. Même si le voyage est long.
Jessica : Hum, ouais.
Claire : L’Australie, moi je… enfin… on s’y sent bien et les gens sont très accueillants et… rien de dire qu’on vient d’Europe déjà forcément, on voit que les gens sont assez admiratifs. Mais c’est… je trouve que c’est… il y a un climat un peu européen, on va dire par rapport à… aux gens, où on se sent un peu comme à la maison et en même temps très chaleureux, je trouve, par l’accueil, par l’organisation qui peut être faite, pour qu’on s’y sente le… vraiment bien et le mieux possible donc c’est assez appréciable.
Jessica : Et puis, la chaleur est là aussi au sens… au sens littéral.
Claire : Oui.
Jessica : Puisque le tournoi a lieu à la fin de l’été et c’est vrai que… je trouve que ça fait un peu… une des difficultés du tournoi, c’est de jouer en plein soleil… ouais.
Claire : Ouais.
PART 4
Jessica : Je vais vous poser deux… deux petites questions avant de… de boucler. Une question qui peut être utile pour donc mes… il y a beaucoup de mes auditeurs qui… qui éprouvent un petit peu d’anxiété par exemple, à l’idée de… parler donc français, de faire des erreurs, de… de parler en public, etc. Vous, comment est-ce que vous gérez le stress avant et/ou pendant un match ? Peut-être qu’ils pourraient retenir des leçons de ça.
Claire : Euh c’est quand même du travail pour gérer un petit peu la tension et le stress mais à un moment donné, c’est… je crois que pour arriver à diminuer cette tension, ce stress et de… c’est d’éviter de se focaliser sur le résultat…
Jessica : Hm hm.
Claire : Mais beaucoup sur la manière. C’est-à-dire, bon pour parler français, j’ai envie de dire, c’est déjà de se dire, j’ai fait mon maximum, j’ai essayé de faire de mon mieux, après peu importe le résultat, à partir du moment où j’ai tout donné, ben voilà, j’ai… j’ai pas grand-chose me reprocher. Et puis c’est comme ça que je vais progresser.
Jessica : Ouais.
Claire : Donc je pense qu’à un moment donné, je pense qu’il faut se lancer, il faut y aller[18] et puis essayer d’oublier aussi le regard des autres parce que finalement c’est pour… c’est majoritairement pour soi qu’on le fait, pour essayer de progresser, pour essayer d’avancer. Et puis, et puis les autres sont pas là pour nous juger non plus, donc… on est vraiment là pour… encore une fois progresser, se dépasser et puis donner le maximum. Et à partir du moment où je pense qu’on est vraiment concentré là-dessus, les choses se font et c’est là que les résultats viennent en général.
Jessica : Ouais. C’est… c’est un beau message, je pense que ça va… ça va en aider plus d’un.
Claire : Bah tant mieux alors, si ça peut aider.
Jessica : Ouais. Parce que ça s’applique vraiment à tous les domaines de la vie, ce que vous venez de dire.
Claire : Je pense, ouais.
Jessica : Je suis tout à fait d’accord avec vous, là. Alors, question peut-être un petit peu plus difficile, pour boucler, mais parce que le… la… la carrière d’un joueur de tennis professionnel s’arrête assez tôt finalement. La… la retraite, c’est pas à 60 ans. Donc, est-ce que… est-ce que vous y pensez ? Est-ce que vous savez ce que vous aimeriez faire quand vous aurez… ?
Claire : C’est une très bonne question…
Jessica : Ouais.
Claire : Qui est encore un petit peu en suspens en ces temps.
Jessica : Ouais.
Claire : Mais effectivement, ouais, je commence à me pencher sur la reconversion et… c’est pas évident parce que j’aime beaucoup le tennis. J’ai envie de transmettre un petit peu aussi ce que j’ai pu apprendre donc la partie entraîneur est quelque chose qui me plairait pour un temps.
Jessica : Ouais.
Claire : Je me vois pas faire ça toute ma vie, donc il y a quand même une réflexion sur quoi faire d’autre. Et c’est pas évident forcément de reprendre des études après. Mais en même temps, en ayant vécu des années sur quelque chose qu’on aime, et je pense que ça me paraît important quand même dans la vie professionnelle d’arriver à trouver quelque chose qu’on aime aussi…
Jessica : Ouais.
Claire : Donc c’est une réflexion actuelle. Je… j’aimerais peut-être à un moment donné faire physio, kiné.
Jessica : Ouais.
Claire : Mais il faut reprendre un peu des études…
Jessica : Ouais, c’est vrai.
Claire : Mais c’est vrai qu’en tant que joueur, on a été beaucoup… quand même au contact aussi de… de kiné, donc on connaît un… pas mal le corps aussi, le corps humain. Bon c’est une réflexion qu’il faut que j’aie[19], pour savoir si je vais avoir le courage de me relancer dans des études mais en tout cas, c’est quelque chose qui me plairait. Puis il y a le côté aussi de rentrer dans la vie active assez vite, quand même aussi, parce que… c’est bien beau de voyager, c’est bien beau de partir avec ses raquettes et des balles de tennis, mais il y a un moment donné où on a aussi envie de se poser et puis de pouvoir quelque part avoir une vie un… un petit peu plus stable et puis… et voilà, trouver un petit peu… avoir un peu un… un ancrage quelque part, avoir une vie sociale, avoir ces choses-là qui sont plus difficiles à gérer quand on voyage tout le temps.
Jessica : Oui, je comprends tout à fait, c’est fatiguant aussi psychologiquement, ça… ça use un petit peu et on a besoin de… de racines au bout d’un moment.
Claire : Exactement, c’est exactement le mot.
Jessica : Ouais.
Claire : Donc, voilà, c’est une réflexion à avoir et essayer de trouver ce qui est possible. Ce qui est dommage en France, c’est vrai qu’il y a peu de choses qui sont faites pour les sportifs de haut niveau, ce qui est beaucoup mieux fait aux États-Unis. En Australie, je sais pas trop, je connais pas très bien ce système. Mais c’est que je pense qu’il y a des choses qui… avec le sport qui se développent quand même de plus en plus, je pense qu’il y a des choses qui pourraient être améliorées de ce côté-là pour accompagner les sportifs dans leur reconversion.
Jessica : Ça aussi, ça peut être une piste… essayer de développer ça pour que les…
Claire : C’est vrai.
Jessica : Les sportifs en fin de carrière puissent… puissent trouver plus de soutien ou… ouais.
Claire : C’est vrai, c’est vrai.
Jessica : Ouais. Bah écoutez, Claire, je vous re/remercie beaucoup, beaucoup pour votre temps.
Claire : Avec plaisir, merci à vous.
Jessica : Ouais, et je vous souhaite bon courage donc pour la suite de votre carrière, la reconversion.
Claire : Merci.
Jessica : Et puis bonne chance pour les futurs matchs…
Claire : Merci beaucoup !
Jessica : Que vous allez disputer. Je vous dis à… à très bientôt !
Claire : À bientôt, au revoir.
Jessica : Au revoir !